Chat domestique

Chat domestique.

Nom français
Chat domestique

Autre(s) nom(s) français
Chat errant, chat de gouttière, chat de grange

Nom anglais
Domestic cat

Autre(s) nom(s) anglais
Feral cats

Nom scientifique
Felis catus

Grand groupe
Mammifères

Sous-groupe
Mammifères terrestres

Espèces d'intérêt
Félins

Description

Le chat domestique est un animal de compagnie très populaire. L’espèce compte plus d’une cinquantaine de races. Le chat domestique est considéré comme une espèce exotique envahissante lorsqu’il est errant, sans propriétaire et en forte abondance en milieu naturel. Il peut alors avoir des conséquences néfastes sur la faune.

Identification

Taille

En général, sa hauteur est de 23 à 25 cm, et sa longueur de 46 à 51 cm.

Poids

Son poids varie généralement entre 4 et 5 kg.

Traits caractéristiques

La forme du corps et le pelage du chat varient considérablement selon la race de l’animal. Certains animaux peuvent être trapus ou longilignes. La coloration du pelage varie du blanc au noir en passant par le crème, le roux et le brun. Le chat typique a un pelage tigré ou tacheté de noir avec des teintes de blanc sur la poitrine et le ventre.

Distinction

À l’exception des chats de race, le chat domestique ressemble beaucoup aux chats sauvages d’Europe (Felis silvestris) et d’Afrique (Felis lybica).

Au Québec, le chat domestique se différencie par sa petite taille comparativement à celle des trois espèces indigènes de félidés, soit le lynx du Canada, le lynx roux et le cougar.

Répartition

La répartition du chat domestique est mondiale. L’espèce est présente sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Ce félin se concentre dans les endroits où il peut s’associer à l’humain, entre les îles subantarctiques et la forêt boréale. Le chat abonde dans les régions où les hivers ne sont pas particulièrement froids et rigoureux.

Présence au Québec

Le chat domestique proviendrait du chat sauvage d’Afrique, probablement domestiqué entre 9 500 et 3 600 ans avant JésusChrist.

Au cours des 18e et 19e siècles, ce sont les Européens qui ont massivement introduit le chat domestique afin de contrôler les rongeurs, notamment les rats, dans les bateaux et autour des habitations. Les chats introduits volontairement durant cette période sont à l’origine des chats errants présents aujourd’hui en Amérique, en Australie, en NouvelleZélande et dans les îles océaniques.

De nos jours, l’humain contribue à l’augmentation du nombre de chats errants en négligeant de stériliser ses animaux de compagnie ou en les abandonnant dans des milieux naturels ou des parcs urbains. Cette tendance est observée mondialement; le Québec n’y fait pas exception.

Origine

Exotique

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

Le chat domestique est l’un des animaux de compagnie les plus populaires dans le monde.

Aux États-Unis, une enquête de 2007 a révélé qu’environ 32 % des foyers comptaient au moins un chat comme animal de compagnie, faisant de ce pays celui qui abritait cette année-là le plus grand nombre de chats domestiques, soit environ 82,4 millions.

Au Québec, 36 % des foyers possédaient un chat comme animal de compagnie en 2021. Cette même année, ceci portait le nombre de chats hébergés dans la population québécoise à environ 2,13 millions d’individus. À noter que ce nombre ne tenait pas compte des chats errants ni des chats en refuge ou en animalerie.

Contrairement aux chats domestiques qui logent chez leurs maîtres, le nombre de chats errants indépendants de l’humain est difficile à évaluer. Généralement, le nombre de chats errants présents dans une région correspond au tiers ou à la moitié du nombre de chats domestiques vivant dans cette région. Dans certaines parties du monde, les chats errants sont surabondants; c’est le cas notamment de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de certaines îles océaniques.

Habitat

Le chat domestique a colonisé une grande variété d’habitats en raison de son association avec l’humain. Il se trouve en zone urbaine et périurbaine, mais aussi en zone rurale dans les paysages agroforestiers. Le chat domestique peut vivre dans les forêts, les champs et les déserts semi-arides.

Alimentation

Le chat domestique est un carnivore opportuniste et généraliste. Il chasse une grande variété d’animaux; par ordre d’importance, les petits mammifères, les oiseaux, les amphibiens, les reptiles et les invertébrés.

Reproduction

Le chat domestique est polyœstrien, c’est-à-dire que les femelles peuvent être fécondes plusieurs fois par année (jusqu’à 5). Le temps de gestation dure en moyenne 65 jours, et la taille des portées varie de 4 à 6 chatons.

