Castor du Canada

Castor. © Alexandre-Paiement

Nom français
Castor du Canada

Autre(s) nom(s) français
Castor

Nom anglais
American beaver, beaver

Nom scientifique
Castor canadensis

Grand groupe
Mammifères

Sous-groupe
Mammifères terrestres

Espèces d'intérêt
Rongeurs

Description

Le castor est un mammifère semi-aquatique trapu doté d’une longue queue, large et plate, dépourvue de poils.

Identification

Taille

De 86 à 120 cm de longueur totale; de 23 à 53 cm pour la queue.

Poids

De 11 à 25 kg.

Coloration

Le pelage est brun lustré. 

Traits caractéristiques

Le castor est un rongeur d’allure pataude sur terre mais bien adapté au milieu aquatique. Ses narines et ses oreilles se bouchent automatiquement lorsqu’il rentre dans l’eau.

Sa queue lui sert à la fois de gouvernail et de propulseur. De plus, elle lui sert de support sur la terre ferme, pour sonner l’alarme, amasser des graisses pendant l’hiver et réguler sa température. Ses pattes arrière sont palmées.

Son épaisse fourrure est composée de poils de garde longs et raides et de poils de bourre minces et très denses, qui lui assurent une bonne isolation dans l’eau, même en hiver.

Espèce similaire

Rat musqué

Empreintes

Les pattes arrière du castor sont allongées, palmées et griffues. Ses pattes avant sont beaucoup plus petites.

Patron de déplacement

Le patron de déplacement du castor est de type ambleur. En mouvement, l’animal se déplace du même côté, patte de devant et patte de derrière en même temps. Cela donne l’impression que le corps de l’animal se balance de droite à gauche pour ne pas tomber.

Répartition

Le castor est présent sur la grande majorité du territoire québécois, à l’exception de l’extrême nord.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit toute l’année au Québec. 

État de la situation

Le castor est une espèce piégée pour sa fourrure. Son piégeage a d’ailleurs contribué historiquement au développement du Canada. À l’époque de la traite des fourrures (17e18e siècles), les peaux de castor étaient très prisées. Le castor est une des rares espèces d’animaux à fourrure à avoir connu une période de surexploitation dans les années 1920. Depuis, les populations se sont rétablies.

Dans le cadre du Plan de gestion des animaux à fourrure, un bilan de l’exploitation est produit périodiquement pour s’assurer que les populations sont en bonne santé.

Malgré le fait que les populations de castors soient abondantes, les prix des fourrures sont bas depuis plusieurs années. Les piégeurs semblent maintenant se tourner vers le contrôle des castors importuns, afin de réduire les conflits avec l’humain, plutôt que vers la récolte de fourrures.

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S5.

Suivi des populations

L’état des populations de castors est actuellement suivi grâce à des indicateurs liés au piégeage, comme la vente de fourrures et les informations provenant des adeptes du piégeage.

Habitat

Un bon habitat pour le castor permet un approvisionnement continu et régulier en eau et en nourriture. Le castor s'établit de préférence dans les étangs, les petits lacs ou les cours d'eau sinueux à faible débit, dont le substrat est meuble et dont la bordure riveraine est bien pourvue en végétation feuillue. Il évite les berges rocheuses et les milieux soumis à des crues importantes. Les milieux humides artificiels sont aussi utilisés.

Le castor est l’espèce en Amérique du Nord qui modifie le plus radicalement son environnement. En effet, en régulant et en stabilisant les niveaux d’eau à l’aide de ses barrages, il inonde des territoires et crée ainsi de nouveaux habitats, souvent plus productifs, bénéfiques pour de nombreuses espèces. Le bassin d’eau créé lui permet un accès submergé constant à sa hutte, un amas de branches et de boue contenant une chambre.

Alimentation

Le castor est un rongeur. Il se nourrit des feuilles, de l'écorce et des ramilles de plusieurs espèces d’arbres ainsi que de graminées. Ses essences préférées sont le peuplier fauxtremble, le bouleau blanc, le saule, l'aulne, le cormier, le cerisier et l'érable. En été, il consomme aussi des plantes aquatiques tels les lentilles d'eau, le potamot et le nénuphar. Un seul animal peut abattre en moyenne 216 arbres par année et une tremblaie d'un hectare peut nourrir deux individus pendant un an.

Vers la fin de l’été, le castor accumule des réserves de nourriture, sous forme d’amas de branches, auxquelles il pourra accéder sous l’eau tout au long de l’hiver.

Reproduction

L’accouplement se déroule habituellement en février. La gestation dure environ 105 jours et les petits naissent en juin. Le couple est uni pour la vie. Les jeunes se reproduisent à partir de leur deuxième année (21 mois).

