Renard roux

Renard roux. © Frédérick Lelièvre

Nom français
Renard roux

Nom anglais
Red fox

Nom scientifique
Vulpes vulpes

Grand groupe
Mammifères

Sous-groupe
Mammifères terrestres

Espèces d'intérêt
Canidés

Description

Le renard roux est une espèce bien connue de la famille des canidés. Il est présent partout au Québec.

Identification

Taille

La longueur totale du renard roux varie de 94,5 à 117 cm. Sa queue peut mesurer entre 33 et 45 cm. Les jeunes ont atteint leur taille adulte à leur premier automne.

Poids

Le renard roux peut peser de 2,7 à 7,2 kg. Les mâles sont légèrement plus lourds que les femelles.

Coloration

La fourrure du renard roux peut avoir trois colorations possibles : on trouve des renards roux, croisés et argentés. Toutes ces colorations peuvent être observées au sein d’une même portée. Peu importe la coloration, le bout de la queue est toujours blanc. La forme « croisée » fait référence à une coloration gris foncé en forme de croix sur le dos et rousse ailleurs, et non au croisement entre espèces ou individus.

À l’occasion, il est possible de voir des renards tout noirs.

Traits caractéristiques

La forme la plus fréquente est roux éclatant avec le cou et le ventre blancs. Les pattes fines du renard sont souvent noires et sa queue est très touffue.

Distinction

Il ne faut pas le confondre avec le renard gris. Cette espèce se trouve à l’extrême sud du Québec. Elle a des teintes de gris et de roux mais elle n’a pas le bout de la queue blanc. Le renard arctique, quant à lui, est brun ardoisé en été, mais il peut prendre deux colorations en hiver. La forme la plus commune est toute blanche, et la forme dite bleue est d’un gris plus ou moins foncé. Sa queue est de couleur uniforme.

Espèces similaires

Renard gris

Renard arctique

Empreintes

Patron de déplacement

Le renard roux a un patron de type marcheur, classique des canidés.

L’animal marche sur ses orteils, sur la pointe des pieds. Il pose la patte avant d’un côté, puis la patte arrière du côté opposé et ainsi de suite. On dirait que ses pattes se croisent au sol, ce qui donne parfois un patron de piste en ligne droite.

Répartition

Le renard roux est une des rares espèces à être présente sur l’ensemble du territoire du Québec. Il fréquente aussi bien les milieux forestiers qu’urbains, le sud et le grand nord de la province, voire l’île d’Anticosti. Historiquement, il avait été considéré comme une espèce distincte du renard roux européen, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. En fait, il s’agit du carnivore le plus répandu sur la planète.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l'année.

État de la situation

Le renard roux est une espèce piégée pour sa fourrure. Dans le cadre du Plan de gestion des animaux à fourrure, un bilan de l’exploitation est produit périodiquement pour s’assurer que les populations sont en santé.

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S5.

Suivi des populations

L’état des populations de renards est suivi grâce à des indicateurs liés au piégeage, comme la vente de fourrures et des informations provenant des adeptes du piégeage. Actuellement, les populations de renards se portent bien.

Habitat

Le renard s’accommode de nombreux habitats : agroforestier, forestier, périurbain et toundra arctique. Il ose s’approcher des habitations.

Les renards sont territoriaux et marquent les frontières de leur territoire avec de l’urine. Une étude a montré qu’ils visitent leurs frontières toutes les une à deux semaines. La taille des territoires varie selon la densité des populations et la nourriture disponible. En milieu agroforestier, ils ont en moyenne 9 km2 (5-20 km2) alors que, dans l’Arctique, ils ont plutôt autour de 34 km2. Les territoires sont maintenus toute l’année sans changement marqué et ils sont exclusifs. Les jeunes restent sur le territoire de leurs parents jusqu’à l’automne, où ils se dispersent à la recherche d’un territoire vacant.

Alimentation

Le renard est un carnivore opportuniste. Il mange des souris, des campagnols (notamment le campagnol des champs), des lièvres, des oiseaux, des œufs et des insectes, et il est à l’occasion charognard.

