Orignal

Orignal qui marche dans un champ.
Un orignal et un veau. © Adobe Stock

Nom français
Orignal

Autre(s) nom(s) français
Élan d’Amérique

Nom anglais
Moose

Nom scientifique
Alces alces

Grand groupe
Mammifères

Sous-groupe
Mammifères terrestres

Espèces d'intérêt
Cervidés

Description

L’orignal est le plus gros cervidé du monde. Le mâle est même considéré comme le plus gros mammifère terrestre en Amérique du Nord. C’est une espèce très bien adaptée aux températures plus froides et aux accumulations de neige plus importantes trouvées au Québec.

L’orignal est un animal à déclaration obligatoire. En tout temps, si vous trouvez un orignal blessé ou mort, contactez SOS Braconnage – Urgence faune sauvage au 1 800 4632191.

Identification

Taille

La longueur d’un orignal varie de 2,40 à 3,00 m. Sa hauteur à l’épaule peut atteindre de 1,85 à 2,10 m.

Poids

Le mâle pèse entre 329 et 635 kg, et la femelle, entre 227 et 460 kg. Lors de la période du rut, les mâles peuvent perdre jusqu’à 30 % de leur masse corporelle alors qu’ils cessent de s’alimenter pour une période pouvant aller jusqu’à 18 jours. Les deux sexes peuvent perdre de 20 à 55 % de leur poids au cours de l’hiver.

Coloration

L’orignal a un dos brun foncé à noir, son ventre est brun tandis que la partie inférieure des pattes est grise à blanc crème. L’hiver, le pelage devient plus pâle à mesure que les poils s’usent et se cassent. À leur naissance, les jeunes ont un pelage brun roux clair non tacheté.

Chez les mâles adultes, la tête est généralement plus foncée que celle des femelles.

Chez la femelle, une plaque de poils d’une couleur pâle est observable autour de la vulve (tache vulvaire), une caractéristique qui permet facilement de différencier les sexes.

Traits caractéristiques

L’orignal possède de longues pattes supportant son corps massif qui est surmonté d’une bosse entre les épaules. Son museau est long, avec une extrémité légèrement recourbée vers le bas. L’orignal a de longues oreilles (25 cm) et une queue courte (8 à 12 cm). Il possède une barbiche (fanon) au menton, aussi appelée cloche, qui est surtout développée chez le mâle. Les mâles adultes arborent un énorme panache qui peut avoir jusqu’à 1,8 m d’envergure. Ce dernier prend la forme de palettes recourbées vers le haut chez les individus plus âgés. Le panache est absent chez les femelles.

Croissance du panache

Le panache de l’orignal grandit et tombe chaque année. Sa croissance débute généralement en avril et se poursuit jusqu’à la fin de juillet. La peau qui recouvre le panache, appelée velours, permet l’apport du sang et des minéraux nécessaires à son développement. Vers la fin du mois d’août et le début de septembre, le panache se durcit et le velours tombe. Le panache tombe habituellement en décembre ou janvier pour les plus vieux mâles et en février pour les plus jeunes. Les premières années, le panache est moins imposant et ce n’est qu’à partir de la troisième année qu’il forme de larges palettes recourbées.

Distinction

L’orignal peut parfois être confondu avec le caribou des bois. Apprenez comment distinguer ces deux espèces.

Espèce similaire

Caribou des bois

Empreintes

Répartition

L’orignal est une espèce liée à la forêt. Il fréquente le sud du Québec jusqu’à peu près la limite sud de la toundra.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

L’orignal se porte bien au Québec. Ses populations ont connu une forte croissance au début des années 2000 dans la majorité des régions. Actuellement, le Québec supporte l’un des plus gros cheptels parmi toutes les provinces, les territoires et les États américains. Le plan de gestion de l’orignal permet de connaître les orientations et solutions mises en place pour atteindre les objectifs par zones de chasse.

Consultez le Plan de gestion de l’orignal

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S5.

Suivi des populations

Le suivi des populations d’orignaux se fait pour chaque zone de chasse. Le système de suivi québécois des populations d’orignaux utilise des données provenant de trois sources : les inventaires aériens, les statistiques de chasse et les estimations de la qualité de l’habitat. Ce système de suivi est en place depuis 1958, et l’orignal est la première espèce à avoir bénéficié d’un plan de gestion.

