Nord québécois

Programme d’inventaire écoforestier nordique (PIEN)

De 2005 et 2009, un programme d’inventaire écoforestier (PIEN) a été réalisé dans le cadre des travaux du comité scientifique responsable d’examiner la limite nordique des forêts attribuables. Au total, 875 placettes-échantillons ont été établies sur le territoire situé du 50e au 53e parallèle  et une cartographie de la végétation et des dépôts de surface a été produite, permettant d’acquérir de nouvelles connaissances sur les contraintes du milieu physique, la capacité de la production forestière et la vulnérabilité des forêts à l’égard du risque de feu et du maintien de la biodiversité du milieu. Ce projet a été un précurseur de la cartographie du Nord québécois et a permis d’élaborer des techniques d’analyse d’images satellite.

Vous pouvez télécharger  gratuitement les données du PIEN en consultant la fiche descriptive sur Donnée Québec. Vous pouvez également consulter les normes d’inventaires  et de cartographie  pour en connaître davantage sur la méthode d’inventaire et les données recueillies.

Inventaire écodendrométrique du Nord québécois

De 2010 à 2013, un inventaire écodendrométrique des principaux massifs forestiers du Nord québécois, territoire situé au nord du 53e parallèle, a été réalisé dans le cadre du Plan Nord. Au total, près de 400 placettes écodendrométriques ont été établies afin d’acquérir des connaissances sur les écosystèmes de cet immense territoire où s’entremêlent de vastes étendues de forêts, de tourbières, de toundras, d’eau et de roc. Dans ces placettes, des données sur le diamètre, la hauteur et l’âge des arbres ont été recueillies, en plus des données sur le type de couvert forestier (composition, structure), la végétation de sous-bois (plantes indicatrices) et les caractéristiques du sol (dépôt, drainage). Ces données ont servi entre autres à produire une classification écologique du territoire nordique, en précisant notamment les particularités des forêts des domaines bioclimatiques de la pessière à lichens et de la toundra forestière. Pour plus d’information, consultez la page Écologie.

Cartographie écologique du Nord québécois

La cartographie écologique du territoire situé au nord du 53e parallèle permet de rendre disponibles des connaissances essentielles au regard des écosystèmes nordiques, notamment la végétation, les perturbations naturelles, les milieux humides et le milieu physique qui les caractérise. Elle permet également :

  • de répertorier les écosystèmes nordiques et d’en suivre l’évolution;
  • de connaître et de décrire des écosystèmes méconnus;
  • de déterminer la sensibilité ou la vulnérabilité des écosystèmes aux changements climatiques;
  • de caractériser ou de désigner les aires protégées;
  • d’évaluer le potentiel des habitats fauniques;
  • de favoriser le développement durable du Nord québécois.

La grande variabilité et l’immensité du territoire ont forcé les experts à innover dans leurs méthodes cartographiques. L’utilisation de technologies basées sur l’interprétation en partie automatisée d’images satellite a contribué à atteindre les objectifs de cartographier à faible coût ce vaste territoire. Un article scientifique  a été publié pour décrire la méthode et un guide est offert pour faciliter l’identification des milieux humides  par image satellite. Bien que les cartes produites soient moins détaillées que celles du sud de la province, elles offrent un degré de précision encore jamais atteint pour l’ensemble du territoire nordique.

La Norme de la cartographie écologique de la végétation du Nord québécois  (version anglaise ) présente la méthode de cartographie ainsi que les différentes classes de végétation et de dépôts de surface utilisés.

De nombreux survols aériens ont également été effectués afin d’obtenir des photos obliques et des vidéos géoréférencées qui ont été utilisées pour valider l’ensemble de la cartographie. Vous pouvez visualiser ou télécharger ces photos en accédant à la fiche descriptive  sur Données Québec.

Carte de la végétation du Nord québécois

La carte de la végétation recèle une foule de variables et de types de végétation représentant la grande diversité du territoire. On y trouve notamment la répartition des forêts, des milieux humides, des arbustaies, des landes et des toundras, ainsi que des milieux sans végétation.

Vous pouvez visualiser ou télécharger la carte de la végétation du Nord québécois et les documents associés à ce produit en accédant à la fiche fiche descriptive  de Données Québec.

Affiche de la carte de la végétation du Nord québécois – 24 x 36 

Carte des dépôts de surface du Nord québécois

La carte des dépôts de surface présente les sédiments meubles (argile, sable, gravier, cailloux, blocs, etc.) qui reposent sur le substrat rocheux. Les dépôts de surface sont interprétés et cartographiés selon 11 types de dépôts en fonction de leur origine, de leur nature et de leur morphologie.

Vous pouvez visualiser ou télécharger la carte des dépôts de surface du Nord québécois et les documents associés à ce produit en accédant à la fiche descriptive  de Données Québec.

