Petite corbeille d’Asie
Nom français
Petite corbeille d’Asie
Nom scientifique
Corbicula fluminea
Grand groupe
Invertébrés
Sous-groupe
Mollusques et crustacés
Dans cette page :
Description
La petite corbeille d’Asie est une espèce exotique envahissante au Québec. Il s’agit d’un petit bivalve de la famille des Corbiculidae, dont il est le seul représentant en Amérique du Nord.
Identification
Taille
De 3 à 5 cm.
Coloration
L’extérieur de sa coquille a une coloration qui varie entre le jaune, l’ocre, le kaki et le brun foncé. Sa nacre est blanche, avec ou sans taches mauves.
Traits caractéristiques
La coquille de la petite corbeille d’Asie est de forme triangulaire, plutôt symétrique et renflée, avec un sommet dépassant nettement la charnière et des anneaux de croissance saillants.
Ses longues dents latérales striées situées de chaque côté de la charnière permettent de la distinguer des autres espèces de bivalves d’eau douce.
L’espèce a un siphon extensible qui lui permet de s’enfouir dans les sédiments et de pouvoir s’alimenter. Elle se déplace grâce à son pied rétractile.
Distinction
Les petites corbeilles d’Asie de petite taille peuvent être facilement confondues avec des bivalves de la famille des Sphaeriidae comme les pisidies ou les sphaeries. Les dents latérales longues et striées de la petite corbeille d’Asie ainsi que l’ensemble de ses caractéristiques externes permettent de la distinguer des autres espèces de bivalves.
Corbicula fluminalis est une espèce très semblable à la petite corbeille d’Asie. Les différences résident dans le nombre de nervures par centimètre et dans le rapport longueur/largeur. Pour le moment, Corbicula fluminalis est présente en Europe, mais non en Amérique.
Espèce similaire
Corbicula fluminalis
Répartition
Dans son aire de répartition initiale, la petite corbeille d’Asie était confinée à l’Asie, à l’Afrique et à l’Australie. Elle se retrouve maintenant sur quatre des cinq continents du globe, incluant les deux Amériques. En Europe, elle s’étend du Portugal à la Roumanie et jusqu’en Angleterre au Nord.
L’espèce est présente dans la plupart des États américains, à l’exception de ceux du centre nord. Sa présence au Canada est encore très peu répandue. Les seules mentions connues sont celles de la Colombie‑Britannique en 2008 et du Québec en 2009, dans le secteur de Gentilly.
Présence au Québec
La première mention de la petite corbeille d’Asie en Amérique du Nord remonte à 1924. Des coquilles vides ont été découvertes à Nanaimo, sur l’île de Vancouver en Colombie‑Britannique. La première population vivante a toutefois été observée en 1938 dans le bassin de la rivière Columbia, dans l’État de Washington. À partir de 1953, l’espèce était déjà considérée comme une nuisance en Amérique du Nord. En 1970, elle couvrait près de 2 000 km linéaires de cours d’eau aux États‑Unis.
En Europe, ce bivalve a été introduit à partir du Portugal en 1970. Il s’est propagé rapidement en France (1980), en Allemagne (1990), en Angleterre (1990) et, plus récemment, dans plusieurs pays d’Europe de l’Est (2000), malgré des hivers plus froids. Il est aussi présent en Amérique du Sud.
Origine
Exotique
Statut de résidence des populations
Cette espèce est absente du Québec.
État de la situation
La petite corbeille d’Asie n’est pas présente au Québec.
Signalement
La petite corbeille d’Asie est une espèce envahissante. Sa présence dans un plan d’eau doit nous être signalée. Consultez la procédure pour savoir comment nous signaler la présence d’une espèce exotique envahissante animale.
Habitat
Dans son aire de répartition naturelle, la petite corbeille d’Asie est généralement associée aux rivières et aux lacs sédimentaires. À la suite de son introduction, elle est parvenue à coloniser différents types de cours d’eau, rivières, ruisseaux ou lacs, autant pauvres en matières nutritives (oligotrophes) que riches en matières nutritives (eutrophes).
Cette espèce nécessite néanmoins un environnement riche en oxygène. Elle préfère généralement les substrats comme la vase ou le sable, mais elle se retrouve également dans le gravier et même sur les surfaces rocheuses.
La petite corbeille d’Asie est une espèce d’eau douce. Elle peut toutefois tolérer une salinité allant jusqu’à 1,0 à 1,7 % de même qu’un environnement plutôt acide avec une limite de pH variant autour de 5,6.
En fait, son principal facteur limitant est la température de l’eau, car elle survit difficilement sous des températures de 2 °C. Sa croissance et son développement s’effectuent à partir de 10-11 °C. Dans les régions plus froides, la petite corbeille d'Asie est généralement restreinte aux secteurs chauffés par les rejets d’eau des centrales de production d’électricité, soit nucléaires ou thermiques.
Reproduction
La petite corbeille d’Asie est une espèce hermaphrodite, c’est‑à‑dire qu’elle possède à la fois les gamètes mâles et femelles. Un seul individu est capable de s’autofertiliser en produisant simultanément des œufs et du sperme.
Ce bivalve peut produire jusqu’à 35 000 juvéniles par année, soit plus de 100 000 durant sa vie entière. Les juvéniles ne mesurent que 0,25 mm de long lorsqu’ils sont relâchés. Ils ont une coquille en forme de D avec un byssus complètement développé qui leur permet de s’attacher à différents substrats. La dispersion des juvéniles se fait avec le courant, car ils peuvent se maintenir en suspension dans la colonne d’eau. Les juvéniles mettent entre 3 et 9 mois avant d’atteindre leur maturité sexuelle, sur une durée de vie totale de 1 à 5 ans.
La reproduction s’effectue à une température de plus de 15 °C à raison de deux reproductions par année (bivoltin), bien que cela puisse changer selon les écosystèmes.
Prévention et contrôle de son introduction
La prévention est cruciale. Une fois l’espèce établie dans un plan d’eau, son éradication est presque impossible. Son contrôle demande alors des actions récurrentes et coûteuses.
Apprenez-en plus sur les facteurs d’introduction et les conséquences que les espèces envahissantes peuvent avoir.
Il existe peu de méthodes pour s’en débarrasser. Adoptez des méthodes de prévention lorsque vous changez de plan d’eau pour éviter toute propagation.
Certains moyens peuvent permettre un certain contrôle des populations ou, du moins, limiter les dégâts une fois qu’une population est établie. En Californie, certaines méthodes ont été expérimentées pour contrôler les densités de l’espèce, dont l’aspiration par succion ou l’asphyxie par bâche de plastique.
Pour réduire l’impact de cette espèce sur les industries, il est parfois possible d’utiliser un molluscicide. Toutefois, une telle substance aurait aussi un impact sur les autres mollusques indigènes de l’écosystème. Évidemment, de telles méthodes ont une efficacité limitée et sont seulement applicables à petite échelle et en milieu fermé.
Au Québec, le principal facteur permettant de limiter les densités des populations de la petite corbeille d’Asie est la température de l’eau du fleuve Saint‑Laurent qui, durant certaines périodes de l’hiver, descend sous le seuil acceptable pour cette espèce. À moins que cette espèce ne parvienne à s’adapter aux froides températures de l’eau en hiver, sa répartition devrait se limiter aux sources d’eaux chaudes.
Découvrez comment vous pouvez participer à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes animales.
Dernière mise à jour : 7 mai 2024