Renseignements utiles pour mieux comprendre les bilans
Réglementation
La première carte présente la réglementation actuelle (en vigueur au moment de la production du bilan). Les périodes de piégeage ainsi que les quotas dans le cas des lynx sont présentés.
Rendement
La deuxième carte présente le rendement moyen (c’est-à-dire le nombre de captures par 100 km2) pour l’espèce piégée, et ce, pour la période des 10 dernières années (2005-2014, ici). La carte présente plusieurs classes de rendement, adaptées à chaque espèce, et contient aussi parfois une catégorie « cas sporadiques et données aberrantes ». Cette catégorie rapporte des captures rares et isolées ou des erreurs dans la base de données (p. ex., lorsque l’espèce est absente, mais qu’une transaction est quand même rapportée). Les limites des trois grandes zones forestières du Québec méridional sont aussi indiquées : la pessière (c.-à-d. la forêt boréale résineuse), la sapinière (la forêt boréale mixte) et l’érablière (la forêt feuillue).
Le tableau 1 présente l’évolution du rendement. Il indique le rendement moyen des 4 dernières années (2011 à 2014) et le compare au rendement moyen des 10 années précédentes (2001 à 2010). Ceci permet de voir si le rendement a évolué récemment. Dans le cadre du Plan de gestion des animaux à fourrure que nous souhaitons implanter, les bilans seront produits tous les quatre ans (à la mi-parcours du plan et à la fin du plan) afin d’évaluer la portée des mesures réglementaires adoptées. Ce tableau nous permet donc de savoir si les mesures prises ont atteint leur objectif. La colonne « évolution du rendement » nous indique comment le rendement a varié de 2011 à 2014 (rouge lorsque la baisse est de plus de 10 %, orange lorsque la variation est de moins de 10 % et vert lorsque la hausse est de plus de 10 %). Enfin, la colonne grisée (la plus importante) précise si le rendement actuel (2011-2014) est différent du rendement de la décennie précédente (2001-2010). Attention : compte tenu des variations entre les années, il peut y avoir des variations récentes autour d’une valeur moyenne qui, elle, ne diffère pas de la valeur de la décennie précédente. Ou encore, il peut y avoir une baisse récente (2011-2014), mais la moyenne reste néanmoins supérieure à ce qu’elle était lors de la décennie précédente.
Récolte
Le premier graphique présente l’historique de la récolte depuis que les transactions sont colligées au Québec (depuis 1917) ainsi que le prix moyen de vente des fourrures brutes à l’état sauvage. Le prix est indexé au coût de la vie actuelle (2014). Ce graphique permet de préciser les différentes périodes historiques d’exploitation de chaque espèce avec les variations que la récolte et le marché ont connues.
Le deuxième graphique présente la récolte dans les différentes zones forestières du Québec. Ces zones représentent l’habitat (c.-à-d. le milieu de vie) des espèces. La répartition nord-sud des zones suit les variations climatiques ainsi que les aires de répartition des espèces.
Dans le cas du rat musqué, une espèce semi-aquatique, la zone forestière n’est pas importante. Les habitats avec un fort potentiel se situent le long du corridor fluvial (fleuve Saint-Laurent), alors que le reste du territoire (dans les terres) présente un habitat plus marginal. Pour cette espèce donc, c’est plutôt la récolte dans ces deux secteurs qui est présentée.
Le troisième graphique présente la récolte dans les différents types de territoires (c.-à-d. réseau) : le territoire libre, le territoire structuré (c.-à-d. terrains de piégeage), le territoire de tenure mixte (UGAF présentant à la fois des territoires libres et des terrains de piégeage) et les réserves à castors (réservées aux autochtones). Les différences observées reflètent en général l’aire de répartition des espèces (les territoires libres sont plus nombreux dans le sud de la province) ou une pression de piégeage différente selon le territoire.
Le quatrième graphique présente la récolte en fonction du prix moyen de vente de l’année précédente. On suppose que le choix de consacrer un effort plus ou moins important à une espèce est basé sur le prix de vente de l’année précédente, puisque le piégeur ne sait pas d’avance quels seront les prix de la saison en cours. C’est pourquoi on applique un décalage (lag) de un an entre la récolte et le prix. Lorsqu’il existe une corrélation entre ces deux éléments (R2 ≥ 70 %), ce graphique nous permet de détecter les risques de surexploitation. Ainsi, lorsque la récolte chute alors que le prix augmente (et qu’un effort plus important devrait donc être déployé) pendant plusieurs années consécutives, cela représente un signe de surexploitation (voir l’exemple du castor, ellipse noire). Cependant, s’il n’existe pas de corrélation entre la récolte et le prix, ce graphique n’apporte pas d’information pertinente. Il est donc important de vérifier si la corrélation existe avant d’interpréter ce graphique. Des ellipses permettent de visualiser la position de la récolte et du prix récents (2005-2014, ellipse rouge) par rapport aux deux décennies précédentes (1985-2004, ellipse verte) et ainsi détecter si l’on s’éloigne de la situation historique. Dans certains cas, la situation historique (1917-2004, ellipse bleue) est présentée.
Carnets du piégeur
Pour certaines espèces, les piégeurs sont appelés à évaluer l’état des populations (abondance et tendance) dans les carnets du piégeur, sur la base de leurs observations sur le terrain. Ces carnets sont remplis sur une base volontaire et proviennent très majoritairement des piégeurs sous bail (c.-à-d. sur le terrain de piégeage, 81 %).