Le sevrage des jeunes se produit après 8 semaines, et les chatons deviennent indépendants de leur mère vers l’âge de 6 mois. Les jeunes atteignent la maturité sexuelle entre 7 et 12 mois. Une fois adultes, les mâles peuvent se disperser jusqu’à 3 km de leur lieu de naissance.

Le grand potentiel reproducteur et la capacité de dispersion du chat domestique sont à l’origine de l’augmentation des populations observée à différents endroits dans le monde.

Maladies

Les chats peuvent transmettre diverses maladies comme la toxoplasmose, la toxocarose, la salmonellose ou encore la rage à d’autres animaux ainsi qu’à l’humain.

Les chats atteints du virus de l’immunodéficience féline ou de la leucémie féline peuvent également le transmettre à des félins sauvages.

Conséquences, prévention et contrôle

Le chat domestique est considéré comme l’une des 100 espèces exotiques envahissantes les plus dommageables au maintien de la biodiversité.

La principale conséquence de l’introduction du chat domestique est la prédation qu’il exerce sur les espèces locales. Les effets néfastes sont majoritairement visibles dans les milieux insulaires où les espèces indigènes sont vulnérables à l’introduction d’un nouveau prédateur, et encore plus lorsque les chats errants y sont surabondants. Par exemple, les chats errants sont responsables de l’extinction de plusieurs espèces d’oiseaux, dont le starique de Cassin, le guillemot de Xantus et le pétrel de Guadalupe.

Il existe très peu d’information sur le taux de prédation par les chats errants vivant sur le continent américain. En fait, les principales données sur la prédation par les chats viennent de sondages auprès de propriétaires d’animaux de compagnie. Aux États-Unis, les experts estiment que les chats domestiques sont responsables de la mortalité de 1,4 à 3,7 milliards d’oiseaux et de 6,9 à 20,7 milliards de petits mammifères chaque année.

Outre la prédation, les chats domestiques peuvent aussi devenir d’importants compétiteurs d’espèces prédatrices indigènes. Par exemple, des chats errants menacent d’extinction le renard gris insulaire, une espèce présente dans un archipel au large de la Californie. Au Québec, le chat domestique pourrait concurrencer certains oiseaux de proie, de même que l’hermine et le raton laveur pour s’emparer de certaines proies comme les rongeurs.

Méthodes de prévention

Vous pouvez prévenir l’augmentation des populations de chats errants de plusieurs manières.

N’abandonnez jamais votre animal de compagnie dans un parc urbain ou dans des milieux naturels. Suivez nos conseils si vous désirez vous départir de votre animal de compagnie.

Stérilisez votre animal de compagnie avant qu’il atteigne la maturité sexuelle, soit avant l’âge de 6 mois. Les chats domestiques stérilisés apportent plusieurs avantages à leurs propriétaires, car ils sont généralement en meilleure santé que ceux qui ne le sont pas. Les femelles stérilisées n’ont plus de « périodes de chaleur » alors que les mâles stérilisés sont moins agressifs que leurs pareils non stérilisés et ne fuguent plus. Ainsi, leurs maîtres s’évitent les tracas liés à la recherche d’une famille d’accueil pour les rejetons.

Gardez votre chat à l’intérieur du domicile. Cette approche permet de réduire la prédation de petits mammifères et d’oiseaux, en plus d’être bénéfique pour le chat lui-même en diminuant les risques d’être frappé par un véhicule et de contracter des maladies.

Identifiez votre chat par un médaillon et enregistrez-le auprès de la Société protectrice des animaux (SPA) ou de la Société de prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de votre région. Les animaux égarés portant un médaillon sont retrouvés dans 99 % des cas, alors que seulement 15 % des animaux qui n’ont pas d’identification retrouvent leur foyer.

Évitez de nourrir les chats errants ou abandonnés. Informez-vous auprès de votre municipalité, de la SPA ou de la SPCA de votre région pour connaître la procédure à suivre lorsque des chats errants sont trouvés.

Apprenez-en plus sur la lutte contre les espèces exotiques envahissantes animales.

ASSOCIATION DES MÉDECINS VÉTÉRINAIRES DU QUÉBEC EN PRATIQUE DES PETITS ANIMAUX (2021). Une première : plus de la moitié des ménages du Québec possèdent désormais un chat ou un chien, sondage Léger Marketing 2021, communiqué de presse : [En ligne] [https://www.newswire.ca/fr/news-releases/une-premiere-plus-de-la-moitie-des-menages-du-quebec-possedent-desormais-un-chat-ou-un-chien-867743761.html Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.].

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Dernière mise à jour : 23 avril 2024

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