Faisan de Colchide

Faisan de Colchide. © David Watmough

Nom français
Faisan de Colchide

Nom anglais
Common pheasant

Nom scientifique
Phasianus colchicus

Grand groupe
Oiseaux

Description

Le faisan de Colchide est une espèce exotique potentiellement préoccupante. Elle n’est pas encore établie au Québec. Elle représente une des espèces les plus introduites et les mieux connues en Amérique du Nord.

Identification

Coloration

Le plumage bronzé du mâle contraste avec le collier blanc de son cou. Des plumes bleu-vert iridescentes sont situées de chaque côté de sa tête verte, ornée de caroncules (protubérances qui se trouvent derrière la tête et le cou) rouge vif. De larges bandes noires colorent sa longue queue pâle. Sa face est rouge, sa poitrine est marron, et ses flancs tirent sur l’orangé. Le dessus de ses ailes ainsi que son croupion sont grisâtres.

La femelle est plus terne que le mâle. Elle est tachetée de brun, et son dos est marqué de petits points noirs. Elle ne possède pas la tête colorée du mâle.

Le juvénile est semblable à la femelle. Les jeunes mâles commencent à ressembler aux adultes à partir de l’âge de 2 mois.

Traits caractéristiques

Le faisan de Colchide possède une très longue queue effilée. Ses ailes sont courtes et arrondies. Cet oiseau de taille moyenne peut ressembler à une poule. Les deux sexes sont différents, le mâle étant plus gros et beaucoup plus coloré que la femelle.

Distinction

Le mâle ne ressemble à aucune autre espèce d’oiseau sauvage au Canada. La femelle peut ressembler au tétras à queue fine, mais ce dernier est plus petit, sa queue est plus courte et elle est blanche sur les côtés. De plus, il a des taches blanches sur les ailes et ses tarses sont emplumés.

Espèce similaire

Tétras à queue fine

Répartition

L’aire de répartition naturelle du faisan de Colchide se situe en Asie. L’espèce a été introduite dans près de cinquante pays répartis sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Des populations se sont établies partout en Amérique du Nord, particulièrement sur les terres agricoles des régions situées à une latitude moyenne.

Au Canada, l’espèce est surtout présente dans la portion sud du pays, dans les provinces de l’Atlantique et les prairies. Les forêts de feuillus du sud de l’Ontario sont reconnues pour supporter une population sauvage de faisan de Colchide.

Présence au Québec

C’est au début des années 1900 que les premiers individus ont été relâchés dans la province. Il s’agissait d’oiseaux élevés pour la chasse dans des fermes à gibier. C’est de cette façon que des individus ont été libérés, à intervalle régulier dans les années 1950 à 1960 aux environs de Kamouraska, de Québec et de l’île d’Orléans. Il est probable aussi que des individus en provenance des États-Unis soient venus s’installer dans la province.

Bien qu’il y ait encore des lâchers sporadiques de faisans de Colchide chaque année au Québec, cette espèce n’est pas considérée officiellement comme une espèce présente dans la province.

Origine

Exotique

Statut de résidence des populations

Cette espèce n’est pas encore établie au Québec.

État de la situation

De 1940 à 1982, une population de faisan de Colchide s’est établie dans les cimetières du mont Royal. L’effectif de cette population a culminé en 1949 alors qu’il comptait 143 individus. Cette population a fluctué au cours des années suivantes. Elle se serait maintenue grâce à la nourriture fournie par les humains en hiver, aux petits fruits trouvés dans les arbustes à proximité du cimetière ainsi qu’à l’absence presque totale de prédateurs et de compétition pour les meilleurs sites de nidification. Des faisans de Colchide ont également survécu sur les terrains du Jardin zoologique de Charlesbourg de 1943 à 1954 grâce au nourrissage artificiel pendant l’hiver.

L’espèce est généralement élevée en captivité et largement introduite en Amérique du Nord. Il existe toutefois plusieurs petites populations dispersées en dehors de leur aire de répartition normale, ce qui serait le cas au Québec. Le faisan de Colchide est un nicheur sédentaire dans les basses-terres du Saint-Laurent. Nos longs hivers limitent la répartition de l’espèce au sud de la province. Toutefois, les changements climatiques augmentent les probabilités d’établissement d’une population permanente. Les mentions de faisans de Colchide proviennent surtout de terres agricoles situées dans le sud de la province, comme en Estrie et en Outaouais. Cette espèce est observée dans les villes de Québec et de Montréal et leurs environs, où elle est probablement nourrie par les humains tout l’hiver. Il existe également des mentions dans la région du Saguenay.