À la fin de l’été et à l’automne, il consomme aussi des baies. Il peut également s’en prendre aux différents types de volaille : poules, canards, dindes, faisans, etc.

Sa bonne vision et ses capacités olfactives et auditives en font un redoutable prédateur. Il cache souvent des réserves de nourriture, notamment en hiver.

Reproduction

Les renards forment généralement des couples et passent la moitié de l’année en famille, surtout au printemps et à l’été.

L’accouplement a lieu principalement à la fin de janvier et au début de février, mais il peut se prolonger jusqu’au début de mars dans le Grand Nord. Lorsque les populations ont une faible densité, plus de 80 % des femelles se reproduisent, y compris les jeunes de moins d’un an.

La gestation dure environ 52 jours. Les naissances ont lieu entre mars et mai, selon la latitude. La femelle a une portée de quatre à cinq petits en moyenne, qui sont élevés par le couple.

La densité des populations de renards et la disponibilité de la nourriture ont une grande incidence sur le nombre de renardeaux produits. Les jeunes se dispersent habituellement à l’automne et plus rarement en hiver. Les jeunes mâles s’établissent en moyenne plus loin (à environ 30 km) que les femelles (à environ 1015 km).

Menaces pour l’espèce

Les populations de renard roux ne sont pas menacées au Québec.

Parmi les causes de mortalité possibles pour cette espèce, on compte notamment les maladies et parasites, la famine, les collisions routières, le piégeage et la chasse.

Maladies

Le renard peut être porteur de nombreuses maladies, telles que la rage, la gale sarcoptique, le distemper canin ou l’echinococcose.

Un renard d’apparence malade peut parfois être observé à proximité des humains.

Gale sarcoptique

La gale sarcoptique est naturellement présente chez les renards roux partout au Québec. Elle sévit souvent dans des secteurs où les populations sont abondantes. Aucune surveillance de cette maladie n’est effectuée par le gouvernement et aucune intervention n’est réalisée pour contrôler la maladie chez les animaux sauvages.

La gale sarcoptique est causée par un parasite microscopique qui se loge dans la peau, causant des pertes de poils, souvent observables au niveau de la queue. Lorsque la maladie n’est pas à un stade trop avancé, l’animal peut en guérir. À des stades plus avancés, on observe des croûtes épaisses et fissurées souvent présentes au niveau de la tête de l’animal. Plus la maladie avance, plus ces problèmes de peau causent des pertes de poils et des démangeaisons qui poussent le renard à se gratter. Éventuellement, il passera plus de temps à se gratter qu’à se nourrir. Il perd alors beaucoup de poids, devient plus faible, moins alerte et donc plus vulnérable aux températures froides, aux autres maladies et infections ainsi qu’à la prédation. Il peut donc éventuellement en mourir, surtout en hiver, car il perd beaucoup de chaleur.

La gale sarcoptique peut se transmettre à d’autres animaux sauvages (p. ex. : coyotes et autres mammifères) et aux animaux domestiques (surtout le chien), par contact direct. Elle est aussi transmissible à l’humain mais, dans ce cas, elle se résorbe normalement d’ellemême.

En cas de contact

En tout temps, il faut demeurer méfiant, ne pas approcher d’un renard au comportement inhabituel ou agressif, ni se laisser approcher par un tel renard. Il pourrait vous blesser ou vous transmettre des maladies ou parasites.

Si vous avez été mordu ou griffé par un renard, ou si vous avez été en contact avec la salive d’un renard, qu’il soit en apparence sain, malade, blessé ou mort, vous devez :

  • nettoyer la plaie, même si elle est mineure, avec de l’eau et du savon pendant 10 à 15 minutes;
  • contacter rapidement Info-Santé 811 pour obtenir un suivi médical adéquat.

Si votre animal de compagnie a été en contact avec un renard ou mordu par un renard, consultez rapidement un médecin vétérinaire. Ce dernier évaluera le risque de transmission de certaines maladies qui pourraient être présentes chez les animaux sauvages (p. ex. : rage, etc.) et vous conseiller sur les mesures à prendre.

Il ne faut jamais manipuler une carcasse de renard à mains nues et il faut bien suivre les consignes pour s’en débarrasser de façon sécuritaire.

