Orphelins
Vous avez trouvé un animal sauvage orphelin
Avant toute intervention, il est primordial de s’assurer que l’animal est véritablement orphelin!
Les animaux sauvages ont évolué pour survivre dans la nature, et une méconnaissance de la biologie des espèces peut amener des citoyens bien intentionnés à poser des gestes pour « sauver l’animal » qui auront en réalité l’effet de diminuer ses chances de survie. Dans la majorité des cas, la meilleure option demeure de ne pas intervenir et de laisser la nature suivre son cours.
Chez plusieurs espèces, il est normal que les parents laissent leurs jeunes seuls pour des périodes prolongées. Même si cela peut nous sembler étrange, ce comportement a en réalité pour but d’augmenter la survie des jeunes. Par exemple, les lièvres d’Amérique vont séparer leurs jeunes les uns des autres et les cacher à différents endroits dans l’environnement, car cela permet d’éviter que tous les jeunes de la portée soient dévorés si un prédateur les découvre.
Ainsi, intervenir sur la simple observation qu’un jeune animal est seul en forêt a souvent comme conséquence d’en faire un animal orphelin, alors qu’il n’en était pas un en réalité! Ce geste posé à la hâte pourrait compromettre la santé ou la survie de l’animal.
Comportement d’observation avant l’intervention
Il est primordial d’observer, à une distance minimale de 20 à 30 mètres et sans être visible, l’animal que l’on croit être orphelin afin de permettre à son parent de revenir sans crainte. Si les parents perçoivent la présence d’un humain, qui pour eux est un prédateur, ils ne s’approcheront pas du jeune. Il est même préférable de quitter complètement les lieux et de revenir vérifier l’évolution de la situation toutes les deux à trois heures. L’observer de l’intérieur d’un bâtiment lorsque la situation le permet est encore mieux. Il faut noter que la plupart des espèces mammifères sont actives en soirée, la nuit ou à l’aube. Ainsi, il est possible que le parent ne revienne qu’à ce moment. Il faut donc éviter de récupérer l’animal pour le mettre à l’abri pour la nuit, car cela pourrait nuire à sa prise en charge par l’adulte.
Enfin, si l’animal semble alerte, c’est probablement que ses parents en prennent toujours soin. Un jeune animal qui n’est pas alimenté perd rapidement de l’énergie. Il est donc préférable de le laisser tranquille et de poursuivre l’observation à distance. De plus, il faut éviter de provoquer inutilement la fuite de l’animal, car une poursuite prolongée peut être risquée et dommageable pour lui.
Si, à la suite de vos observations, l’animal semble réellement orphelin et que son état de santé semble se détériorer, une intervention pourrait être considérée selon les consignes prévues dans ces pages. Communiquez d’abord avec SOS Braconnage – Urgence faune sauvage, afin que l’on vous précise s’il est possible d’amener l’animal à un centre de réhabilitation. Dans certains cas, laisser la nature suivre son cours peut être la meilleure option.
Réhabilitation de la faune
Dans tous les cas, n’amenez pas un animal sauvage dans votre foyer. Vous réduisez ses chances de survie et de réhabilitation. De plus, selon le Règlement sur les animaux sauvages en captivité (RLRQ, c. C-61.1, r. 5) et la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (RLRQ, c. C-61.1), il est illégal de garder la plupart des animaux indigènes en captivité.
La réhabilitation d’animaux sauvages nécessite la possession d’un permis prévu par le Règlement sur les permis de garde d’animaux en captivité (RLRQ, c. C-61.1, r. 20.1). Les médecins vétérinaires sont toutefois autorisés à garder en captivité sans permis des animaux pour les réhabiliter.
Pour plus d’information à propos de la réhabilitation de la faune et des permis requis, consultez la section relative à la garde en captivité d’animaux sauvages.
Intervention d’urgence et conseils spécifiques à certaines espèces sauvages
Consignes générales même si l’animal semble en bonne santé
- Il est fortement recommandé de ne jamais intervenir auprès d’un animal sauvage, même s’il a l’air inoffensif, car celui-ci pourrait vous mordre ou vous blesser;
- Toutefois, si l’intervention est inévitable, portez des gants, jetables ou qui peuvent être désinfectés, afin d’éviter de toucher directement l’animal. Lavez-vous les mains immédiatement après l’intervention;
- Gardez les animaux domestiques éloignés en tout temps pour réduire le stress de l’animal et éviter la transmission de maladies. Si un contact survient entre les animaux, contactez un médecin vétérinaire pour écarter tout risque de transmission de parasites ou de maladies infectieuses comme la rage.
Si vous trouvez un animal à déclaration obligatoire blessé ou mort, contactez SOS Braconnage – Urgence faune sauvage au 1 800 463-2191.
Pour toute autre question concernant la faune au Québec, contactez le service à la clientèle du ministère au 1 877 346-6763.
En cas de morsure, de griffure ou de contact avec la salive d’un mammifère, nettoyez immédiatement le site de contact avec de l’eau et du savon pendant 10 minutes. Contactez rapidement Info-Santé 811 pour évaluer les risques de transmission de la rage ou d’autres maladies.
Oiseaux
Chez plusieurs espèces d’oiseaux, les jeunes quittent le nid et prennent leur premier envol alors que leur plumage n’est pas encore pleinement mature. Par conséquent, bien que leur plumage semble complet, ils volent mal et passent la majorité de leur temps au sol, cachés dans la végétation. Leurs parents viennent les alimenter de façon régulière; il est alors inutile de replacer ces oisillons dans un nid.