Il est envisageable que quelques oiseaux soient libérés au Québec pour la chasse sportive et réussissent à survivre, l’hiver, en ayant la chance de se reproduire au printemps suivant. Les changements climatiques pourraient aussi contribuer à l’établissement de faisans de Colchide au Québec en réduisant l’épaisseur de la couverture de neige et la durée des épisodes de froid extrême.

De plus, le succès de reproduction des individus qui parviennent à passer l’hiver serait moindre que celui des individus relâchés. Les mâles auraient une plus grande facilité à établir leur territoire tandis que les femelles démontreraient une plus grande résistance à la prédation.

Signalement

Le faisan de Colchide est une espèce exotique envahissante. Vous pouvez le signaler en transmettant vos observations de cygnes tuberculés sur la plateforme eBird Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Habitat

Les prairies, les fermes, les vergers et les parcs résidentiels représentent des habitats potentiels pour le faisan de Colchide. Ce dernier recherche les champs de plantes fourragères et en culture pour la nidification et l’alimentation.

Le manque de nourriture incite les faisans à s’approcher des pâturages et des postes d’alimentation. Pour répondre à ses besoins en calcium, l’espèce a besoin de sols calcaires. Au Québec, l’épaisseur du couvert de neige est plus limitante pour l’espèce que le froid. En effet, le faisan éprouve de la difficulté à trouver sa nourriture sous un épais couvert de neige et ne pourrait pas survivre dans un milieu recevant plus de 125 cm de neige par année.

Alimentation

Le régime alimentaire du faisan de Colchide est diversifié. Il se nourrit principalement de matière végétale, de graines, de glands, de baies sauvages et de céréales comme le maïs et le blé, mais il mange aussi des souris et des mollusques (gastéropodes).

Reproduction

C’est en février ou en mars que le mâle commence à s’approprier un territoire pour y attirer des femelles. Il défendra vigoureusement ce territoire contre les autres mâles qui voudraient s’y installer.

Le faisan de Colchide est une espèce polygine, c’est-à-dire qui se reproduit avec plusieurs femelles durant une même saison. Le harem du mâle est généralement composé de trois ou quatre femelles. Le mâle choisit habituellement un milieu ouvert comme territoire de nidification, entouré de quelques boisés et broussailles pouvant lui servir d’abri s’il se sent menacé.

La femelle s’occupe seule de la construction du nid, de l’incubation et des soins donnés aux jeunes. Le nid consiste en une dépression peu profonde dans le sol, garnie de feuilles et d’herbes. On le trouve à couvert dans les champs, le long des clôtures, dans un fossé ou dans une haie d’arbustes.

La température qui prévaut au cours des trois semaines précédant la période de ponte aura un effet déterminant sur la productivité et l’abondance de la population de faisan de Colchide. Du temps frais peut retarder la ponte et inciter les femelles à pondre au hasard ou dans un nid de dépôt, qui consiste en un nid commun partagé avec d’autres femelles, mais qui est rarement incubé.

Les femelles ne produisent qu’une seule couvée par année, sauf si elles subissent un échec de nidification. Le cas échéant, elles peuvent tenter de nicher jusqu’à deux fois au cours de la saison.

Prévention et contrôle de son introduction

La chasse est le meilleur moyen de contrôler les populations. Le faisan de Colchide est une espèce très prisée des chasseurs. Un autre moyen facile et efficace de restreindre la dispersion de l’espèce est de ne pas nourrir les oiseaux durant l’hiver afin de limiter leur survie.

Apprenez-en plus sur la lutte contre les espèces exotiques envahissantes animales.

Conséquences de son introduction

L’introduction du faisan de Colchide pourrait entraîner la modification de la structure et de la composition des communautés en compétition avec les espèces indigènes. Aux États-Unis, le faisan de Colchide entre en compétition pour la possession de territoires avec le tétras des prairies, une espèce vulnérable. En Angleterre, le faisan de Colchide parasite les nids de perdrix grise en pondant des œufs dans les nids des perdrix.

Dernière mise à jour : 29 avril 2024

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