Perdrix grise

Une perdrix grise mâle. © Jean Lapointe

Nom français
Perdrix grise

Autre(s) nom(s) français
Perdrix de Hongrie, perdrix européenne

Nom anglais
Gray partridge

Autre(s) nom(s) anglais
English partridge, Hungarian partridge, Hun

Nom scientifique
Perdix perdix

Grand groupe
Oiseaux

Description

La perdrix grise est une espèce en provenance d’Europe et d’Asie, mais introduite au Québec. Elle peut pondre plus de 20 œufs dans un seul nid, ce qui la place parmi les espèces les plus productives de tous les oiseaux.

Identification

Taille

La longueur moyenne des adultes est de 30 à 33 cm et n’est pas différente entre le mâle et la femelle.

Poids

Le poids moyen des adultes varie entre 385 et 500 g et est similaire entre le mâle et la femelle.

Coloration

Le plumage de la perdrix grise possède diverses nuances de bruns, de gris et de rouille. Le dos est généralement brun-gris alors que la poitrine est grise et finement rayée. La face et la gorge sont de couleur rouille orangée, mais ils sont plus pâles chez la femelle. Les flancs sont rayés de brun rouille. Les plumes externes de la queue (rectrices) sont rousses et sont bien visibles lorsqu’elle est en vol. Le mâle possède une grande tache brune en forme de fer à cheval sur le ventre alors qu’elle est habituellement réduite ou absente chez la femelle.

Traits caractéristiques

La perdrix grise possède un corps rondelet, une queue courte et une petite tête munie d’un bec court. La coloration du plumage est sensiblement la même pour les deux sexes. Il existe toutefois quelques petites différences qui permettent d’identifier le sexe de l’oiseau par un examen attentif.

La femelle possède des barres transversales foncées, appelées croix de Lorraine, sur les plumes de recouvrement des épaules. Elle a également une tête de couleur plus brunâtre avec un sourcil blanc (supercilium).

Le mâle ne possède pas de barres transversales sur les plumes des épaules qui ont une apparence plus rouille. La couleur de sa face est plus orangée. Il possède aussi une section de peau dénudée de plumes vers l’arrière, sous et au-dessus de l’œil qui est rouge vif vers la fin de l’hiver et moins visible à l’automne.

Il est possible de différencier une perdrix grise sauvage d’une provenant d’élevage. La perdrix d’élevage possède un bec ayant la forme de celui des oiseaux de proies, soit avec la partie supérieure plus longue que celle inférieure. Cela est causé par son alimentation composée de moulée qui ne permet pas l’usure normale du bec comme en milieu sauvage.

Distinction

La perdrix grise peut être confondue avec la perdrix rouge, la perdrix choukar ou la perdrix bartavelle. Ces trois espèces ne se retrouvent pas à l’état sauvage au Québec, mais des individus échappés d’élevage sont souvent observés.

Les rayures sur les flancs de la perdrix grise sont de couleur rouille alors que celles des 3 autres espèces sont noires. Le visage de la perdrix grise est de couleur rouille orangée ou brunâtre alors que les autres ont un masque noir. Finalement, le bec de la perdrix grise est de couleur gris pâle ou foncé alors que les trois autres espèces ont un bec de couleur rouge.

Plusieurs espèces de galliformes dont la gélinotte huppée, le lagopède alpin, le lagopède des saules, le tétras du Canada et le tétras à queue fine sont souvent appelés à tort perdrix. Toutefois, le terme perdrix est réservé à quelques oiseaux dont le seul représentant à l’état sauvage au Québec est la perdrix grise. Il est important de bien différencier ces espèces afin d’assurer un suivi pour chacune d’entre elles.

Espèces similaires

Perdrix rouge

Perdrix choukar

Perdrix bartavelle

Répartition

La perdrix grise est une espèce indigène de l’Europe et de l’Asie. Elle se retrouve de l’Espagne à la Mongolie et de la Turquie à la Finlande.

Elle a été introduite en Amérique du Nord au début des années 1900. Elle est présente aujourd’hui principalement dans le centre des États-Unis et du Canada avec quelques populations isolées en Ontario, au Québec, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Colombie-Britannique.

Au Québec, la perdrix grise se retrouve dans les Basses-Terres du SaintLaurent et le long du fleuve SaintLaurent, de l’Outaouais jusqu’en Chaudière-Appalaches.

Présence au Québec

La perdrix grise est une espèce introduite vers 1940. Elle a étendu son aire de répartition entre 1941 et 1970, au rythme moyen d’environ 8 km par année.

Origine

Exotique

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

Bien qu’il n’existe aucun suivi officiel à l’échelle canadienne, les indicateurs suggèrent que les populations canadiennes ont grandement fluctué. Elles sont actuellement au même niveau qu’en 1970. Au Québec, il existe peu d’informations concernant la répartition et l’abondance de cette espèce. Toutefois, elle semblerait en baisse dans la plaine agricole du Saint-Laurent.

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est SNA.

Observation

Si vous apercevez une perdrix grise, signalez-la à l’aide du formulaire d’observation Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. Les données récoltées serviront à améliorer nos connaissances, notamment sur sa répartition et son abondance.

Habitat

La perdrix grise habite les milieux ouverts des Basses-Terres du SaintLaurent, soit les champs cultivés, les prés herbeux et parfois même les parcs urbains. Les terres agricoles sont de très bons habitats pour l’espèce à condition de retrouver des haies entre les champs.

En hiver, lorsque l’épaisseur de neige est élevée, la perdrix grise fréquente également les habitats boisés adjacents aux milieux ouverts.

