par Marie-Claude Boileau | 12 juin 2020
Paru dans Canadian Journal of Forest Research 26: 543-549
Deux intensités d’éclaircie ont été appliquées dans une érablière âgée de 50 ans de la station forestière de Duchesnay (46° 57′ de latitude nord, 71° 39′ de longitude ouest). Les deux niveaux d’éclaircie ont eu pour conséquence d’abaisser de 22 et 35% la surface terrière marchande initiale des aires traitées. Vingt ans après l’application des traitements, la surface terrière marchande totale des parcelles traitées approchait celle des témoins et leur surface terrière en érable à sucre (Acer saccharum Marsh.) avait dépassé celle des témoins. La croissance en diamètre des érables à sucre a d’ailleurs été proportionnelle au pourcentage de prélèvement en surface terrière, ce qui a résulté en une différence significative entre les parcelles témoins et les parcelles éclaircies. L’accroissement net des 70 parcelles mesurées a été proportionnel à l’intensité de l’éclaircie alors que la mortalité a été inversement proportionnelle au pourcentage de prélèvement. L’augmentation de la surface terrière des recrues a aussi été proportionnelle à l’intensité de l’éclaircie mais son impact sur l’accroissement net a été plutôt faible. À partir de 10 ans après l’application des traitements, le nombre de gaules de bouleau jaune (Betula alleghaniensis Britt.) a augmenté parallèlement au degré d’ouverture du couvert alors que le nombre de gaules d’érable à sucre a été relativement semblable d’un traitement à l’autre pendant toutes les périodes de mesure. Enfin, la récolte annuelle de sève sur des érables à sucre n’a pas affecté leur croissance en diamètre comparativement à celle d’érables laissés intacts pendant toute la durée de l’étude.
par Marie-Claude Boileau | 12 juin 2020
Paru dans Canadian Journal of Forest Research 27(12): 1979-1991
Le dégagement manuel de jeunes plantations d’épinette noire a fait l’objet d’expériences dans l’est du Québec pour en vérifier l’efficacité sur la croissance et la survie des plants. Un, deux ou trois dégagements réalisés en autant d’années consécutives et deux méthodes de coupe de la végétation de compétition ont été testés dans deux types de végétation de compétition : l’un composé de framboisier et d’épilobe (station de Squatec) et l’autre de feuillus de lumière (station du lac Anna). Pour ce dernier, nous avons aussi testé l’effet de cinq périodes de coupe, soit aux mois de juin à octobre. La croissance et la survie des plants n’est pas influencée par le nombre de dégagements. Pour la station de Squatec, les plants dégagés à la débroussailleuse affichent un diamètre au collet de 24% supérieur à celui des plants témoins et une hauteur moyenne supérieure de 12% après 10 ans. La coupe de la végétation en saison feuillée (juin-septembre) avantage la croissance des plants. À la station du lac Anna, les meilleurs bénéfices de croissance ont été obtenus par la coupe complète de la végétation de compétition; les plants de ces parcelles ont un diamètre au collet et une hauteur moyenne de respectivement 53 et 79% supérieurs à ceux des plants témoins. L’effet du dégagement sur la croissance en hauteur et en diamètre s’améliore dans le temps, comparativement au témoin, ce qui atteste de l’effet prolongé des traitements. Par ailleurs, une analyse de variance effectuée sur les coefficients d’asymétrie et de kurtose a permis d’évaluer l’effet de la compétition sur la structure des dimensions. Après 10 ans, à la station de Squatec, la distribution des diamètres et celle des hauteurs présentent respectivement une asymétrie à gauche et une asymétrie à droite. Pour la même durée de temps, les distributions des hauteurs et des diamètres des plants des parcelles dégagées au lac Anna affichent une asymétrie à droite différente de l’asymétrie à gauche observée chez les parcelles témoins. Pour les deux stations expérimentales, on assiste aussi à une hiérarchisation des dimensions pratiquement toujours similaire entre les parcelles dégagées et témoins, résultat d’effets compétitifs qui perdurent depuis le dégagement. Les résultats de cette étude suggèrent qu’il serait souhaitable d’examiner les effets du dégagement non seulement sur la croissance moyenne des plants mais aussi sur la structure du peuplement.
par Audrey Verreault | 11 juin 2020
Paru dans Canadian Journal of Plant Science 77: 445-451
Des jeunes plants de Betula pendula et de Betula nigra ont été évalués pendant 5 ans dans 9 sites du Réseau d’Essais des Plantes Ligneuses Ornementales du Québec dans le but d’en définir les potentiels de rusticité et de croissance. Ces deux espèces ont été très peu affectées par les dommages hivernaux. La cote zonière de rusticité de B. pendula a été modifiée à 2 alors que celle de B. nigra a été établie à 2a. B. pendula peut être produit dans les régions canadiennes se retrouvant dans les zones de 5b à 2b alors que B. nigra croît davantage en zone 5.
par Marie-Claude Boileau | 4 juin 2020
Le suivi de l’exploitation commerciale de l’esturgeon noir est réalisé depuis 1994 dans l’estuaire du Saint-Laurent, un secteur subdivisé en cinq zones de pêche (figure 1). Les objectifs de ce suivi sont d’évaluer l’importance des débarquements, de définir la structure de longueur du stock et d’évaluer l’impact des mesures de gestion sur l’exploitation en fonction du contingent de 56 tonnes autorisé annuellement. La méthodologie d’acquisition et de traitement des données suit les mêmes procédures que les années antérieures.
par Marie-Claude Boileau | 2 juin 2020
Avis de recherche forestière n° 8
Une concentration de CO2 de deux à quatre fois plus importante dans l’atmosphère, une température moyenne de 1,5 à 6 oC plus chaude et un niveau de la mer de 1 m plus élevé, voilà ce qui nous attend d’ici la fin du siècle si l’on ne fait rien pour réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES). Que peut-on faire ? Réduire les sources anthropiques de CO2 bien sûr, mais aussi augmenter ce que l’on appelle les puits de CO2. D’après les résultats de notre étude, planter des épinettes blanches sur un hectare de friche permet de capturer, pendant 22 ans, 2 tonnes de CO2 an-1, annulant ainsi les émissions annuelles d’une voiture compacte roulant 20 000 km par année. Si l’espèce plantée est du pin rouge, le nombre de voitures augmente à trois!