par Audrey Verreault | 14 juin 2024
Note de recherche forestière no 162
Nous rapportons les résultats de l’analyse de la croissance en surface terrière de l’érable à sucre (Acer saccharum Marshall), 6 ans après le creusage de fossés de drainage de surface dans 3 érablières de la région de l’Estrie au Québec (Canada). L’installation de ces fossés fait suite à l’observation, au cours des années 2010, du dépérissement des érables en raison d’un drainage déficient des sols. Ces sols avaient une texture loameuse à argileuse et une faible perméabilité intrinsèque. Les fossés devaient capter une partie des eaux de surface afin d’améliorer le drainage dans les 30 à 40 premiers centimètres de la surface du sol. L’analyse des carottes de sondage prélevées dans des troncs d’érables dans les 3 érablières indique qu’au cours des 6 années suivant le creusage des fossés, l’accroissement des arbres a diminué de 41 %, en moyenne, par rapport aux valeurs des 14 années précédant l’opération. La baisse de croissance a touché principalement les arbres de la classe de diamètre à hauteur de poitrine (DHP) de 25 à 40 cm et dans une moindre mesure, ceux de la classe de DHP de 10 à 25 cm. L’analyse des données météorologiques indique qu’entre les décennies 1960 et 2010, la quantité et la fréquence des précipitations ont augmenté significativement, tout comme les indices de saturation en eau du sol. Ces changements climatiques expliquent en partie l’apparition des problèmes de dépérissement forestier et de drainage déficient. Des travaux sylvicoles réalisés une dizaine d’années avant le creusage des fossés ont pu contribuer aussi à compacter le sol et à réduire sa perméabilité. Une étude plus élaborée s’avérerait utile pour départager l’effet des fossés de drainage de celui des changements des précipitations sur la vigueur et la croissance des érables à sucre dans ces érablières au sol peu perméable provenant de tills glaciaires.
par Claire Morin | 12 juin 2024
La rainette faux-grillon est un petit anoure dont la taille réduite, la coloration et le comportement cryptique compliquent la détection. L’écoute des chants de reproduction demeure pour ces raisons la meilleure méthode pour déceler la présence et déterminer l’abondance relative de cette espèce dans un milieu donné. Étant donné son fort déclin au Québec, cette espèce menacée fait l’objet d’un suivi des populations permanent, mis en place en 2008 par le gouvernement du Québec. Les inventaires doivent être réalisés sur le long terme pour permettre de déceler des déclins ou des croissances et de mieux évaluer la viabilité des populations.
Les principaux objectifs de ce protocole sont : 1) Détecter les variations dans la répartition spatiale (occupation) de l’espèce et 2) Détecter les variations dans son abondance relative (répartition temporelle).
Il a été écrit dans le but d’accompagner les biologistes et les techniciens de la faune du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et leurs collaborateurs dans la réalisation du programme de suivi à long terme des populations de rainettes faux-grillon dans le sud du Québec.
par Claire Morin | 12 juin 2024
Ce rapport a comme objectif de regrouper l’information et de rendre accessible la méthodologie et les résultats de suivi de la plus grande héronnière du Québec. Les inventaires terrestres ont été réalisés entre 1975 et 2011 sur La Grande Île, située à Saint-Ignace-de-Loyola dans la région de Lanaudière. On y présente le dénombrement et la localisation des nids, une description de l’habitat ainsi que les principales menaces reliées à la protection des espèces nicheuses.
par Marie-Claude Boileau | 11 juin 2024
Les unités homogènes de végétation se définissent comme des « portions de territoires aux caractéristiques semblables du point de vue des relations de la végétation (actuelle et potentielle) et de ses variables explicatives ». Cette définition repose sur le concept que les paysages forestiers, formés d’un assemblage de peuplements d’âge et de composition variés, se forment sous l’effet combiné de variables du climat (C), des perturbations naturelles (PN), du milieu physique (MP) et des perturbations humaines (PH).
À titre d’exemple, le passage de la forêt résineuse de l’ouest à la forêt résineuse de l’est est en grande partie occasionné par les changements du climat (C) (augmentation des précipitations), du milieu physique (MP) (relief peu marqué vers un relief accentué) et des perturbations naturelles (PN) (allongement du cycle de feu).
La triple combinaison des variables C∩PN∩MP est la façon d’exprimer les changements observés dans les paysages forestiers naturels de la forêt résineuse.
Les unités homogènes et leur originalité
Les unités homogènes sont le résultat d’une classification basée sur les récentes méthodes numériques d’analyse de données liées à l’écologie, intégrant des connaissances sur les perturbations naturelles accumulées au cours des 30 dernières années. Les unités homogènes incluent également les perturbations humaines permettant de cibler, par exemple, les territoires soumis à d’importants changements de composition au cours de la colonisation.
Les unités homogènes et les districts écologiques
Afin de délimiter les unités homogènes, la description des 2 539 districts écologiques du Québec méridional a été bonifiée par rapport à la végétation actuelle et potentielle, d’une part, et par les quatre familles de variables explicatives (C, MP, PN, PH), d’autre part.
Les traitements numériques de ces données ont permis de quantifier l’apport respectif des quatre familles de variables, prises individuellement ou en combinaison, à la formation des paysages forestiers, et de regrouper les districts écologiques selon une hiérarchie formée de cinq niveaux d’unités homogènes, chacun présentant des territoires plus finement découpés (voir la carte).
Les unités homogènes sont bien adaptées à la mise en œuvre de l’aménagement écosystémique, car elles représentent des territoires homogènes eu égard à la végétation et aux régimes de perturbations. Ces deux éléments sont au cœur même du concept de l’aménagement écosystémique dont l’objectif principal est d’aménager nos forêts en s’inspirant de la dynamique naturelle.
par Marie-Claude Boileau | 10 juin 2024
L’état d’un écosystème forestier varie en fonction des effets et de l’ampleur des perturbations naturelles (ex. : feux et épidémies d’insectes) et anthropiques (ex. : activités forestières) qui l’affectent. La productivité d’un écosystème forestier, qui correspond à sa capacité de produire de la biomasse végétale et animale, est déterminée en grande partie par le climat, la fertilité du sol et sa composition végétale.
Le maintien et l’amélioration de l’état et de la productivité des écosystèmes forestiers dépendent de leur capacité à résister et à récupérer après des perturbations ponctuelles (ex. : feux) ou chroniques (ex. : précipitations acides). Le suivi des territoires touchés par les perturbations permet de documenter l’évolution de l’état des écosystèmes forestiers et d’en évaluer les effets sur la productivité.