Gélinotte huppée

Gélinotte huppée. © Alexandre Paiement

Nom français
Gélinotte huppée

Autre(s) nom(s) français
Bonasie huppée

Nom anglais
Ruffed grouse

Nom scientifique
Bonasa umbellus

Grand groupe
Oiseaux

Description

La gélinotte huppée est le gibier à plumes non migrateur le plus répandu en Amérique du Nord. Elle tire son nom français « huppée » de la petite huppe de plumes au sommet de sa tête et son nom anglais « ruffed », de sa collerette, des plumes foncées autour de son cou. C’est l’un des gibiers les plus prisés des adeptes de la chasse et de nombreux prédateurs.

Identification

Taille

La longueur moyenne des adultes est de 40 à 50 cm et n’est pas différente entre le mâle et la femelle.

Poids

Le poids moyen des adultes varie entre 450 et 750 g. La femelle est légèrement moins lourde que le mâle.

Coloration

Les plumes de la gélinotte sont tachetées avec diverses nuances de brun, de noir et de gris. Son ventre est généralement plus pâle que le reste du corps, avec des barres foncées. Sa collerette est noire tandis que sa queue comporte une large bande noire, presque à son extrémité. Toutefois, environ 5 % des gélinottes ont une collerette et une bande sur la queue, de couleur chocolat ou bronze.

Il existe généralement cinq formes de couleur pour la gélinotte, soit grise, rousse, intermédiaire, brune et mixte (split). Ces phases semblent principalement liées à l’environnement. La forme rousse serait généralement plus fréquente dans les forêts de chênes et d’érables dont les feuilles mortes deviennent brunâtres. La forme grise serait plus importante dans les forêts de bouleaux et de peupliers fauxtrembles, dont les feuilles mortes deviennent grisâtres. La forme grise a également un avantage en hiver pour se cacher des prédateurs dans la neige. Ainsi, la forme rousse prédomine dans le sud alors que la forme grise est plus fréquente au nord.

Traits caractéristiques

La gélinotte huppée possède une petite huppe triangulaire au sommet de la tête et une longue queue en éventail. Les deux sexes possèdent une collerette qui, chez le mâle, est plus apparente lors du tambourinage, de la parade nuptiale ou en présence d’un danger. Ses narines sont recouvertes de plumes pour l’aider à respirer l’air froid en hiver. Ses pattes sont courtes et partiellement emplumées. En hiver, des écailles poussent en bordure des doigts et agissent comme des raquettes, lui permettant de marcher sur la neige.

En général, les plumes de la collerette et de la queue du mâle sont plus longues que celles de la femelle.

La coloration du plumage est sensiblement la même pour les deux sexes. Il existe toutefois quelques petites différences qui permettent d’identifier le sexe de l’oiseau par un examen attentif, soit :

  • Le mâle possède deux ou trois taches plus pâles en forme de cœur sur les plumes du croupion. Il a une bande noire continue près du bout de la queue.
  • La femelle possède, au plus, une seule tache plus pâle en forme de cœur sur les plumes du croupion. Elle a une bande noire irrégulière près du bout de la queue. Les deux plumes du centre de la queue n’ont pas de bande noire bien définie à leur extrémité.

Distinction

La gélinotte huppée peut être confondue avec le tétras du Canada, surtout la femelle, mais la queue permet de les distinguer. La gélinotte possède une queue pâle avec une bande foncée et évidente presque à son extrémité alors que la queue du tétras est foncée avec une bande pâle (rousse) à son extrémité. La queue de la gélinotte est également plus longue que celle du tétras. De plus, des taches blanches sont facilement distinguables sous la queue des tétras. La gélinotte huppée se distingue également par sa collerette visible alors que le tétras du Canada a une gorge bordée de blanc.

Apprenez à bien distinguer la gélinotte huppée et le tétras du Canada (PDF 773 Ko).

La gélinotte peut également être confondue avec le tétras à queue fine, bien que ces deux espèces ne fréquentent pas les mêmes habitats. Les plumes de la queue de la gélinotte créent un effet plutôt carré alors que celles du tétras à queue fine forment une pointe prononcée. La gélinotte a également un ventre beaucoup moins blanc que le tétras à queue fine.