Le premier graphique présente l’évaluation de l’abondance de l’espèce (lignes pleines) et parfois de ses proies (lignes pointillées) dans les différentes zones forestières. On est alors à même de voir si les fluctuations d’abondance reflètent les variations observées chez l’espèce proie. L’espèce est jugée abondante (zone verte), commune (zone jaune) ou rare (zone rouge). Les chiffres dans le graphique représentent le nombre de carnets reçus pour chaque année et chaque zone forestière et nous donnent une indication sur la fiabilité de l’information (plus le chiffre est grand, plus l’information est fiable).
Le deuxième graphique présente l’évaluation de la tendance (c.-à-d. évolution de l’abondance) de l’espèce (lignes pleines) et parfois de ses proies (lignes pointillées) dans les différentes zones forestières. On peut donc savoir si l’espèce est en croissance (zone verte), en baisse (zone rouge) ou stable (à la jonction entre les deux zones de couleur). Bien qu’ils ne soient pas répétés dans ce graphique, les chiffres concernant le nombre de carnets du graphique précédent s’appliquent ici aussi.
Pour la martre d’Amérique, le pékan et le lynx du Canada, les carnets permettent également de calculer le succès de piégeage (c.-à-d. nombre de captures par unité d’effort, calculée ici en nuits-pièges). Ce paramètre est souvent plus précis que la récolte ou le rendement, puisqu’il tient compte de l’effort déployé. Par contre, il considère que le nombre de piégeurs reste sensiblement constant d’une année à l’autre. Le succès est un meilleur indicateur de l’état des populations. En effet, la récolte seule n’est pas suffisante pour juger de l’état d’une population. Par exemple, la récolte peut baisser, mais parce que les piégeurs se désintéressent d’une espèce et pas parce que les populations sont en baisse, c’est le cas du castor par exemple. Les chiffres dans ce graphique représentent là encore le nombre de carnets reçus pour chaque année et chaque zone forestière et nous donnent une indication sur la fiabilité de l’information (plus le chiffre est grand, plus l’information est fiable).
Pour le lynx du Canada, l’effort relatif (effort déployé, c.-à-d. nombre de nuits-pièges par piégeur) est aussi présenté. Cette information complète le graphique du succès et nous indique si les piégeurs sont constants d’une année à l’autre. Bien qu’ils ne soient pas répétés dans ce graphique, les chiffres concernant le nombre de carnets du graphique précédent s’appliquent ici aussi.
Pour la martre d’Amérique et le pékan, les carnets permettent également de calculer le ratio mâles/femelles (M/F) dans la récolte. Cette information est connue pour être un bon indicateur des risques de surexploitation chez ces espèces. Naturellement, les mâles sont plus abondants dans la récolte, puisqu’ils ont de plus grands territoires, se déplacent plus et ont donc plus de chances de rencontrer des pièges. Lorsque la proportion de femelles devient égale, voire dépasse celle des mâles, c’est un signe de surexploitation. Les chiffres dans le graphique représentent le nombre d’animaux sur lequel le ratio a été calculé pour chaque année et chaque zone forestière et nous donne une indication sur la fiabilité de l’information (plus le chiffre est grand, plus l’information est fiable).
Pour le lynx du Canada, les carnets permettent de calculer le ratio juvéniles/adultes (J/A). On sait que les juvéniles devraient représenter de 20 à 30 % de la récolte. Si la proportion d’adultes augmente dans la récolte, c’est un signe que la population est en phase descendante si celle-ci est cyclique ou, du moins, que le nombre de jeunes produits l’année précédente a été anormalement bas. Dans les deux cas, il s’agit d’un signe que la population amorce une baisse. Les chiffres dans le graphique représentent le nombre d’animaux sur lequel le ratio a été calculé pour chaque année et chaque zone forestière et nous donne une indication sur la fiabilité de l’information (plus le chiffre est grand, plus l’information est fiable).
Dans le cas du loup gris, il est possible de calculer une densité relative, basée sur les observations directes de loups ou de signes indirects (pistes, crottes, hurlements), rapportées par les chasseurs d’orignaux dans les territoires fauniques structurés (réserves fauniques, ZEC, pourvoiries) par un questionnaire. Les chiffres dans le graphique représentent le nombre de questionnaires remplis pour chaque année et chaque zone forestière et nous donnent une indication sur la fiabilité de l’information (plus le chiffre est grand, plus l’information est fiable).
Comme le piégeage du lynx roux a rouvert récemment (2012), plusieurs indicateurs de suivi particuliers sont collectés, notamment à partir de carcasses. La condition physique des animaux (bonne, normale ou mauvaise) est rapportée. De plus, il est possible d’estimer la productivité des femelles adultes grâce au nombre de cicatrices placentaires (c.-à-d. nombre d’embryons qui se sont implantés).
Pour certaines espèces, des renseignements additionnels ont été ajoutés qui permettent de mieux comprendre l’état de la situation de cette espèce. Par exemple, il semble que l’accumulation de neige au sol soit un élément limitant important qui influence l’effort déployé et donc la récolte de coyotes.
Synthèse et conclusion
Le tableau synthèse résume l’information présentée dans tous les graphiques et tableaux et dresse un diagnostic de l’état de la situation de l’espèce. Pour chaque paramètre de suivi, on indique une augmentation (en vert), une situation stable (jaune) et une baisse (en rouge).