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Raton laveur.

Pleins feux sur… la reproduction chez le raton laveur

Dans le monde animal, alors que la majorité des espèces hibernent ou hivernent ou, mieux encore, passent l’hiver dans le sud, certains mâles font tout pour séduire le sexe opposé. À défaut de faire parvenir des cartes de la Saint-Valentin à l’élu de son cœur, le raton laveur (Procyon lotor) a plus d’un tour sous mon masque!

Les pattes du raton laveur sont bien adaptées à la recherche de nourriture!

Les pattes du raton laveur ressemblent à des mains.

Le masque noir bordé de blanc autour de mes yeux est, sans aucun doute, la caractéristique qui me distingue d’entre tous. Je suis curieux et intelligent − n’en doute surtout pas. Par ma ruse, mon habileté et ma persistance, je parviens souvent à obtenir ce que je veux.

Mon nom en algonquin Aracoun, qui signifie « celui qui gratte avec ses mains », est à l’origine du nom anglais raccoon. En effet, mes pattes ont cinq doigts effilés qui ressemblent à tes mains. Elles me confèrent une sensibilité et une dextérité remarquables. J’arrive à manipuler et à dépecer mes proies avec adresse, à ouvrir les couvercles des contenants à ordures, à chercher de la nourriture en déplaçant des objets ou en retournant délicatement des pierres, etc. Habituellement, je prends ma nourriture entre mes pattes de devant, puis je l’apporte à ma bouche. Je ne suis pas de ceux qui ont les mains pleines de pouces! Je grimpe facilement, je descends tête première le long d’un arbre et je nage avec aisance. Par contre, je ne pratique pas souvent la natation puisque, malgré mes talents, ma fourrure, qui n’est pas imperméable, m’alourdit.

Le raton laveur… ne lave pas sa nourriture!

Raton laveur qui explore sa nourriture avant de la manger.

Mon nom latin lotor, qui signifie « laveur », laisse croire, à tort, que j’aurais l’habitude de tremper mes aliments dans l’eau. Je ne lave pas réellement ma nourriture avant de la consommer. Tâter mes aliments m’aiderait à savoir exactement ce que je mets dans ma gueule. L’eau rendrait ma technique encore plus efficace. Heureusement, je me trouve souvent au bord de l’eau pour chercher à manger. Je me nourris de petits animaux aquatiques comme des écrevisses, des tortues et leurs œufs, des grenouilles, des poissons, des moules, des huîtres, des palourdes d’eau douce. Mais j’aime aussi les petits rongeurs, les oiseaux, les baies, les insectes, les glands, les œufs et la charogne. En zone urbaine, je fouille les poubelles…

Le raton laveur… n’hiberne pas!

Raton laveur sortant la tête du trou d’un arbre. © MELCCFP.

En hiver, après avoir emmagasiné des réserves de graisse durant l’été et l’automne, j’entre dans une période d’inactivité plutôt qu’en hibernation. Je dors durant de longues périodes ou limite grandement mes activités, sans que la température de mon corps ne diminue. Il est donc possible, lorsque la température extérieure est plus clémente, que je m’active en plein hiver. Je m’abrite couramment dans les troncs d’arbres creux, les souches, les terriers inoccupés, les cavernes, ainsi que dans les bâtiments, les cheminées et les greniers.

Je suis plutôt nocturne. Mon horaire habituel est cependant modifié durant la période de reproduction et lorsque j’habite en zone urbaine.

Et la reproduction du raton laveur dans tout ça?

Ratons laveurs. © Frédérick Lelièvre.

En février, je sors de ma somnolence. Moi qui suis habituellement solitaire, voilà que je parcours de grandes distances en quête de mes dulcinées. Hé oui, je suis un grand Don Juan masqué!

Dès l’âge de 2 ans je suis prêt à faire mes premières conquêtes! Je n’ai pas de temps à perdre, la femelle est réceptive pendant trois à six jours. Pour augmenter mes chances de rencontre avec le sexe opposé, j’étends les limites de mon territoire. Je n’hésite pas à me battre pour éloigner un rival et obtenir les faveurs de la ratonne. Je fais le gros dos, je montre les dents, j’émets des cris semblables à des sifflements. J’essaie d’intimider mon adversaire. Généralement, les femelles sont plus nombreuses, alors je n’ai pas trop de difficulté à trouver une partenaire.

L’expression populaire « courir plusieurs lièvres à la fois » me convient très bien si je remplace le mot lièvre par ratonne! Je flirte avec plus d’une ratonne en même temps! Qu’à cela ne tienne, elles font de même de leur côté! C’est un système de promiscuité. Je demeure avec une ou deux ratonnes quelques jours, et je repars. En fait, on me chasse! Je repars draguer ailleurs si la période de reproduction n’est pas terminée, sinon, je retourne à ma petite vie solitaire de mâle célibataire. La vie de famille, très peu pour moi… Je laisse à la ratonne le soin de l’élevage des petits. Je suis un aventurier et un séducteur! Les biologistes disent que j’ai un fort taux de reproduction…!

Raton laveur dans un arbre. © USFWS.

Il paraît que…

  • La queue touffue du raton laveur peut arborer de quatre à dix anneaux noirs.
  • En hiver, la couche de graisse sur le dos du raton laveur peut atteindre 2,5 cm d’épaisseur. Il survit grâce à ses réserves et peut perdre jusqu’à la moitié de son poids durant cette saison.
  • Le record de longévité est de 20 ans en milieu naturel.
  • Dans certaines régions du sud du Québec, le raton laveur a défrayé la manchette avec l’opération raton. Comme plusieurs mammifères, il est vulnérable à la rage. Le virus qui cause cette maladie mortelle se transmet généralement par la salive à la suite d’une morsure infligée par un animal infecté. Pour en apprendre plus sur la rage, consulte la capsule Pleins feux sur… la recherche et la rage.

Pour en savoir plus…

Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) 

Faune et flore du pays