Plusieurs espèces de galliformes, dont la gélinotte huppée, le lagopède alpin, le lagopède des saules, la perdrix grise, le tétras du Canada et le tétras à queue fine, sont souvent appelées à tort perdrix. Toutefois, le terme perdrix est réservé à quelques oiseaux dont le seul représentant à l’état sauvage au Québec est la perdrix grise. Par conséquent, la gélinotte huppée n’est pas une perdrix et il est important de bien différencier ces espèces afin d’assurer un suivi pour chacune d’entre elles.

Espèces similaires

Tétras du Canada

Tétras à queue fine

Répartition

La gélinotte huppée est le gibier à plumes non migrateur le plus répandu en Amérique du Nord. Son aire de répartition s’étend du nord, dans toutes les provinces et en Alaska, jusqu’au Tennessee et en Californie, avec quelques populations isolées plus au sud. Au Québec, elle se trouve dans tout le sud de la province jusqu’à peu près la limite de la taïga.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

Les densités de gélinottes huppées connaissent des variations cycliques qui suivent les fluctuations de densité chez le lièvre d’Amérique. Ces cycles sont plus longs au sud de la province et raccourcissent en allant vers le nord. Les indicateurs de suivi suggèrent que la population provinciale a peu changé au courant des dernières décennies.

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S5.

Habitat

La gélinotte huppée est un oiseau forestier. Elle habite les forêts feuillues et mixtes parsemées d’ouvertures, comme :

  • les lisières des forêts;
  • les clairières;
  • les ravins;
  • les rives des cours d’eau bordés d’aulnes ou de saules;
  • les vergers abandonnés;
  • les sites perturbés.

Les jeunes peuplements offrent à la fois un couvert de protection et une source d’alimentation. Les populations sont donc plus élevées où les coupes forestières, les brûlis et les autres perturbations créent des habitats ouverts dominés par des plantes herbacées et des arbustes (habitats de début de succession). La gélinotte huppée recherche de jeunes forêts de bouleaux, de peupliers et de peupliers fauxtrembles.

Un modèle de la qualité de l’habitat et un guide d’aménagement de l’habitat de la gélinotte huppée ont été créés pour identifier les secteurs où la forêt est plus propice à l’espèce.

Domaine vital

Le domaine vital est la zone spatiale utilisée par un animal sauvage. La femelle a des domaines vitaux deux à trois fois plus grands que ceux du mâle. Le domaine vital annuel est habituellement de moins de 1 km2. Lors de la période d’accouplement, le mâle défend un territoire de 0,067 km2. Chaque jour, les gélinottes effectuent des déplacements de 250 à 400 m.

Alimentation

En hiver, l’alimentation de la gélinotte huppée est principalement composée de bourgeons (peuplier, saule et bouleau), de graines (peuplier, érable et vinaigrier) et de fruits (viorne, sorbier, cerisier, houx et hêtre à grandes feuilles).

En été, elle s’alimente, surtout sur le sol, d’herbacées, de fruits et de champignons. Les jeunes s’alimentent par eux-mêmes d’insectes et de limaces dès qu’ils quittent le nid.

Comportement

La gélinotte huppée est sédentaire et, la plupart du temps, solitaire.

Active le jour en été, elle se tient généralement sur le sol et effectue de courts vols rapides pour fuir et se percher dans les arbres. En hiver, elle est principalement active à l’aube et au crépuscule lors de l’alimentation. Elle se nourrit seule ou en petits groupes dans les arbres.

Pour se protéger du froid, les gélinottes gonflent leurs plumes en les faisant ressembler à de petites boules pour conserver leur chaleur corporelle. Elles s’abritent aussi dans les peuplements de conifères. Lorsque le couvert de neige le permet, elles peuvent plonger directement sous la neige pour passer la nuit en sécurité et bien isolées. Elles peuvent y passer jusqu’à 18 heures par jour.

