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Salamandre maculée. © Paul Harrison, CC4.

Pleins feux sur… la reproduction de la salamandre maculée

Grappe d’œufs de salamandre maculée. © Dave Huth, CC2.

As-tu déjà vu une grappe d’œufs? Au printemps, dans les étangs et les petites mares, si tu cherches bien dans l’eau sur le bord de la rive, tu trouveras des masses de la taille d’un pamplemousse accrochées à de petites branches. Si tu as le courage de t’approcher davantage de cette grappe d’œufs, tu découvriras alors que ça bouge là-dedans.

Si tu pousses l’audace à prendre cette « chose » dans tes mains, tu auras l’impression de tenir du JELL-O rempli de petites billes. Chacune de ces petites billes est en fait un œuf. Cet œuf se transformera en larve, puis, en une magnifique salamandre maculée (Ambystoma maculatum) adulte.

Des œufs enveloppés d’une couche de gélatine

Œufs de salamandre maculée où l’on distingue la forme du corps des larves. © Diane Ostiguy.

Ces œufs dépourvus de coquilles sont plutôt enveloppés d’une épaisse couche de gélatine. Elle sert à protéger les œufs et les embryons des prédateurs tels que le triton vert (Notophthalmus viridescens), les tortues, les sangsues et les insectes aquatiques comme les larves de libellule. Cette gélatine sert également de nourriture aux larves qui la grignotent jusqu’à ce qu’elle se résorbe. Elle assure aussi la flottaison de tout ce petit monde!

Comment se passe la reproduction chez la salamandre maculée?

Au printemps, les salamandres adultes se dirigent vers les étangs, les mares temporaires (aussi appelées étangs vernaux) ou les fossés. Elles semblent retourner au même site et emprunter les mêmes trajectoires année après année. Si tu as la chance d’habiter près d’une de ces routes migratoires, surveille la première pluie chaude en soirée à la fin avril ou au début mai, mets ton imperméable et tes bottes et sors avec une lampe de poche. Tu pourrais alors assister à tout un spectacle et observer des dizaines, voire des centaines de salamandres! 

Mâles et femelles se donnent rendez-vous au plan d’eau qui se transforme en piste de danse! Contrairement aux grenouilles mâles qui chantent pour attirer les femelles, les salamandres dansent! Le mâle exécute une parade faite de frôlements du museau et du corps pour courtiser la femelle. Une fois la femelle conquise, le mâle dépose un spermatophoreSpermatophore : Masse gélatineuse surmontée d’une enveloppe de sperme, libérée par les mâles pendant la reproduction. au fond de l’eau. La femelle le ramasse avec son cloaqueCloaque : Orifice commun des cavités intestinale, urinaire et génitale des oiseaux, des amphibiens, des reptiles, etc. et le retient dans son corps jusqu’à la ponte des œufs.

Larve de salamandre maculée. © Dave Huth, CC2.

La femelle pond de 2 à 4 grappes pouvant contenir de 1 à 250 œufs. Les œufs prennent de quelques jours à une semaine à éclore selon la température de l’eau. Ils sont parfois colonisés par une algue verte qui leur procure une source d’oxygène additionnelle.

Contrairement aux têtards des grenouilles, les pattes avant des larves sortent d’abord, suivies des pattes arrière. Elles sont carnivores, alors que les têtards sont herbivores. Les larves possèdent des branchies externes et vivent dans l’eau jusqu’à ce que leurs poumons se développent en juillet ou en août. Elles quittent alors le plan d’eau et se dispersent dans la forêt. Elles passeront la majeure partie de l’année sous les feuilles, les pierres ou les bûches, d’où le nom de salamandres fouisseuses. Pour les trouver, il faut donc chercher et retourner les pierres et les bûches. Mais n’oublie pas de tout remettre en place!

Il paraît que…

  • Salamandre maculée. © 2004 Henk Wallays.

    Les salamandres sont des amphibiens tout comme les grenouilles, les rainettes et le crapaud. 
  • La salamandre maculée fait partie de la famille des Ambystomatidés ou salamandres fouisseuses. 
  • Le terme salamandre vient du latin salamandra, tiré d’un mot grec qui signifie animal semblable au lézard. 
  • Autrefois, le mot salamandre s’appliquait à une sorte de poêle à combustion lente. En jetant des bûches dans le feu, il en sortait des salamandres qui s’y étaient réfugiées. Comme elles semblaient jaillir des flammes, on croyait que cet animal préférait vivre dans le feu. 
  • Ambystoma maculatum, du latin ambly (se terminant brusquement) et de stoma (bouche); fait référence au museau arrondi et court. Maculatum, en référence aux taches jaunes sur le corps de la salamandre maculée.

Pour en savoir plus…

L’atlas des amphibiens et reptiles du Québec