Les colonies sont des groupes familiaux composés d’un couple dominant accompagné de ses rejetons des deux dernières années. Les petits quittent la colonie à l’âge de deux ans (au printemps).

Une seule portée est produite par année et compte environ trois ou quatre jeunes. La fécondité des femelles dépend de la quantité de nourriture disponible, de leur âge (pic vers 46 ans), mais aussi de la densité de la population.

Comportement

Le castor est territorial et il vit en groupes familiaux (colonies) de deux à 14 individus. Au Québec, la moyenne est de 3,6 individus.

Menaces pour l’espèce

Les populations de castors ne sont pas menacées au Québec.

Le principal prédateur du castor est le loup, qui le consomme essentiellement au printemps et en été, surtout si les cervidés sont peu abondants localement. Toutefois, il n’y a jamais eu de cas recensé de populations de castors mises en danger par la prédation. Dans certaines conditions, la tularémie peut avoir un impact non négligeable sur les populations de castors.

La principale cause de mortalité chez le castor est le piégeage (ou le contrôle).

Maladies

Le castor peut être porteur de la tularémie.

Le castor peut être porteur du protozoaire Giardia duodenalis, qui cause la giardiase chez l’homme. Ce microorganisme demeure infectieux dans les eaux de surface et il est résistant à la chloration de l’eau potable. L’eau contaminée et insuffisamment filtrée de certains réseaux municipaux a parfois été impliquée dans des épidémies (fièvre du castor).

En cas de contact

Afin de réduire les risques de transmission de la tularémie, vous devez toujours manipuler ces animaux avec des gants.

En cas de présence importune

Toute capture d'un animal sauvage doit avoir comme but sa mise en valeur et la conservation des ressources. Vous devez vous informer sur la réglementation en vigueur comme celle sur la chasse sportive ou le piégeage avant d'en faire la capture.

Pour régler un problème lié à la présence d’un castor ou d’un barrage, vous devez également respecter les règles établies. Consultez le document Résumé des exigences réglementaires relatives à la gestion des castors et au démantèlement de barrages de castor (PDF 863 Ko) pour en savoir plus.

Méthodes de prévention

Piégeage

À l’automne, le contrôle des populations par une pression soutenue de piégeage est très efficace pour prévenir les dommages associés au castor. Consultez la liste des pièges autorisés pour cette espèce.

Modification de l'habitat

Évitez de récolter du bois dans les bandes riveraines jusqu'à 60 m du cours d'eau afin d'éviter la repousse de jeunes gaulis.

Favorisez la présence des résineux (sapin et épinette) dans la zone littorale.

Évitez le drainage forestier, car ces travaux favorisent l'établissement de nouvelles colonies et facilitent leurs déplacements.

Méthode de contrôle pour un barrage existant

Informez-vous et faites une demande à la direction de la gestion de la faune de votre région avant d’installer une structure de contrôle.

Dispositifs de contrôle du niveau des eaux

L’utilisation de ces dispositifs permet de réduire l'eau à un niveau acceptable, tout en laissant en place le barrage. Bien qu'ils puissent être fonctionnels rapidement, ces systèmes doivent être entretenus périodiquement pour s'assurer de leur efficacité. Deux dispositifs sont proposés :

  • Tuyau en T : Ce dispositif est constitué d'un tuyau collecteur rigide, parallèle au barrage, d'au moins 2 mètres de long. Il est perforé de nombreux trous de 80 mm percés à l'aide d'un emportepièce. Ses extrémités sont bouchées. Il comporte également un tuyau galvanisé d'au moins 5 m de longueur, perpendiculaire au barrage, dont le diamètre est choisi en fonction des débits de pointe (minimum 200 mm). L'ensemble du dispositif doit être légèrement incliné pour que le T demeure sous l'eau lorsque le niveau d'eau diminue.
  • Tuyau coudé : Ce dispositif est constitué d'un tuyau aménagé perpendiculairement à travers le barrage. Le tuyau doit dépasser d'au moins 1 m à l'aval du barrage, et de plusieurs mètres à l'amont. En amont, le tuyau doit être muni d'un coude orienté vers le fond du plan d'eau et entouré d'un grillage. Le tout doit être solidement ancré au fond. Le grillage doit être placé à 0,51 m du tuyau.