Il est important de les laisser sur place afin qu’ils apprennent graduellement à voler et que leurs parents les retrouvent. S’ils sont à portée facile de prédateurs, ils peuvent être dirigés vers les massifs de végétation les plus près. La plupart des jeunes oiseaux vont fuir en direction opposée lorsqu’un humain s’approche trop près et il n’est donc pas nécessaire de les toucher pour les amener à se déplacer dans la bonne direction. De façon générale, il demeure tout de même préférable d’éviter le plus possible d’intervenir afin de ne pas dissuader les parents de revenir s’en occuper. Toutefois, un jeune oiseau qui ne fait aucun effort de fuite à l’approche d’une personne et qui présente des plumes ébouriffées, des yeux clos ou mi-clos est possiblement orphelin.
Un oisillon aux yeux clos et sans plumes trouvé au sol est probablement tombé du nid ou a été échappé par un prédateur qui s’en était emparé. Comme les oiseaux sont insensibles à l’odeur humaine, l’oisillon tombé du nid peut simplement être replacé dans le nid si celui-ci est repéré à proximité. Un nid abîmé ou inatteignable peut être remplacé par un nid artificiel fabriqué avec un contenant de taille similaire garni d’herbe ou de papier essuie-tout et fixé à proximité du nid d’origine. Il est important de faire des trous au fond du récipient pour éviter l’accumulation d’eau de pluie. Si la mère ne revient pas dans les quatre heures suivantes ou si l’oisillon montre des signes de faiblesse généralisée, il est probable que ses parents ne reviendront pas et il pourrait être pris en charge par un centre de réhabilitation de la faune. Si cette prise en charge n’est pas possible, il faudra laisser la nature suivre son cours.
Dans le cas des oiseaux de proie, comme il s’agit d’espèces à déclaration obligatoire, vous devez contacter SOS Braconnage – Urgence faune sauvage, car une prise en charge par les agents de protection de la faune pourrait être requise.
Écureuils et tamias
Les écureuils et les tamias sont les seuls mammifères indigènes admis à la garde en captivité sans permis. Les citoyens peuvent donc prendre en charge ces animaux s’ils sont orphelins. Toutefois, il n’est pas recommandé de prendre en charge un orphelin sans avoir les connaissances requises pour le faire. Si vous souhaitez prendre soin d’un jeune orphelin, il est important de communiquer avec un vétérinaire ayant des connaissances sur les animaux sauvages ou un détenteur de permis de réhabilitation de la faune dès que possible, afin qu’ils puissent bien vous informer des soins requis.
Cerfs de Virginie
Il est normal de trouver les jeunes cerfs de Virginie seuls en forêt ou cachés dans la végétation. Chez cette espèce, les femelles ne demeurent pas avec leur jeune, surtout pendant la première semaine qui suit leur naissance. Les femelles ne reviennent auprès de leur faon que pour l’allaiter, soit habituellement à l’aube et au crépuscule. Plus le faon vieillit, plus il explorera son environnement par lui-même pour finalement suivre sa mère dans ses déplacements au bout de quelques semaines.
Si vous trouvez un faon seul hors d’un milieu naturel, vous pouvez tenter de diriger ses déplacements en faisant des barrières avec des couvertures de façon à le faire retourner dans le boisé le plus près. Il faut ensuite observer l’animal de loin afin de ne pas dissuader les parents de revenir le chercher ou de continuer à s’en occuper. À moins qu’il ne montre des signes évidents de faiblesse générale, il n’a besoin d’aucune autre assistance.
Vous ne devez jamais tenter de capturer un faon; vous ne feriez que mettre la survie de l’animal en danger. Le cerf de Virginie étant un animal à déclaration obligatoire, si vous croyez qu’un faon a besoin d’aide, il faut communiquer avec SOS Braconnage – Urgence faune sauvage. On vous indiquera alors s’il est possible d’amener l’animal à un centre de réhabilitation. Dans certains cas, laisser la nature suivre son cours peut être la meilleure option.
Lièvres et lapins
Il est fréquent pour la mère de délaisser son nid pour de longues périodes et de n’y revenir qu’à l’aube et au crépuscule. Il est normal de voir de jeunes lièvres explorer le territoire autour du nid dans la journée. Comme le sevrage complet se fait très tôt (à trois semaines d’âge), il est fréquent de croire qu’un jeune animal n’est pas suffisamment mature pour être seul. S’il est poilu, a les yeux ouverts et sautille, c’est qu’il est suffisamment mature pour quitter le nid. Gardez les animaux domestiques et les visiteurs à distance du nid et de ses environs. Il faut observer les lièvres et les lapins de loin afin de ne pas dissuader les parents de revenir les chercher ou de continuer à s’en occuper. À moins qu’ils montrent des signes de détresse, ils n’ont besoin d’aucune autre assistance.
Veuillez noter que les lièvres et les lapins peuvent être porteurs de la tularémie, une maladie grave facilement transmissible à l’humain. Il est fortement recommandé d’éviter tout contact avec un lièvre ou un lapin qui semble amorphe ou en mauvaise santé.
Raton laveur
Les bébés sont régulièrement transportés d’un nid à l’autre par les parents. Il n’est pas inhabituel qu’un jeune soit échappé au sol ou égaré dans le transport. Si le jeune est à découvert, il peut être replacé dans un arbuste ou un nid temporaire à proximité. Il faut observer le raton laveur de loin afin de ne pas dissuader les parents de revenir le chercher ou de continuer à s’en occuper. À moins qu’il ne montre des signes évidents de faiblesse générale, il n’a besoin d’aucune autre assistance.
Veuillez noter que les ratons laveurs peuvent être porteurs de la rage, un virus mortel pour tous les mammifères, y compris l’humain. Ils peuvent également transmettre le parasite Baylisascaris (ver rond du raton laveur) qui peut causer des maladies graves chez l’humain.
Pour en savoir plus, consulter le site sur la rage du raton laveur .