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Mésange à tête noire. © Stéphane Déry.

Pleins feux sur… la mésange à tête noire : comment l’organisation sociale lui permet-elle de survivre à l’hiver?

Mésange à tête noire.

L’hiver est une saison difficile pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Certaines espèces, comme la mésange à tête noire (Poecile atricapillus), ont des stratégies bien particulières pour augmenter leur chance de survie. Une organisation sociale bien structurée, voilà un des secrets de leur succès!

En cette période de l’année où certaines espèces d’oiseaux sont déjà en plein rituel amoureux (comme le grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus), par exemple), la mésange à tête noire, elle, n’en est pas là! C’est plutôt avec leur groupe d’amis que la plupart des mésanges s’apprêtent à vivre la Saint-Valentin. Et c’est en grande partie grâce à cette vie en groupe que la mésange augmente ses chances de survivre à l’hiver québécois. Lis la suite pour en apprendre plus sur cette stratégie utilisée par la mésange à tête noire, un des oiseaux les plus communs au Québec.

Les défis de l’hiver sont nombreux pour les mésanges à tête noire

Mésange à tête noire. © Stéphane Déry.

Chaque jour, les mésanges poursuivent deux objectifs : se tenir au chaud et trouver de la nourriture. D’ailleurs, les mésanges à tête noire ont adopté un comportement social unique qui leur permet de trouver plus facilement de quoi se mettre sous le bec. C’est une question de survie! Dès l’automne, elles forment des groupes d’environ 3 à 12 mésanges (en moyenne 5 ou 6). Chaque groupe est généralement composé d’un couple (parfois plus) et de jeunes de l’année qui ont quitté leurs parents à la fin de l’été. Les individus dans le groupe n’ont donc pas de liens familiaux entre eux; ce sont de nouveaux amis.

Les groupes ainsi formés vont demeurer unis tout l’hiver, soit d’octobre à mars. Cette amitié hivernale permet aux mésanges d’échanger une foule d’informations essentielles à leur survie. En communiquant grâce à plus d’une quinzaine de cris et chants différents, elles informent les autres membres du groupe de la présence d’un prédateur ou encore de la localisation des meilleures sources de nourriture. Elles n’ont pas de temps à perdre avec les fausses nouvelles! Leur survie en dépend! De plus, le travail d’équipe dans le groupe permet de défendre une source d’alimentation (comme une mangeoire par exemple) contre d’autres groupes de mésanges. Voilà de nombreux avantages à vivre en groupe.

Les mésanges ont une vie sociale très organisée

En effet, chaque oiseau du groupe occupe un rang qui déterminera à quel moment il pourra avoir accès à la nourriture. La mésange dominante du groupe (le numéro 1), souvent un mâle plus âgé, ira se nourrir en premier. Il n’hésitera pas une seconde à chasser avec agressivité le numéro 2 du groupe. Qu’il attende son tour! En respectant l’ordre de dominance, les mésanges du groupe pourront ainsi accéder, à leur tour, à la source de nourriture. Cette hiérarchie dans le groupe permet aux mésanges de rester unies et de mieux survivre à l’hiver.

Une autre stratégie utilisée par les mésanges à tête noire : faire des provisions de nourriture

Mésange à tête noire. © Richard Prévost.

Les mésanges sont connues pour cacher de la nourriture un peu partout, souvent dans l’écorce des arbres! En effet, elles peuvent avoir de 10 à 100 cachettes différentes. L’automne est la saison où elles cachent le plus de nourriture, mais elles peuvent en cacher toute l’année, surtout en prévision des froides journées d’hiver.

Les mésanges à tête noire sont très efficaces pour retrouver leurs cachettes, car elles ont une excellente mémoire. En effet, l’hypothalamusHypothalamus : région du cerveau qui est entre autres associée à la mémoire de l’espace environnant. est plus développé chez les mésanges que chez d’autres oiseaux.

Les mésanges à tête noire sont partout autour de nous!

En effet, il est possible de rencontrer des mésanges dans les mangeoires de nos cours arrière de ville et de banlieue, dans les parcs urbains et dans presque toutes les forêts feuillues ou mixtes. Communes et peu farouches, les mésanges sont faciles à observer dans de nombreux habitats fréquentés par l’homme. Et l’hiver est une saison parfaite pour observer le comportement des mésanges, car elles sont très actives.

Saint-Valentin.

Lors de ta prochaine balade extérieure, pourquoi ne prendrais-tu pas quelques minutes pour observer le comportement des mésanges plus en détail? Combien d’individus forment ce groupe de mésanges? Quel est l’individu qui est dominant? Est-ce qu’il y a d’autres espèces d’oiseaux qui voyagent avec le groupe de mésanges?

En observant attentivement, tu remarqueras peut-être que les mésanges à tête noire mangent rarement leur nourriture à l’endroit où elles l’ont trouvée. Elles prennent toujours leur repas pour emporter! Pourquoi agissent-elles ainsi? En analysant tes observations, tu trouveras peut-être des réponses à tes questions!

L’hiver est la saison idéale pour commencer l’observation d’oiseaux. Fais attention, car toi aussi tu pourrais « tomber en amour » avec ces petites bêtes à plumes!

Il paraît que…

  • Mésange à tête brune. © Stéphane Déry.

    Le plumage des mâles et des femelles mésange à tête noire est identique. Il est donc impossible de les distinguer seulement en les observant.
  • Les sources de nourriture utilisées par la mésange à tête noire sont variées. En hiver, son régime alimentaire est composé de 50 % d’insectes et d’araignées et de 50 % de graines et de petits fruits. Des insectes en hiver? Eh oui! Ils sont souvent cachés sous l’écorce des arbres et présents à différents stades de leur développement : œufs, pupes, cocons, chrysalides et même des adultes.
  • La mésange à tête brune (Poecile hudsonicus) est une proche parente de la mésange à tête noire. Elle est mieux adaptée aux températures froides. On la trouve principalement dans les forêts de conifères.

Pour en savoir plus…

Faune et flore du pays

Espace pour la vie

eBird

Fédération canadienne de la faune