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Caloptéryx bistré. © Stéphane Déry.

Pleins feux sur… les demoiselles et les libellules, des insectes fascinants!

A-Agrion des scirpes. © Jean Brodeur.

Elles sont colorées et resplendissantes. Elles maîtrisent parfaitement l’art du vol. En plus, elles sont utiles et s’observent facilement. Voilà plusieurs raisons de s’intéresser à ces insectes fascinants. Demoiselles, libellules, odonates sont tous des noms utilisés fréquemment lorsque l’on parle de cet ordre d’insectes. Mais qu’en est-il exactement? Lis la suite pour découvrir le cycle de vie des odonates et d’autres éléments qui caractérisent ce grand groupe. Tu pourras aussi y trouver quelques trucs pour les observer et les identifier plus facilement.

Eh oui! Les libellules sont des insectes!

B-Anax précoce. © Jean Brodeur.

Avant tout, précisons que les libellules et les demoiselles sont des insectes. Elles possèdent donc des caractéristiques communes à tous les insectes. Leur corps est divisé en trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen. De plus, elles ont six pattes et possèdent un squelette externe (exosquelette). Le grand groupe des insectes est ensuite séparé en plusieurs ordres différents. Les insectes regroupés dans un ordre ont des caractéristiques physiques similaires.

Les libellules et les demoiselles font partie de l’ordre des odonates. Les odonates se distinguent par leurs deux paires de longues ailes, leurs très gros yeux et leur corps allongé. De plus, comme les autres insectes, ils ont un cycle de vie en plusieurs stades.

Un cycle de vie en plusieurs stades

Cycle de vie des odonates. © Catherine Ayotte.

Le cycle de vie des odonates comporte trois formes bien distinctes : l’œuf, la naïade (stade larvaire) et l’adulte (imago).

Les œufs sont déposés dans l’eau ou dans le sol humide par la femelle. Certaines espèces pondent aussi leurs œufs sur ou dans la végétation aquatique (à l’intérieur de la tige par exemple). Selon les espèces, les œufs vont éclore entre quelques jours et quelques mois après la ponte.

Naïade.

Vient ensuite la forme immatureImmature : qui n’a pas atteint l’âge de la reproduction., la naïade, qui correspond au stade larvaire. La naïade ne ressemble en rien à l’adulte puisqu’elle est exclusivement aquatique. Elle possède des branchies et elle est parfaitement bien adaptée à ce mode de vie. La durée de vie de la naïade est très variable selon les espèces : de quelques mois à quatre ans! Durant sa vie aquatique, la naïade va muer plusieurs fois, jusqu’à une dizaine de fois pour certaines espèces. Ce processus lui permet de changer de « peau » (cuticule parfois appelée carapace). La naïade se débarrasse ainsi de son squelette externe, ce qui va lui permettre de grandir. 

Le dernier changement de forme s’effectue à l’extérieur de l’eau. C’est le passage à la vie adulte, aussi appelé émergence. La naïade quitte le milieu aquatique et se fixe solidement à la végétation. L’adulte va ainsi quitter sa « peau » de naïade, déployer ses ailes et prendre son envol. C’est la dernière mue. La longévité de l’adulte est de une à quelques semaines. Le but ultime : trouver un partenaire (ou des partenaires) et se reproduire afin que le cycle se poursuive.

Des prédateurs efficaces

C-Caloptéryx bistré. © Stéphane Déry.

Que ce soit sous la forme de naïade ou d’adulte, les demoiselles et les libellules sont d’excellentes prédatrices. La naïade possède une bouche avec une structure unique chez les insectes. On la nomme le « masque ». Ce masque est muni de crochets et peut être projeté vers l’avant afin de capturer efficacement les proies. Rien n’y résiste : larves d’insectes, vers, petits crustacés et même des têtards de grenouilles.

L’adulte quant à lui possède une tête mobile avec des yeux immenses. Des atouts parfaits pour chasser les insectes aériens dont il raffole. Moustiques et autres petites mouches, coléoptères et même d’autres libellules font partie de son menu diversifié. Agiles, précis et rapides en vol, les odonates sont des as des prouesses aériennes. Le vol stationnaire et même le vol à reculons n’ont aucun secret pour eux.

Alors qu’en est-il des différences entre demoiselles et libellules?

