Diagnostic des Éléments Limitatifs selon le Feuillage de l'Érable à sucre et le Sol
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SOURCES D'INFORMATION

DELFES est basé sur des critères mis au point par la recherche scientifique pour faire le diagnostic des éléments limitants dans les érablières à sucre.

  1. INDICES FOLIAIRES
DELFES utilise les indices DRIS (Diagnostic and Recommendation Integated System) pour évaluer les éléments limitatifs pour l'érable à sucre. Les normes DRIS utilisées pour les éléments majeurs proviennent de Lozano et Huynh (1989). Le calcul de ces indices a été fait selon la méthode décrite dans Walworth et Sumner (1987) modifiée par le professeur Claude Camiré de l'université Laval.

2. INDICES DU SOL
DELFES utilise les seuils connus pour les sols d'érablières du Québec. Ouimet et Camiré (1995) ont comparé le statut nutritif foliaire à celui du sol dans 246 érablières. Cette comparaison a permis de trouver des indices du sol qui permettent d'évaluer si le statut nutritif de l'érablière est limité par une ou des propriétés physico-chimiques du sol. Ces indices du sol ont été testés subséquemment à plusieurs reprises et avec succès sur des données provenant d'études indépendantes.
DELFES utilise cinq indices du sol :
- la saturation du sol en calcium échangeable
- la saturation du sol en magnésium échangeable
- le rapport Ca/Mg
- le rapport K/Mg
- le rapport Ca/(H+Al).
H+Al est la mesure de l'acidité d'échange du sol, une mesure de capacité beaucoup plus révélatrice du niveau d'acidification du sol que le pH, qui est, plutôt, une mesure d'intensité.
Ouimet et Camiré (1995) ont établi des seuils pour ces indicateurs des sols d'érablières afin d'obtenir un statut nutritif adéquat :

 
Type de sol Sat. Ca (%) Sat. Mg (%) Ca/Mg K/Mg Ca/(H+Al)
Humus > 60 < 10 > 6 > 0.5 > 1
Sol minéral > 50 < 10 > 4 > 1 > 1
   
  3. CONVERSIONS
Dans le cas ou les analyses du sol ne proviennent pas d'une extraction par un sel neutre, la capacité d'échange effective (CECE) doit être calculée à partir du pH et du carbone organique. Les équations utilisées pour ce faire proviennent de l'article de Meyer et al. (1994) pour les peuplements d'érable à sucre. Nous avons retenu un taux d'argile de 15 %, par défaut pour le sol minéral, dans cette version de l'application.
Lorsque le pH(CaCL2) n'a pas été mesuré, DELFES procède à une conversion du pH(eau) au pH(CaCl2) à l'aide d'une formule maison basée sur les sols forestiers du Québec (R. Ouimet, comm. pers.).
La conversion des données MehlichIII en valeurs comparables à une extraction à l'acétate d'ammonium se fait selon les formules du Conseil des productions végétales du Québec (1988).

4. FERTILISANTS
Les fertilisants recommandés par DELFES sont basés sur ceux utilisés en 1991 et 1992 dans le cadre du programme de lutte contre le dépérissement des érablières au Québec (Côté et Ouimet, 1996). C'est au conseiller acéricole de juger si le taux d'application doit être augmenté ou diminué, en se basant entre autres sur l'indice de déséquilibre nutritif ou tout autre indice DRIS ou du sol avec lequel il acquièrera de l'expérience.
Le diagnostic foliaire fournit l'indice de déséquilibre nutritif (IDN) qui quantifie le déséquilibre mesuré. Plus sa valeur est grande, plus le déséquilibre nutritif est élevé, plus grand sera la quantité des éléments limitatifs nécessaires. On peut a priori classer le déséquilibre nutritif selon les classes suivantes :

 
IDN < 60 60 < IDN < 100 100 < IDN < 200 IDN > 200
Statut nutritif
bien équilibré
Légères carences
nutritives
Carences nutritives
modérées
Carences nutritives
majeures
  Bien que plus dispendieuse, l'analyse foliaire est de loin préférable pour faire le diagnostic du statut nutritif d'une érablière, car elle permet d'évaluer les besoins de tous les éléments majeurs (N, P, K, Ca et Mg), tandis que l'analyse du sol permet d'évaluer seulement si l'acidité, le K, le Ca et le Mg sont limitatifs pour la nutrition de l'érablière. Les connaissances actuelles ne permettent pas de diagnostiquer les besoins en N et P des érablières à partir des analyses du sol seulement.
   

© 2003 R. Ouimet, L. Duchesne et C. Camiré. Direction de la recherche forestière
Ministère des Ressources naturelles du Québec

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