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Monarque. © Kenneth Dwain Harrelson.

Pleins feux sur… la science citoyenne et le monarque

Les couleurs noire et orange éclatantes du papillon monarque (Danaus plexippus) et sa migration spectaculaire contribuent à sa célébrité et à sa popularité. Malheureusement, les populations de ce magnifique papillon sont en déclin depuis quelques années. Savais-tu que la survie du monarque dépend, entre autres, d’une plante qui se nomme asclépiade? Et que tu peux venir en aide au monarque en participant au projet de science citoyenne « Mission monarque »? Lis la suite pour en apprendre plus sur ce papillon remarquable.

De belles couleurs qui rendent méfiant!

Les couleurs vives du monarque attirent notre attention. Et avec raison! Ses couleurs ne sont pas seulement esthétiques, elles ont une fonction. Elles sont un avertissement pour les prédateurs : attention, je suis toxique. Et sais-tu d’où vient la toxicité du monarque? Elle provient de la seule et unique plante dont la chenille se nourrit : l’asclépiade.

De l’œuf au papillon

Oeuf de monarque

Œuf de monarque. © Forehand.jay, CC3.

Tout d’abord, il faut savoir qu’il y a quatre stades distincts dans le cycle de vie du monarque. Ce cycle débute par un très petit œuf (1 mm) blanc cassé, de forme ovale. La femelle monarque dépose ses œufs sous les feuilles de l’asclépiade. Ainsi, la chenille nouvellement sortie de l’œuf a accès à un garde-manger complet. On dit de la chenille du monarque qu’elle est spécialiste, car elle se nourrit d’une seule sorte de plante tout au long de sa vie. Après environ deux semaines à ce stade, la chenille se transforme en chrysalide : un magnifique bijou vert jade avec des points dorés. De la chrysalide émerge finalement le papillon orange et noir que tu connais. 

Chrysalide de monarque. © Stéphane Déry.

Un animal toxique

La chenille, la chrysalide et le papillon monarque sont tous toxiques. C’est la chenille, en se nourrissant d’asclépiade, qui accumule dans ses tissus les cardénolides. Ces molécules chimiques sont responsables de la toxicité. Il faut comprendre que l’asclépiade est une plante toxique pour la plupart des animaux qui la consomment, mais pas pour la chenille du monarque. Un fait intéressant à noter est que la toxicité provient du latex blanchâtre contenu dans les tiges et les feuilles de cette plante. Cependant, le nectar des fleurs d’asclépiade n’est pas toxique du tout et il attire de nombreux insectes pollinisateurs ainsi que des colibris. L’asclépiade est donc essentielle au monarque afin qu’il complète tous les stades de son cycle de vie.

Un migrateur extraordinaire!

Monarque

Monarque. © Stéphane Déry.

Le monarque est aussi connu pour sa migration spectaculaire. Les papillons nés à la fin de l’été au Québec (vers la fin d’août et le début de septembre) vont entreprendre à l’automne une migration de 4000 km pour se rendre dans une forêt du centre du Mexique. C’est à cet endroit qu’ils passeront l’hiver, en attendant de pouvoir se reproduire au printemps suivant, soit de huit à neuf mois plus tard. Les papillons qui vont émergerÉmerger : sortir de la chrysalide. au printemps effectueront la première étape du voyage de retour. Comme leur espérance de vie n’est que de trois à cinq semaines en moyenne, plusieurs générationsGénération : cycle biologique complet de l’œuf à l’adulte. sont nécessaires pour effectuer toutes les étapes du voyage de retour jusque chez nous. Le monarque arrive au Québec en juin. Selon les conditions météorologiques, il est possible d’assister à la naissance d’une ou de deux générations de monarque avant de voir la génération migratrice émerger à la fin de l’été.

Un papillon qui a besoin de toi

Depuis 2016, le comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a inscrit le papillon monarque sur la liste des espèces en voie de disparition. La perte d’habitat et les changements climatiques font partie des menaces qui touchent cette espèce. De plus, l’utilisation intensive de pesticides a causé un déclin important des populations d’asclépiade en Amérique du Nord. Cette plante est souvent considérée comme une mauvaise herbe et elle est donc détruite ou arrachée.