Inventaires aériens

Au Québec, les premiers inventaires aériens pour l’orignal datent de la fin des années 1960. Les inventaires aériens sont généralement utilisés en deux circonstances. Dans un premier temps, ils permettent d’estimer la répartition spatiale, l’abondance, la structure de la population (proportion de mâles et de femelles) et la productivité (proportion de jeunes dans la population) des orignaux sur le territoire. Dans un deuxième temps, ils sont utilisés pour évaluer l’efficacité des mesures de gestion (p. ex., récolte par la chasse) ou d’aménagement (p. ex. modification de l’habitat) sur le maintien, la diminution ou la croissance des populations.

Consultez les inventaires aériens réalisés pour l’orignal Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Habitat

L’orignal fréquente une grande diversité d’habitats forestiers. Il vit surtout dans les forêts mixtes, particulièrement les sapinières à bouleau blanc ou à bouleau jaune. Il fréquente les éclaircies, les brûlis, les coupes forestières en régénération, les aulnaies, les baies des lacs couvertes de végétation inondée, les marécages et les étangs.

En hiver, lorsque le couvert de neige est épais, les orignaux se regroupent dans des ravages, où ils circulent dans des réseaux de sentiers où la neige compactée est moins contraignante. Les ravages sont généralement situés dans des secteurs boisés ayant un couvert dense qui permet d’intercepter la neige.

Un modèle de la qualité de l’habitat de l’orignal a été créé pour identifier les secteurs où la forêt est plus propice à l’espèce.

Domaine vital

Le domaine vital est la zone spatiale utilisée par un animal sauvage. La taille du domaine vital annuel de l’orignal peut dépasser plusieurs centaines de kilomètres carrés (km2). Mais en général, elle varie de 15 à 80 km2. Les mâles ont des domaines vitaux plus grands que ceux des femelles.

Alimentation

L’orignal trouve ses aliments dans les forêts en régénération ayant une densité élevée d’arbustes feuillus et, dans une moindre mesure, dans les forêts feuillues ou mixtes.

En été, il se nourrit d’une grande diversité de feuilles d’arbres et d’arbustes comme le bouleau, le cornouiller, l’érable, le noisetier, le peuplier, le saule, le sorbier et la viorne. En hiver, l’orignal broute les branches et les ramilles de ces mêmes arbres et aussi, en moindre quantité, le sapin baumier. À la fin de l’hiver et au printemps, il peut même manger l’écorce de certains arbustes comme le cerisier.

Au printemps et au début de l’été, l’orignal est en déficit de sodium. Il est alors attiré vers les plans d’eau où se trouvent des plantes aquatiques riches en sodium et vers les bords des routes pour y boire l’eau salée résultant de l’accumulation du sel de déglaçage. Il peut même plonger et rester submergé près d’une minute pour se nourrir de petites plantes à plus de 5 m de profondeur. Les plantes aquatiques peuvent représenter environ 25 % de son régime alimentaire lorsqu’elles sont abondantes.

Reproduction

La saison de reproduction de l’orignal est liée à la photopériode, soit la longueur du jour, et se situe à l’automne, entre les mois de septembre et de novembre.

Période de rut

Lors du rut, les orignaux communiquent par des signaux chimiques (phéromones) et des sons. Les mâles émettent des cris rauques et brefs alors que les femelles en chaleur émettent un gémissement plaintif.

Durant cette période, les mâles font des sites de marquage olfactif principalement pour séduire les femelles. Un premier type de marquage est la souille, un trou creusé avec leurs pattes avant, dans lequel ils urinent avant de s’y vautrer pour imprégner leur pelage de cette odeur. Un autre type de marquage consiste à enlever l’écorce de petits arbres avec leurs incisives ou leur panache et y frotter les glandes sur leur front pour y laisser leur odeur.

Un peu avant le pic du rut, les mâles chercheront à évaluer leur rang social et s’engageront parfois dans des combats rituels avec leurs rivaux. Ces combats n’impliquent souvent pas de contacts physiques et causent rarement des blessures. Lorsque deux mâles ont une stature comparable, des combats plus vigoureux durant lesquels les panaches des adversaires s’entrechoquent peuvent survenir. Ces combats peuvent causer des blessures sérieuses. Les mâles manifesteront également leur puissance en frottant vigoureusement leur panache dans les arbres et arbustes.

