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Mouffette rayée. © USFWS.

Pleins feux sur… le piégeage de la mouffette rayée

Piéger une mouffette rayée, quelle drôle d’idée! Même si sa fourrure est durable et de bonne qualité, qui voudrait capturer une bête puante? Mephitis mephitis, mon nom scientifique, veut dire « mauvaise odeur »!

Un pelage qui ne s’oublie pas!

Mouffette rayée. © Dan Dzurisin.

Je suis plutôt voyante. Mon pelage est noir avec des bandes blanches qui parcourent mon dos et se rejoignent sur le dessus de ma tête. J’ai aussi une ligne blanche sur la face entre les yeux. J’ai l’air sympathique, je dirais même parfois que je suis mignonne, en particulier lorsque je suis une jeune mouffette coquette!

Je me déplace de manière nonchalante et je suis plutôt timide. Je ne cherche pas les confrontations et je préfère la fuite à l’affrontement. J’arque mon corps en forme de U afin de présenter ma tête et ma queue vers l’agresseur. Parfois, j’avertis en tapant le sol avec mes pattes avant. Tant pis pour ceux qui n’auront pas compris mon message. Je peux projeter à plusieurs mètres de distance, avec précision, un liquide jaunâtre et nauséabond.

Mouffette rayée. © Phil Myers.

Ce fameux liquide m’a valu le nom populaire de « bête puante ». E.T. Seton, un naturaliste canadien, a décrit l’odeur ainsi : « Réunissez de l’ammoniaque forte, de l’essence d’ail et du soufre en combustion, ajoutez une partie de gaz d’égouts, un jet de vitriol et un soupçon d’essence de musc, mélangez le tout et concentrez-le mille fois ».

Cette réputation de puer est exagérée, je ne pue pas tout l’temps! Je prends bien soin de ma personne et de mes appartements. Quelle idée aussi d’avoir le nez si fin chez les humains! Le grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus), mon principal prédateur, se moque bien de mon odeur : le sens de l’odorat chez lui est très peu développé!

 

Une visiteuse bien connue des cours arrière!

Mouffette rayée. © Phil Myers.

Ma mauvaise réputation vous fait oublier tous les services que je vous rends. À la nuit venue, je vous débarrasse des grosses larves blanches des hannetons, communément appelés « barbeaux », qui grouillent sous vos pelouses. Ces larves sont un véritable régal! Oui, je l’avoue, je suis l’auteure des trous coniques dans le gazon! Mes pattes avant sont pourvues de longues griffes qui me permettent de creuser efficacement.

Les humains considèrent parfois que je leur cause des dommages, c’est bien dommage!

Je suis omnivore, alors je mange un peu de tout et, si la porte du poulailler n’est pas bien fermée, pourquoi devrais-je me priver de ces œufs si facilement accessibles? J’aime beaucoup les petits fruits sauvages et cultivés : fraises, mûres, bleuets, pommes. Je mange une grande quantité d’insectes et leurs parties les plus coriaces, les ailes et les carapaces, se retrouvent d’ailleurs dans mon crottin. Voilà un indice qui ne laisse aucun doute sur mon identité. Je peux même manger des guêpes et des abeilles.

Mouffette rayée. © Phil Myers.

Je rôde un peu plus autour de vos habitations l’automne, car je me prépare à hiverner et je dois faire des réserves de graisse pour l’hiver. N’oubliez pas que je vous débarrasse d’une grande quantité d’insectes nuisibles à l’agriculture, sans parler des mulots et des souris. Je tombe parfois dans les margelles à mon grand malheur, car je suis une très mauvaise grimpeuse! Il suffit de placer une planche avec des travers et je pourrai sortir toute seule sans vous arroser, c’est promis!

J’aime bien me réfugier sous les cabanons : au mois de mai, pour donner naissance à mes petits ou encore vers la fin de l’automne, pour y hiverner à l’abri. Il suffit d’installer un grillage en L sous le bâtiment pour me faire obstacle. Il faut s’assurer cependant que les petits ont quitté les lieux, et ils le font généralement au début de juillet. Si vous me faites fuir sans rendre les lieux inhospitaliers, d’autres viendront y trouver refuge.

Le piégeage de la mouffette rayée!

Chapeau en forme de mouffette rayée.
© Fourrure Audet.

Ma chair est comestible, mais je ne suis pas pour autant considérée comme un gibier. Je fais partie de la catégorie des animaux à fourrure. Je suis un animal pour lequel il existe une saison de piégeage.

La majorité des trappeurs ne cherchent pas absolument à me capturer, sauf dans les cas où ils sont appelés à la rescousse par un citoyen incommodé par ma présence et qui, malgré tous ses efforts, n’a pas réussi à m’éloigner. Il y a dans la famille, je l’avoue, des individus parfois plus délinquants que d’autres! Mais il ne faudrait pas tous nous considérer ainsi, je vous en prie. Le trappeur sait déceler les signes de ma présence, j’avoue que je ne suis pas très discrète côté parfum! Il choisit les pièges appropriés selon la situation.

Curieuse, je me prends souvent dans les pièges destinés à d’autres espèces. Il y a très peu de peaux de mouffette sur le marché de la fourrure par rapport au nombre capturé annuellement. Les peaux des premières semaines de piégeage ont peu de valeur. On voit souvent des morsures et des cicatrices de prédation sur les peaux, ce qui en réduit la valeur! Les peaux sont plus belles vers la mi-novembre seulement.

Mouffette rayée. © Phil Myers.

Piéger, c’est capturer un animal à l’aide d’un piège. Le piégeur est un professionnel de la capture. Il a suivi et réussi le cours « Piégeage et gestion des animaux à fourrure » et il détient le certificat du piégeur qui lui permet d’obtenir le permis de piégeage. Il faut avoir son permis en sa possession lorsqu’on pratique cette activité.

Le piégeur se fait un devoir de préparer la fourrure des mouffettes capturées. Il peut également extraire le contenu odorant des glandes anales. Il pourra fabriquer des leurres olfactifs destinés à d’autres espèces (canidés, pékan) ou vendre le précieux liquide à un fabricant commercial.

Il paraît que…

  • Le territoire québécois est divisé en 96 unités de gestion d’animaux à fourrure (UGAF).
  • Le certificat du piégeur est valide à vie.
  • La guimauve est un appât utilisé pour piéger la mouffette.

Jeu

Pour en savoir plus…

Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec (FTGQ)

Faune et flore du pays