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Condylure à nez étoilé. © pngkit.

Pleins feux sur… l’Halloween et le condylure à nez étoilé

Condylure à nez étoilé. © Ken Catania, Visuals Unlimited Inc.

Je figure souvent dans le « top 10 » des animaux les plus laids de la planète. Je suis du genre Condylura qui vient du grec kondulos pour articulation et oura pour queue! Outre ma queue particulière, qui est longue et peut tripler de volume, mon autre extrémité est encore plus spectaculaire! Je dois ma réputation de bête affreuse et puante à mon nez. Je devrais être une star avec un nez pareil! Je suis d’ailleurs appelée star-nosed mole en anglais. Je suis le condylure à nez étoilé (Condylura cristata).

Drôle de nez!

Je suis unique et célèbre grâce à ce nez étoilé. Mon appendice nasal mesure 1 cm et il est constitué de 22 tentacules rosés disposés de façon symétrique, 11 de chaque côté. Ils sont tous identiques et bougent indépendamment les uns des autres. Les tentacules 1 à 9 sont plus longs et entrent les premiers en contact avec la proie. Les 10e  et 11e servent à diriger la nourriture vers la bouche qui est située directement derrière ces derniers.

Détails des tentacules du nez du condylure à nez étoilé.

Détails des tentacules du nez du condylure à nez étoilé. © Ken Catania, Visuals Unlimited Inc.

Les tentacules de mon nez ne servent donc pas à sentir! Ils me permettent de découvrir mon milieu et de trouver mes proies, par le toucher. Cet appareil hautement spécialisé est en fait formé de cellules du toucher appelées « organes de Eimer ». Sur chaque tentacule, il y a 25 000 organes de Eimer qui sont reliés à des centaines de milliers de cellules nerveuses. En comparaison, la main humaine compte seulement 17 000 récepteurs du toucher. Ainsi pourvu, ce nez célèbre ferait de moi l’animal ayant le sens du toucher le plus développé de tous les mammifères.

Tout comme l’ornithorynque (Ornithorhynchus anatinus), je pourrais aussi détecter les champs électriques dans l’eau, particulièrement ceux émis par les insectes aquatiques dont je me nourris. Pas mal n’est-ce pas? Mais ce n’est pas tout, je peux sentir sous l’eau! Je libère des bulles d’air dans l’eau en soufflant à l’aide de mon nez. Je capture ainsi les odeurs et je peux suivre la piste d’une proie pour la capturer. C’est un chercheur, M. Ken Catania, qui a fait cette découverte. 

Une queue à plusieurs fonctions!

À l’autre extrémité, il y a ma queue. Elle triple et même quadruple de taille vers la fin de l’hiver et le début du printemps. Elle me sert de réserve de graisse pour la période de la reproduction. Elle est très longue; elle fait la longueur de mon corps sans la tête. Elle mesure en moyenne de 5,3 à 9,2 cm, alors que ma longueur totale se situe entre 15,2 et 23,8 cm. Je l’utilise également comme gouvernail dans l’eau et elle me permet de me dresser sur mes pattes arrière au besoin.

Une taupe semi-aquatique

Condylure à nez étoilé qui fait des bulles d'airs sous l'eau.

Condylure à nez étoilé qui fait des bulles d’air sous l’eau. © Ken Catania, Visuals Unlimited Inc.

On m’appelle parfois le condylure étoilé ou la taupe étoilée. Je fais partie de la famille des Talpidés. Comme tous les membres de ma famille, j’ai des pattes fouisseuses armées de griffes gigantesques en forme de pelle. Je les utilise pour creuser des couloirs qui mesurent habituellement de 3 à 6 cm de large. Le réseau de tunnels peut atteindre près de 300 m de long et se situe habituellement de 3 à 60 cm de profondeur. J’aménage également des salles pour me reposer et pour la mise bas. Les monticules de terre en surface trahissent ma présence. Je circule aussi assez souvent en surface; en fait, je suis peut-être la moins fouisseuse de la famille. Je peux vivre en colonies.

Monticule de terre qui indique la présence d'un condylure à nez étoilé.

Monticule de terre qui indique la présence d’un condylure à nez étoilé. © Phil Myers.

Je suis une espèce semi-aquatique. Mes tunnels s’ouvrent d’ailleurs la plupart du temps sur un plan d’eau quelconque : un lac, un étang ou une rivière. Je vis presque toujours près de l’eau dans des sols humides. Habile nageuse, je passe beaucoup de temps dans l’eau. Je peux nager pendant une heure! Je nage avec des mouvements des pattes avant qui me servent de rames en alternance avec les pattes arrière pour me propulser. Ma queue me sert de gouvernail. Je suis aussi habile au plongeon. Pour ne pas avoir de l’eau dans le nez, mes tentacules se replient sur mes narines. Ma fourrure est généralement peu épaisse et peut se lisser dans tous les sens, ce qui me permet de reculer aisément dans des galeries étroites

Des insectes au menu!

Je me nourris principalement d’insectes aquatiques et de vers de terre. Je suis un prédateur redoutable, quatorze fois plus rapide que toute autre espèce de taupe! En moins de 230 millisecondes, j’ai touché, identifié et ingéré une proie. Ça, c’est du fast food! Je consomme l’équivalent de mon poids en insectes chaque jour. Je suis actif toute l’année, le jour comme la nuit! Je me déplace sous la glace dans les plans d’eau et sous la neige.

Il paraît que…

  • Je suis une espèce monogameMonogame : Qui n’a qu’un seul partenaire.. La femelle a une portée par année qui compte cinq petits en moyenne. 
  • Je peux vivre de 3 à 4 ans.
  • Au Québec, je suis absent de l’île d’Anticosti et des îles de la Madeleine.

Pour en savoir plus…

Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)

Vanderbilt University