C’est pour ces raisons que le monarque et l’asclépiade ont besoin de toi! Tu veux faire une action pour leur venir en aide. Il est temps de t’impliquer dans un projet de science citoyenne. Nul besoin d’être un scientifique pour participer. Ta motivation et ton sens de l’observation seront très utiles dans tes recherches.

Asclépiade commune

Asclépiade commune. © Stéphane Déry.

Tu le sais peut-être déjà, mais on ne peut pas protéger ce qu’on ne connaît pas. En ce moment, les connaissances sur les lieux de reproduction des monarques sont insuffisantes pour les protéger adéquatement. Les spécialistes de cette espèce ne peuvent pas être partout. Ils ont besoin de ton aide pour récolter des données dans le cadre du projet « Mission monarque  ».

Pour participer, tu dois d’abord trouver des plants d’asclépiades. C’est une plante assez facile à identifier. On en trouve autant à la ville qu’à la campagne, dans les milieux ouverts, dans les champs et sur le bord des routes. La tige de l’asclépiade est robuste et recouverte de poils. Elle possède de grosses feuilles ovales, épaisses et couvertes de poils en dessous. La couleur des fleurs varie du rose pâle au rose foncé.

Chenille de monarque

Chenille de monarque. © Stéphane Déry.

Une fois que tu as trouvé des plants d’asclépiades, tu dois chercher des monarques. Ils sont au Québec du début de juin jusqu’à la fin de septembre, et ce, à différents stades de leur cycle de vie. Souviens-toi : les œufs sont minuscules, difficiles à trouver et il n’y en a souvent qu’un seul par plant. En revanche, les chenilles sont très colorées (rayées de blanc, de jaune et de noir). Elles sont beaucoup plus faciles à apercevoir. Elles mangent toute la journée sur les plants d’asclépiades. Les gourmandes! Les chrysalides ont un excellent camouflage et peuvent se trouver sur un plant d’asclépiades ou sur d’autres espèces de plantes.

Vice-roi

Vice-roi. © Russ Ottens, CC3.

Tu dois aussi savoir que le papillon monarque peut être confondu avec le vice-roi, une espèce de papillon qu’on trouve au Québec. Le vice-roi (Limenitis archippus) et le monarque se ressemblent beaucoup. De plus, au stade papillon, le monarque est généraliste. Il se nourrit sur de nombreuses espèces de plantes, du moment que leurs fleurs sont riches en nectar. Consulte les fiches d’identification sur le site de « Mission monarque » pour apprendre à reconnaître toutes leurs caractéristiques.

Prends note de toutes les informations que tu recueilles sur le terrain et transmets tes trouvailles aux spécialistes via la plateforme de « Mission monarque  ». N’hésite pas à prendre des photos pour accompagner tes découvertes. Grâce aux informations recueillies sur ce site, les spécialistes seront mieux outillés pour protéger les sites importants pour la reproduction de ce superbe papillon.

De petits gestes peuvent faire la différence. Alors qu’attends-tu pour faire une mission?

Il paraît que…

  • L’asclépiade est parfois appelée familièrement « petits cochons ».
  • Il existe quatre espèces d’asclépiades indigènes au Québec. L’asclépiade commune (Asclépias syriaca) est la plus abondante. Près de 90 % des monarques se nourrissent de l’asclépiade commune.
  • La migration des monarques est un sujet qui occupe les chercheurs depuis longtemps. Ceux-ci ont découvert que la route que les monarques doivent suivre durant la migration est inscrite dans un de leur gène. Il reste encore beaucoup de choses à découvrir sur ce sujet.

Pour en savoir plus…

Insectarium de Montréal – Espace pour la vie

  • Mission monarque – Blitz international de suivi du monarque (Fin juillet-début août)

Fleurs sauvages du Québec

Faune et flore du pays

Enseignantes et enseignants