Dispositifs empêchant le castor d’accéder à un ponceau

Les dispositifs suivants empêchent le castor d’accéder à ponceau :

  • Clôture : Installer un grillage métallique à l'entrée du ponceau peut constituer une solution temporaire efficace. Elle n'est pas conseillée à long terme, car le dispositif risque d'être emporté par les glaces au printemps. De plus, les débris s'y accumulent et peuvent provoquer une inondation.
  • Cylindre grillagé : Il est possible de prolonger le ponceau du côté amont par un cylindre grillagé, en utilisant le grillage prévu pour la construction des terre-pleins.
  • Prébarrage : C'est une mesure permanente efficace. Ce dispositif incite le castor à ériger le barrage là où il ne nuira pas à la route. Il suffit de fournir l'assise d'un barrage (grosses pierres émergeant de l'eau) à une faible distance en amont du ponceau, de telle sorte que le castor le construira à cet endroit. Il faut donc s'attendre à la présence d'un étang, dont le niveau peut être contrôlé si nécessaire. Pour que le prébarrage soit efficace, le niveau de la route doit être plus élevé que celui de l'étang aménagé. En aval d'un prébarrage, il est recommandé de prolonger le ponceau par un dispositif grillagé pour s'assurer que cette section demeurera libre.

Protection des arbres contre les dommages causés par la consommation et l'utilisation du bois

S’il y a peu d'arbres, il est possible de protéger les troncs avec un grillage métallique dont la maille est de 1 à 2 cm. Les cylindres doivent être installés à au moins 2 cm de l'arbre afin de lui permettre de croître, ou être munis de ressorts permettant l'expansion. Une hauteur minimale d'un mètre est privilégiée pour l'installation du grillage.

Autres méthodes de contrôle du castor

Capture à l’aide d'un piège

En dehors des périodes de piégeage, il est permis de capturer des castors qui causent des dommages. Si cette méthode est utilisée seulement pour répondre à des problèmes ponctuels, elle doit être répétée souvent. Son efficacité à contrôler les dommages dépendra de plusieurs facteurs : organisation, rapidité de l'intervention et capacité à déceler la gravité des problèmes. L’utilisation de pièges certifiés est recommandée.

Il est toutefois préférable de faire appel aux services d’un piégeur professionnel ou à des entreprises spécialisées dans le domaine.

Capture à l’aide d'une cage et relocalisation

La capture d’un castor vivant suivie d’une relocalisation est découragée. Cette pratique comporte plusieurs désavantages dont le risque de propagation de maladies ou de parasites, ainsi que le déplacement du problème initial à un autre endroit et vers d’autres personnes. De plus, l’animal peut avoir de la difficulté à s’adapter à son nouvel environnement et même revenir au point de départ. Cette pratique n’est tolérée que dans de très rares situations. De plus, l’obtention d’un permis SEG est nécessaire avant d’effectuer une telle opération.

Démanteler le barrage d’un castor

Pour démanteler le barrage d’un castor, il faut obtenir un permis SEG. Avant son démantèlement, les castors doivent avoir été capturés. De plus, pour avoir l'autorisation de détruire un barrage de castors, il faut avoir tenté, sans succès, d'empêcher l'animal de causer des dommages.

Par ailleurs, il faut obtenir une autorisation pour circuler sur un terrain privé avant de démanteler un barrage situé sur une propriété privée voisine.

La destruction du barrage doit être effectuée graduellement pour éviter que les sédiments accumulés et l'eau libérée ne causent des dommages au cours d'eau (érosion) et aux frayères en aval (colmatage).

Consultez le résumé des exigences réglementaires relatives à la gestion des castors et au démantèlement de barrages de castors (PDF 863 Ko).

En complément

Environnement et Changement climatique Canada et Fédération canadienne de la faune (2017). Le castor, sur le site de Faune et flore du pays [En ligne]. [https://www.hww.ca/fr/faune/mammiferes/le-castor.html Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.]

SOCIÉTÉ DE LA FAUNE ET DES PARCS (2000). Révisé en 2010 par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Guide de gestion de la déprédation du castor Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. – Cohabitation et mise en valeur. 88 p.

BANFIELD, A.W.F., (1977). Les mammifères du Canada. 2e édition. Les Presses de l’Université Laval et University of Toronto Press. 406 p.

FORTIN, C., M. LALIBERTÉ et J. OUZILLEAU, (2001). Guide d’aménagement et de gestion du territoire utilisé par le castor au Québec. Fondation de la faune du Québec. 112 p.

MINISTÈRE DES FORÊTS, DE LA FAUNE ET DES PARCS (2017). Piégeage et gestion des animaux à fourrure. 450 p.

NOVAK, M. (1987). Beaver. In Wildfurbearer management and conservation in North America. Ontario Ministry of Naturel Resources. Pages 283312.

PRESCOTT, J. et P. RICHARD (1996). Mammifères du Québec et de l’est du Canada, Éditions Michel Quintin. 399 p.

MILLER, J.E. et G.K. YARROW (1994). Beavers - Prevention and control of wildlife damage. 12 p.

Dernière mise à jour : 16 avril 2024

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