D-Leste disjoint. © Jean Brodeur.

Il faut savoir que les odonates se divisent en deux groupes : les sous-ordres des zygoptères et des anisoptères. Ces deux groupes ont des différences sur plusieurs plans, mais il y a une caractéristique en particulier qui permet de les distinguer facilement. Cette différence se trouve au niveau de la position de leurs ailes lorsqu’ils sont au repos. Les zygoptères, que l’on appelle demoiselles, ont les ailes jointes (ou légèrement écartées) sur le dos au repos. C’est facile à retenir, car ça commence par la même lettre : « d »! Les demoiselles ont les ailes sur le dos au repos.

Les anisoptères, que l’on considère comme les vraies libellules, ont les ailes étalées à angle droit de chaque côté de leur corps. De plus, les libellules ont le corps plus gros et une allure plus robuste alors que les demoiselles ont une allure plus délicate avec un corps plus fin.

Des insectes faciles à observer!

E-La julienne. © Jean Brodeur.

Les adultes demoiselles et les adultes libellules sont faciles à observer. Il suffit d’être au bon endroit, au bon moment. Tu as de bonnes chances de trouver des adultes à proximité des étangs et des milieux humides bien que certaines espèces s’en éloignent et peuvent se trouver dans les clairières ou en bordure des forêts. L’important, c’est qu’elles aient accès à un lieu ouvert afin de pouvoir chasser.

De plus, elles adorent le soleil et la chaleur. Il est donc inutile de partir tôt le matin ou de sortir par temps pluvieux pour les observer. Elles attendent que la chaleur du jour soit installée avant de partir en chasse.

Lors de tes balades dans la nature cet été, amuse-toi à déterminer si ce sont des demoiselles ou des libellules que tu rencontres. Et tu peux pousser plus loin tes observations. Plusieurs espèces sont facilement identifiables à condition de porter attention à certains détails physiques. Une bonne idée serait de te servir d’une paire de jumelles pour les observer. Bien oui, comme tu le ferais pour observer les oiseaux! Les jumelles te permettront de voir des détails que tu ne pourrais pas voir à l’œil nu.

Les libellules ont parfois une mauvaise réputation

F-Sympétrum tardif. © Stéphane Déry.

Les odonates sont fascinants, alors pourquoi certaines personnes ont peur des libellules et des demoiselles? Celles-ci ont, comme beaucoup d’insectes, une terrible réputation à défaire. On les a faussement accusées de percer les oreilles ou de crever les yeux! Il n’en est rien! Les odonates ne piquent pas! Si elles viennent parfois nous visiter de très près (certaines peuvent même se poser sur nous un moment), c’est seulement pour s’attaquer aux insectes qui nous tournent autour. On devrait plutôt les remercier et profiter de ce moment de proximité pour les observer et admirer leur beauté.

Au Québec, on trouve 150 espèces d’odonates

Certaines espèces sont abondantes alors que d’autres sont rares ou menacées. La principale menace à laquelle elles doivent faire face est la perte d’habitats. Les milieux aquatiques qui leur sont essentiels pour compléter leur cycle vital disparaissent dans de nombreuses régions. La pollution et l’usage abusif de pesticides leur nuisent aussi.

Envie de faire un petit jeu pour tester tes connaissances?

Il y a six photos d’odonates adultes dans cette capsule. Saurais-tu dire lesquelles sont des libellules et lesquelles sont des demoiselles?

Réponse

Il paraît que…

  • Il est possible de trouver des exuvies (peau rejetée après la mue) de demoiselles et de libellules lors d’une balade dans la nature. Il suffit d’observer attentivement la végétation qui entoure les plans d’eau. Ces exuvies restent parfois accrochées quelque temps après l’émergence.
  • À la forme adulte, les libellules et les demoiselles ne grandissent pas. Une fois émergées, elles sont à leur taille maximale. Une petite libellule ne deviendra jamais grande; c’est une caractéristique propre à son espèce.
  • L’ordre des odonates compte 6000 espèces dans le monde réparties sur tous les continents, sauf en Antarctique.
  • Contrairement aux papillons (lépidoptères) et aux mouches (diptères) par exemple, les odonates n’ont pas de stade cocon ou chrysalide dans leur cycle de vie.
  • Le 8 juin est la journée nationale des insectes.

Pour en savoir plus…