Affiche de la carte des dépôts de surface du Nord québécois – 24 x 36 

Carte du pergélisol du Nord québécois

La carte des conditions du pergélisol (sol gelé en permanence) fournit une information nouvelle permettant de déterminer non seulement la répartition spatiale des types de pergélisol sur le territoire, mais aussi ses caractéristiques particulières, dont l’épaisseur et la température. Cette carte présente la répartition du pergélisol continu, discontinu et sporadique ainsi que les îlots isolés.

Affiche de la carte du pergélisol du Nord québécois – 24 x 36 

Carte de susceptibilité aux affaissements de sol associés au dégel du pergélisol du Nord québécois

Les changements climatiques anticipés sont susceptibles d’entraîner le dégel du pergélisol, influant ainsi grandement sur l’environnement et les infrastructures. Tenant compte des caractéristiques du pergélisol, à savoir sa température et son contenu en glace, la carte de susceptibilité du territoire aux affaissements du sol liés au dégel du pergélisol présente trois classes de susceptibilité : élevée, modérée et faible.

Affiche de la carte de susceptibilité aux affaissements de sol associés au dégel du pergélisol du Nord québécois – 24 x 36 

Cartographie synthèse des vulnérabilités du Québec arctique

Depuis 2014, des travaux de recherche d’envergure ont été réalisés sur le territoire du Nunavik (508 000 km2), situé entre les 55e et 62e parallèles, afin :

  • d’améliorer la compréhension des écosystèmes du Nord et des milieux physiques qui y sont associés;
  • d’expliquer la nature des changements du climat qui est caractérisé par de forts écarts et variations;
  • d’évaluer les répercussions de ces changements sur le milieu physique, le pergélisol et les ressources biologiques du territoire.

Les premiers résultats de ces travaux, présentés sous forme de rapports et de cartes, ont permis d’établir les vulnérabilités du territoire associées au milieu physique, le climat de référence du territoire du Nunavik pour la période de 1981 à 2010 et des scénarios d’évolution du climat jusqu’en 2100, y compris des simulations visuelles et un profil futur de l’hydrologie.

Les travaux portant sur le milieu physique et les ressources biologiques ont été réalisés par les équipes universitaires suivantes :

Équipe du consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques (d’Ouranos)

Équipe de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), professeur Alain Mailhot

Équipe de l’Université Laval, professeur Michel Allard, Centre d’études nordiques (CEN)

Comme il est exposé dans les études de l’Université Laval, d’Ouranos, et de l’INRS, les caractéristiques biophysiques du territoire arctique québécois subiront des changements en profondeur sur le plan de la dynamique des sols et des dépôts de surface, du pergélisol, des systèmes hydrographiques, de la nature des aléas climatiques et du comportement du climat. Des « aires de vulnérabilité », qui représentent des facteurs de risque pour les populations ou les occupants et occupantes, ont également été répertoriées. Dans le contexte de l’importante augmentation de la température moyenne annuelle prévue dans le territoire arctique québécois d’ici 2100, les équilibres écologiques entre les habitats, les espèces animales et la végétation seront perturbés. Les nouvelles conditions des écosystèmes terrestres et aquatiques auront une influence sur l’abondance, la répartition et la productivité des espèces animales et végétales qui composent l’alimentation des populations inuites et des autres résidents et résidentes du territoire. L’émergence de nouvelles espèces et la diminution de certaines espèces liées à l’alimentation sont attendues, tout comme la modification de liens trophiques entre plusieurs espèces animales.

Dans ce contexte, des travaux sont consacrés à l’évolution et aux vulnérabilités des composantes biotiques à l’intérieur de la fenêtre temporelle de 2020 à 2100 :

Équipe de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), professeur Dominique Berteaux

Équipe de l’INRS, professeur André St-Hilaire

Équipe de l’Université McGill, professeur Murray Humphries

Équipe de l’Université Laval, professeur Stéphane Boudreau

  • Évolution de la productivité et de la structure des communautés végétales au Nunavik au 21esiècle – en cours

Les recherches sur la caractérisation, la productivité et la structure de la végétation au Nunavik au 21e siècle se poursuivent jusqu’en 2023. Les travaux sur la sécurité alimentaire dans le nord du Québec, soit pour les territoires du Nunavik et d’Eeyou Istchee, se poursuivent jusqu’en 2026, avec l’apport scientifique de l’Université McGill (équipe du professeur Murray Humphries).

Compte tenu des observations recueillies, il appert que de nombreux défis restent à relever, dont l’atténuation des répercussions des changements climatiques sur les espèces, les écosystèmes et les milieux permettant les activités de récolte des ressources biologiques.