Durant la période du rut, le mâle parcourt son domaine vital à la recherche de femelles en chaleur. Avant leurs chaleurs, les femelles tolèrent très peu la présence d’un mâle. Mais peu avant l’ovulation, elles deviennent réceptives à leurs avances. Le mâle restera avec la femelle jusqu’à l’ovulation. Par la suite, il continuera à se déplacer pour trouver d’autres femelles avec lesquelles il pourra s’accoupler.

Gestation et naissance des veaux

La gestation dure en moyenne 236 jours. La femelle donnera naissance à 1 ou 2 veaux (rarement 3) à la fin de mai ou au début de juin, souvent sur une rive ou dans une île buissonneuse. Après quelques jours, les jeunes peuvent suivre la mère dans ses déplacements, même à la nage. Ils sont sevrés en septembre, mais accompagnent leur mère jusqu’à 10 à 15 jours avant l’arrivée de la portée suivante. La maturité sexuelle est atteinte vers l’âge de 16 ou 28 mois. Cependant, la première reproduction a rarement lieu avant 2 ans pour la femelle et 5 ou 6 ans pour le mâle.

Comportement

L’orignal est actif à l’aube et au crépuscule, mais il peut se déplacer à tout moment de la journée. Lors des journées chaudes d’été et d’automne, il évite de s’exposer au soleil et préfère demeurer à l’abri en forêt. Il est habituellement solitaire en été, à l’exception des femelles qui sont accompagnées de leur veau. En hiver, il forme de petits groupes de deux à huit individus.

Menaces pour l’espèce

Les populations d’orignaux ne sont pas menacées au Québec. Toutefois, la prédation est la principale source de mortalité naturelle pour les jeunes orignaux et peut être importante chez les adultes. Les principaux prédateurs sont l’ours noir et le loup gris. À l’exception de la chasse, les collisions avec les véhicules sont la source de mortalité d’origine humaine la plus importante.

Maladies

Différentes maladies peuvent avoir des répercussions sérieuses sur les populations d’orignaux.

Parasites

L’orignal est l’hôte de plusieurs espèces de parasites qui menacent rarement sa santé. Deux parasites attirent l’attention : la tique d’hiver et le ver des méninges. La tique d’hiver chez l’orignal est un phénomène naturel qui peut engendrer de la mortalité plus importante chez les veaux lorsque les hivers sont rigoureux. Le ver des méninges a un effet particulièrement négatif et peut causer la mort des orignaux infestés.

En cas de rencontre

L’orignal est une espèce au tempérament calme qui ne représente généralement aucun danger pour l’homme. Lors d’une rencontre inattendue avec un orignal, il est recommandé de toujours garder une distance sécuritaire de plus de 30 m, de rester calme et de lui laisser un passage pour qu’il puisse s’enfuir.

En milieu urbain, l’orignal peut avoir un comportement imprévisible. Évitez de le stresser en le poursuivant en véhicule ou en formant des attroupements autour de lui. Un animal stressé peut réagir de manière imprévisible et représenter un danger. Dans une telle situation, appelez SOS Braconnage – Urgence faune sauvage.

Méthodes préventives

Au Québec, de nombreuses collisions avec des véhicules impliquant un orignal se produisent chaque année. Ces accidents peuvent causer des blessures graves aux occupants du véhicule et se traduisent la plupart du temps par la mort de l’animal. Pour réduire le nombre d’accidents routiers, le moyen le plus efficace reste une conduite prudente.

Méthodes de contrôle

Le contrôle des populations d’orignaux par la chasse sportive constitue la méthode la plus efficace et la moins coûteuse pour maintenir les populations à des niveaux souhaitables et limiter les dommages.

BOWYER, R. T., V. VAN BALLENBERGHE et J. G. KIE (2003). Moose dans Wild mammals of North America: biology, management, and conservation. Feldhamer, G. A., Thompson, B. C., Chapman, J. A. (eds). JHU Press. 1216 pages.

DUSSAULT, C., R. COURTOIS et J. P. OUELLET (2006). A habitat suitability index model to assess moose habitat selection at multiple spatial scales. Canadian journal of forest research36(5), 10971107.

WILSON, D. E. et R. A. MITTERMEIER (2011). Handbook of the mammals of the world, volume 2: hoofed mammals. Barcelona, Spain : Lynx Ediciones.

Dernière mise à jour : 19 mars 2024

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