Signalement

Si vous observez un renard roux malade ou mort, tenez-vous à distance. Signalez sa présence au 1 877 346-6763 ou remplissez le formulaire en ligne Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. Selon la région où il se trouve, l’animal pourrait être récupéré pour analyse dans le cadre des opérations de surveillance de la rage du raton laveur au Québec.

En cas de présence importune

Toute capture d'un animal sauvage doit avoir comme but sa mise en valeur et la conservation des ressources. Vous devez vous informer sur la réglementation en vigueur comme celle sur la chasse sportive ou le piégeage avant d'en faire la capture.

Méthodes de prévention

Lorsqu’un renard roux s’attaque à des volailles comme des poulets, des canards, des dindes, des oies ou des faisans, il faut :

  • Sceller toutes les issues des bâtiments;
  • Encercler les basses-cours d'une clôture en grillage métallique d'une maille d'au moins 8 cm. Le bas de la clôture doit être plié vers l'extérieur (30 cm) et enterré (3090 cm);
  • Ajouter une clôture électrique composée de trois fils situés à 15, 30 et 45 cm du sol.

Il est aussi possible de combiner les deux dernières méthodes, soit la clôture grillagée et les trois fils métalliques.

Les répulsifs sonores et visuels (canons, bruits enregistrés, radios, lumières clignotantes, stroboscopes) peuvent ajouter de la protection, mais de façon temporaire seulement. Le renard s'habitue vite à ces dispositifs. Il est préférable d'en utiliser plusieurs à la fois et de varier les intervalles.

L'utilisation de chiens représente aussi une méthode efficace. Ils doivent cependant être bien entraînés pour ne pas devenir eux-mêmes déprédateurs.

Il est également recommandé de modifier les habitudes touchant, notamment, la disposition des carcasses d'animaux morts. Un renard ne doit pas y avoir accès. Au besoin, il est possible de faire appel à un récupérateur de viandes impropres à la consommation.

Lorsqu’un renard roux s’attaque aux jeunes porcs et aux petits agneaux, il faut :

Méthodes de contrôle

Capture à l’aide de pièges

La capture à l’aide de pièges est presque la seule et unique méthode efficace, pratique et sélective.

Le piégeage du renard demande cependant une bonne expérience. Le piège doit être installé consciencieusement. Il existe plusieurs techniques pour piéger le renard. Faire appel à un trappeur certifié et expérimenté est fortement recommandé. Utiliser ses services permettra d’éviter d’enseigner aux renards les méthodes de piégeage. En effet, il est plus difficile par la suite de résoudre les problèmes liés aux dommages causés.

Consultez la liste des pièges autorisés pour le renard roux. Les pièges doivent être certifiés selon le type d’activités.

Capture et relocalisation

Il est fortement déconseillé de relocaliser les renards. Chaque déplacement comporte le risque d’introduire de nouvelles maladies compte tenu des dangers de dispersion du virus de la rage et des risques de récidive des individus causant les problèmes. De plus, il est à peu près impossible de capturer un renard adulte dans une cage. C’est un animal très méfiant et rusé. Pour augmenter les chances de succès, mieux vaut faire appel à un spécialiste.

Abattage à l’aide d'une arme à feu

La capture à l’aide d’une arme à feu est une méthode généralement peu efficace. Elle nécessite beaucoup de temps, mais elle demeure possible. L'utilisation de l'appel de détresse d'un lièvre permet de faire sortir le renard roux à découvert. Il faut d’abord s'assurer d’avoir le bon poste d'affût et de contrôler les odeurs qui peuvent compromettre le succès de chasse. Lorsqu'un renard présente des signes évidents de rage, l'utilisation d'un fusil de calibre 12 avec de la grenaille BB ou d'un calibre 22 (long rifle) permet d'éliminer les animaux malades à courte distance (30 m). Il faut toutefois éviter de viser l'animal à la tête, le cerveau devant être conservé aux fins d'analyses.

En complément

VOIGT, D.R. 1987. Red fox. In Wildfurbearer management and conservation in North America. Ontario Ministry of Naturel Resources. P. 379-392.

Dernière mise à jour : 19 mars 2024

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