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Rat musqué. © USFWS Midwest Region.

Pleins feux sur… le piégeage du rat musqué

Chapeau bordé de fourrure de rat musqué des agents de protection de la faune. © MELCCFP.

Dans le monde des animaux à fourrure, on peut dire sans trop se tromper que le rat musqué (Ondatra zibethicus) détient le record du nombre de fourrures vendues. Bon an, mal an, il occupe le top 5 des meilleurs vendeurs.

Sa notoriété remonte à 1874, alors que la Police à cheval du Nord-Ouest (P.C.N.-O.), à l’origine de la GRC (Gendarmerie royale du Canada), est créée pour maintenir la loi, l’ordre et l’autorité dans les Territoires du Nord-Ouest (qui incluaient le Manitoba et une partie de la Saskatchewan et de l’Alberta). La fourrure de cet animal était utilisée pour confectionner une partie de l’uniforme des gendarmes. Peux-tu deviner de quelle partie de l’uniforme il s’agit? Aujourd’hui, plusieurs corps policiers ont toujours recours à la fourrure de ce rongeur pour garder leurs oreilles au chaud!

Le rat musqué est très bien adapté au milieu aquatique!

Le rat musqué tire son nom français du liquide fortement musqué sécrété par ses glandes à musc. Il utilise ce liquide, entre autres, pour marquer son territoire et lors de la reproduction. Voilà pour le musqué de son nom. Quant au mot « rat », il vient du fait qu’il était anciennement classé dans la même famille que le rat surmulot (rat d’égout, Rattus norvegicus).

Famille de rats musqués sur leur hutte. © Éric Bégin.

Par contre, de récentes études génétiques tendent à démontrer qu’ils font partie de familles différentes : les cricétidés pour le rat musqué et les muridés pour le rat surmulot.

Le rat musqué est fort bien adapté à la vie en milieu aquatique. Excellent nageur, il se propulse à l’aide de ses pattes arrière qui sont partiellement palmées et il utilise sa queue en guise de gouvernail. Il peut parcourir 90 mètres en apnée et rester submergé pendant 15 minutes. Sa fourrure est imperméable, ses oreilles minuscules sont bien cachées dans la fourrure. Ses lèvres se referment derrière ses incisives, ce qui lui permet de ronger sans que l’eau pénètre dans sa bouche. Il ne faut pas oublier que le rat musqué est un redoutable rongeur muni de deux paires d’incisives qui poussent sans fin!

Le rat musqué occupe les milieux humides à faible courant, dont le niveau d’eau est de moins de deux mètres. Idéalement, ces milieux humides doivent posséder une abondance de végétation dont il se nourrit : joncs, nénuphars, potamots et, bien sûr, des quenouilles. L’hiver, si le milieu le permet, il s’approvisionne dans les plates-formes d’alimentation (cloches de végétation) qu’il a aménagées. Il accède à ces plates-formes d’alimentation sous la glace via les trous de plongée qu’il entretient.

Habitat du rat musqué. © MELCCFP.

Il utilise aussi la quenouille pour construire sa hutte. Il peut parfois loger dans un terrier et même cohabiter avec le castor du Canada (Castor canadensis). Lorsque l’eau monte et envahit un terrier, le rat musqué creuse plus loin et plus haut dans la berge, ce qui provoque souvent son effondrement. Les terriers creusés dans les canaux de drainage ou d’irrigation peuvent, lorsque ceux-ci s’effondrent, accélérer l’érosion des terres agricoles. Le rat musqué devient alors, pour certains, un animal importun .

Le rat musqué est un animal facile à piéger

La saison de piégeage du rat musqué s’étend de l’automne jusqu’au printemps dans la plupart des régions. C’est un animal qui est facile à attraper et plusieurs techniques peuvent être employées. Comme il habite les marais, les marécages, les lacs et les fossés agricoles, le trappeur doit se mouiller! 

Piège installé sur un billot de bois. © MELCCFP.

Le piège peut être placé à l’entrée de sa hutte ou dans un des sentiers terrestres ou aquatiques qu’il emprunte régulièrement. Le piège en X no 120 est recommandé et celui-ci doit être certifié . En hiver, lorsque la glace permet difficilement de repérer les entrées et que la fourrure du rat musqué est la plus belle, il est aussi possible d’installer un piège à l’intérieur de la hutte. Il s’agit alors d’une opération délicate qui consiste à enlever le dessus de la hutte et à insérer le piège dans la chambre intérieure. Le piégeur a l’obligation de replacer le dessus de la hutte correctement et de ne laisser aucune trace de son passage. De plus, le piège utilisé doit respecter la règlementation en vigueur .

Un piège peut aussi être installé sur un petit billot de bois flottant, parce que le rat musqué a l’habitude de grimper dessus.

Avant de te lancer dans la pratique du piégeage, il est essentiel de consulter la réglementation en vigueur afin de connaître toutes les informations relatives à cette activité. De plus, il y a une formation obligatoire et il faut réussir un examen afin d’obtenir le certificat du piégeur. Il faut ensuite acheter un permis chaque année pour pouvoir piéger.

Il paraît que…

  • Les carottes, les pommes, les navets et les branches de peuplier sont les appâts recommandés pour le rat musqué.
  • Le Québec est divisé en 96 unités de gestion des animaux à fourrure (UGAF) qui sont en fait des zones de piégeage. Le piégeur est autorisé à y capturer des animaux à fourrure selon la réglementation en vigueur.
  • La chair du rat musqué est comestible.

Pour en savoir plus…

Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Faune et flore du pays