Domaine vital

Le domaine vital est la zone spatiale utilisée par un animal sauvage. Chez la perdrix grise, la taille du domaine vital ne semble pas changer entre les saisons, mais varie grandement entre les individus allant de 0,82 à 6,72 km2. Au Québec, durant la période de reproduction, soit entre les mois d’avril à septembre, la taille du domaine vital des mâles est environ 4 fois plus grande que celle des femelles. Cette différence pourrait être due aux mâles qui adopterait un comportement de fuite à l’approche des prédateurs. Quant aux femelles, elles resteraient près de leurs poussins.

Alimentation

La perdrix grise se nourrit principalement de graines, mais aussi de feuilles et d’insectes qu’elle trouve au sol. Elle consomme les graines de plusieurs plantes, telles que les mauvaises herbes et les graminées, dont les céréales comme le blé, l’avoine, le maïs, l’orge et le tournesol.

Les graines constituent la majeure partie de son alimentation en automne et en hiver, mais elle mange davantage de feuilles au printemps et d’insectes en été. Les jeunes se nourrissent surtout d’insectes au courant des premières semaines suivant l’éclosion.

Comportement

La perdrix grise se tient en groupe, composé des adultes et de leurs jeunes, la majeure partie de l’année à l’exception du printemps où elle se retrouve seule ou en couple. Elle se nourrit plus fréquemment à l’aube et au crépuscule alors qu’elle se repose dans des endroits ouverts au courant de la journée. La perdrix grise est plutôt nerveuse et s’enfuie rapidement à l’approche d’une menace.

La perdrix grise n’effectue pas de grands déplacements et marche en moyenne 250 m par jour, à la recherche de nourriture.

En hiver, elle creuse des tunnels dans la neige pour avoir accès aux graines laissées au sol. Lorsque la température diminue, ses tunnels lui servent également à se protéger du froid.

Reproduction

La reproduction de la perdrix grise se déroule au printemps, dès l’âge de 1 an.

La perdrix grise est une espèce monogame. Le mâle s’accouple avec une seule femelle et le couple peut demeurer ensemble pendant plusieurs années. Une fois le couple formé, la femelle entreprend généralement la parade nuptiale en s’inclinant devant le mâle et en frottant son cou contre le sien. Par la suite, le mâle remue la queue de haut en bas et gonfle les plumes de la poitrine pour mettre en évidence la tache brune sur le ventre et les rayures sur les flancs.

La femelle creuse une dépression dans un endroit sec et y dépose des brindilles pour former le nid. Ce nid est principalement situé dans des bordures de champs et des friches, où la hauteur et la diversité des plantes herbacées sont plus élevées. Elle a généralement une couvée par année, mais peut en avoir une seconde si la première est détruite en début de couvaison. Elle pond en moyenne de 10 à 22 œufs, mais peut se rendre à 29. Les œufs sont de 32 à 37 mm de longueur et de couleur olive ou brun.

Après une période moyenne de 23 à 25 jours de couvaison, la mère et les jeunes abandonnent le nid quelques heures après l’éclosion et restent ensemble jusqu’à l’hiver. À l’âge d’environ 2 semaines, les jeunes peuvent faire de courts vols pour fuir les dangers. La femelle et le mâle procurent les soins parentaux.

Menaces pour l’espèce

Les populations de perdrix grises ne sont pas menacées au Québec.

Cependant, la prédation est souvent l’un des facteurs de mortalité individuelle les plus importants. Les principaux prédateurs des adultes sont les oiseaux de proie (l’autour des palombes, le busard SaintMartin, la buse à queue rousse, le faucon pèlerin et le grandduc), le chat domestique, le coyote et le renard roux. D’autres prédateurs sont plus friands des œufs de perdrix grise tels que le corbeau, la corneille, la belette, la mouffette, le raton laveur et le vison.

L’intensification de l’agriculture, principalement la suppression des haies entre les champs et l’utilisation de pesticides, est la plus grande menace d’origine humaine pour les populations de perdrix grises.

Les hivers plus sévères, principalement lorsque le couvert de neige est élevé et qu’une croute de neige rigide se forme sur le dessus, engendrent une augmentation des mortalités.

Maladies

La perdrix grise peut être porteuse de nombreux pathogènes avec ou sans effet sur sa santé. La majorité de ces pathogènes ont généralement peu d’effet sur la population de perdrix grises.

En cas de contact

Comme avec tout animal sauvage, les chasseurs doivent suivre les recommandations de base pour diminuer les risques de contamination ou de propagation de pathogènes. Ainsi, tout matériel utilisé avant et après avoir manipulé le gibier doit être lavé et désinfecté. Les chasseurs doivent aussi se laver les mains avant et après avoir manipulé le gibier. Ils peuvent aussi porter des gants résistants aux coupures.

BLANCHETTE, P., et S. SHERMAN-QUIRION (2021). Sélection de l’habitat de reproduction et paramètres démographiques de la perdrix grise (Perdix perdix) au Québec, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction de l’expertise sur la faune Terrestre, l’herpétofaune et l’avifaune, 40 p.

BUNER F. (2016) How to sex and age Grey Partridges (Perdix perdix). Game and Wildlife Conservation Trust, Fordingbridge, 6 p.

The Cornell Lab – All about birds, Gray Partridge, All About Birds, Cornell Lab of Ornithology, [En ligne]  [https://www.allaboutbirds.org/guide/Gray_Partridge/id Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.] (consulté le 15-11-2023).

Dernière mise à jour : 19 mars 2024

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