Le Québec possède une nature diversifiée qui abrite près de 800 espèces d’animaux vertébrés et près de 30 000 espèces d’invertébrés. Malgré la richesse de ses milieux naturels, plusieurs espèces animales sont en situation précaire. À ce jour, 20 espèces fauniques sont désignées comme menacées et 18 sont désignées comme vulnérables. À cela s’ajoute la liste des espèces fauniques susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables qui comprend 115 espèces.
Les menaces qui les guettent sont diverses. Par exemple, les espèces sont exposées à la dégradation de leurs habitats, à la pollution, aux maladies, à la collision avec un véhicule ou une hélice de bateau et au dérangement par les humains. De plus, le nombre d’individus est peu élevé chez certaines espèces, ce qui les rend plus fragiles.
C’est pourquoi le gouvernement du Québec évalue la situation des espèces fauniques à l’aide d’outils et d’activités. Celui-ci a recours au système de rangs de précarité pour évaluer l’état des espèces. Il peut ensuite désigner certaines comme étant menacées ou vulnérables et établir la liste des espèces susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables. Par la suite, il met en place des mesures de protection afin de protéger les espèces et leurs habitats. Parmi ces mesures, le gouvernement peut mettre sur pied des équipes de rétablissement qui rédigent et favorisent la mise en œuvre de plans de rétablissement.
Désignation des espèces fauniques menacées ou vulnérables
La loi permet d’attribuer deux statuts aux espèces et ainsi assurer leur protection et leur rétablissement :
Vulnérable : espèce, sous-espèce ou population dont la survie est jugée précaire, même si la disparition n’est pas appréhendée à court ou à moyen terme;
Menacé : espèce, sous-espèce ou population dont la disparition est appréhendée.
La loi permet également d’élaborer une liste des espèces fauniques susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables.
Processus de désignation des espèces fauniques menacées ou vulnérables
La liste des espèces fauniques susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables est le point de départ du processus de désignation au Québec. Les espèces qui figurent sur cette liste font l’objet de travaux d’acquisition de connaissances, comme des inventaires sur le terrain ou de la recherche sur leurs habitats. Les travaux sont compilés dans un rapport sur la situation de l’espèce qui contient des données sur sa biologie, sa répartition géographique, l’état de ses populations et les menaces à sa survie. Chaque rapport est préparé par des spécialistes de l’espèce en question.
Le rapport de situation est ensuite analysé par le Comité aviseur sur les espèces fauniques menacées ou vulnérables du Québec. Ce comité indépendant a pour mandat d’évaluer la situation des espèces à l’étude et d’émettre un avis sur le statut légal à recommander ainsi que sur les mesures de protection de l’espèce et de son habitat à mettre en place. Le comité est composé de trois scientifiques issus de la communauté, de trois représentants issus d’organisations non gouvernementales et d’un représentant du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Les recommandations émises par celui-ci sont fondées uniquement sur des critères scientifiques, dont la répartition géographique de l’espèce en Amérique du Nord et au Québec, sa biologie, son abondance, l’état et les tendances de ses populations, les facteurs limitants et les menaces à sa survie. Le rang de précarité de l’espèce est également un élément qui est considéré par le comité.
Le statut proposé et les mesures de protection recommandées par le comité sont transmis au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Celui-ci approuve ou rejette les recommandations du comité et autorise, s’il y a lieu, les démarches pouvant conduire à la désignation de l’espèce. Des consultations interministérielles et autochtones sont notamment réalisées au cours de ce processus.
Une fois que l’espèce a été désignée comme menacée ou vulnérable, une équipe de rétablissement peut être mise en place selon les besoins de l’espèce. Cette dernière doit produire un plan de rétablissement et veiller à sa mise en œuvre.