Reproduction

La gélinotte se reproduit au printemps, dès l’âge de 1 an, et le mâle s’accouple avec plusieurs femelles.

Pour défendre son territoire et attirer les femelles, le mâle tambourine, debout sur un tronc d’arbre couché sur le sol souvent recouvert de mousse ou sur un rocher. Il hérisse sa collerette et sa huppe, étale la queue et bat des ailes pour produire des sons sourds. Ces sons sont d’abord espacés, puis se rapprochent en un vrombissement qui est semblable à un moteur qui démarre au loin, puis se rapproche.

L’accouplement est très rapide et la femelle part ensuite à la recherche d’un endroit pour faire son nid. Elle a généralement une couvée par année, mais peut en avoir une seconde si la première est détruite en début d’incubation.

La femelle construit un nid simple, composé d’un tapis de feuilles et de quelques plumes, situé dans une légère dépression du sol, au pied d’un arbre, d’une souche, d’un rocher ou d’un bosquet. Elle pond en moyenne de 9 à 14 œufs, de 39 mm de longueur et de couleur chamois, parfois tachetés de points bruns. La femelle est vulnérable pendant la couvaison. Il n’est pas rare qu’elle doive abandonner ses œufs.

Après une période moyenne de 24 à 26 jours de couvaison, la mère et les jeunes abandonnent le nid quelques heures après l’éclosion et restent ensemble jusqu’à l’automne. Âgés de deux semaines, les jeunes peuvent faire de courts vols pour fuir les dangers. La femelle défend farouchement sa couvée en sifflant et en feignant une aile cassée. Le mâle ne procure aucun soin parental.

Menaces pour l’espèce

Les populations de gélinottes huppées ne sont pas menacées au Québec.

Cependant, la prédation est souvent l’un des facteurs de mortalité individuelle les plus importants. Les principaux prédateurs des adultes sont les oiseaux de proie (l’autour des palombes, le busard SaintMartin, la buse à queue rousse, l’épervier de Cooper, l’épervier brun, le grandduc et la petite buse), le coyote, le lynx du Canada et le lynx roux. D’autres prédateurs sont plus friands des œufs de gélinottes, tels que le corbeau, la corneille, la martre, la moufette, le renard, le raton laveur et le vison.

La chasse est la source de mortalité d’origine humaine la plus importante. Toutefois, les chasseurs abattent principalement les jeunes de l’année dont les déplacements sont plus importants, étant à la recherche d’un territoire.

Maladies

La gélinotte huppée peut être porteuse de nombreux agents pathogènes, avec ou sans effet sur sa santé. La majorité de ces agents pathogènes ont généralement peu d’effet sur la population de gélinottes. Toutefois, certains agents pathogènes peuvent entraîner une mortalité chez les juvéniles, ce qui pourrait influencer les cycles d’abondance de gélinottes. De plus, la gélinotte semblerait sensible au virus du Nil occidental, mais son impact sur les populations reste à déterminer.

En cas de contact

Comme avec tout animal sauvage, les chasseurs doivent suivre les recommandations de base pour diminuer les risques de contamination ou de propagation de pathogènes. Ainsi, tout matériel utilisé avant et après avoir manipulé le gibier doit être lavé et désinfecté. Les chasseurs doivent aussi se laver les mains avant et après avoir manipulé le gibier. Ils peuvent aussi porter des gants résistants aux coupures.

ATWATER, S. et J. SCHNELL (1989). The wildlife series: Ruffed grouse, Stackpole Books, Harrisburg 370 p.

BLANCHETTE, P., M. LAVOIE, A. RENARD et K. BÉDARD (2021). Analyse des données de récolte de petit gibier dans les réserves fauniques et les zones d’exploitation contrôlée, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats et Direction de l’expertise sur la faune terrestre, l’herpétofaune et l’avifaune. 65 p.

Ruffed Grouse Society. Grouse facts, [En ligne], [https://ruffedgrousesociety.org/grouse-facts Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.] (consulté le 20-10-2023).

Dernière mise à jour : 19 mars 2024

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