À la suite de la nomination du nouveau conseil des ministres, le Secteur des forêts relève désormais du ministère des Ressources naturelles et des Forêts alors que les secteurs de la faune et des parcs relèvent du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Les ajustements requis seront apportés progressivement au site Web.

Effet à court terme d’une coupe partielle suivie d’un épandage de matière résiduelle fertilisante sur la croissance des érables à sucre dans des érablières à vocation forestière en Estrie

Note de recherche forestière no 163

Les matières résiduelles fertilisantes (MRF) constituent une solution de rechange intéressante à l’utilisation d’engrais de synthèse et de chaux, tant sur le plan économique qu’environnemental. Nous avons échantillonné 12 blocs expérimentaux dans des érablières en Estrie (Québec, Canada) où l’on avait effectué une coupe partielle et où, 1 à 4 ans après celle-ci, on avait épandu 25 Mg·ha−1 d’une MRF composée essentiellement de cendres de bois et de lie de liqueur verte, sur environ la moitié de la surface de chaque bloc. Les sols de ces blocs montraient généralement une carence en calcium. Nous avons mesuré la croissance en surface terrière des érables à sucre résiduels dans les 2 parcelles de chaque bloc avant l’application de la coupe partielle, après la coupe, puis de 2 à 6 ans après la fertilisation. La coupe partielle a entraîné une augmentation de croissance de 22 % par rapport à celle avant intervention. Les résultats indiquent que la réaction de croissance après fertilisation est très variable selon le bloc et la classe de diamètre à hauteur de poitrine (DHP) des arbres. C’est seulement chez 70 % des arbres dont le DHP était inférieur à 30 cm que nous avons détecté que l’accroissement en surface terrière tendait à augmenter (de l’ordre de 1 cm2·an−1) après la fertilisation, par rapport aux arbres éclaircis seulement. Chez les arbres ayant un DHP de plus de 30 cm, la réponse observée à la fertilisation a plutôt été une baisse de croissance radiale.

Effets du creusage de fossés sur la croissance de l’érable à sucre dans trois érablières en Estrie

Note de recherche forestière no 162

Nous rapportons les résultats de l’analyse de la croissance en surface terrière de l’érable à sucre (Acer saccharum Marshall), 6 ans après le creusage de fossés de drainage de surface dans 3 érablières de la région de l’Estrie au Québec (Canada). L’installation de ces fossés fait suite à l’observation, au cours des années 2010, du dépérissement des érables en raison d’un drainage déficient des sols. Ces sols avaient une texture loameuse à argileuse et une faible perméabilité intrinsèque. Les fossés devaient capter une partie des eaux de surface afin d’améliorer le drainage dans les 30 à 40 premiers centimètres de la surface du sol. L’analyse des carottes de sondage prélevées dans des troncs d’érables dans les 3 érablières indique qu’au cours des 6 années suivant le creusage des fossés, l’accroissement des arbres a diminué de 41 %, en moyenne, par rapport aux valeurs des 14 années précédant l’opération. La baisse de croissance a touché principalement les arbres de la classe de diamètre à hauteur de poitrine (DHP) de 25 à 40 cm et dans une moindre mesure, ceux de la classe de DHP de 10 à 25 cm. L’analyse des données météorologiques indique qu’entre les décennies 1960 et 2010, la quantité et la fréquence des précipitations ont augmenté significativement, tout comme les indices de saturation en eau du sol. Ces changements climatiques expliquent en partie l’apparition des problèmes de dépérissement forestier et de drainage déficient. Des travaux sylvicoles réalisés une dizaine d’années avant le creusage des fossés ont pu contribuer aussi à compacter le sol et à réduire sa perméabilité. Une étude plus élaborée s’avérerait utile pour départager l’effet des fossés de drainage de celui des changements des précipitations sur la vigueur et la croissance des érables à sucre dans ces érablières au sol peu perméable provenant de tills glaciaires.

Protocole standardisé pour le suivi des populations de rainettes faux-grillon dans le sud du Québec

La rainette faux-grillon est un petit anoure dont la taille réduite, la coloration et le comportement cryptique compliquent la détection. L’écoute des chants de reproduction demeure pour ces raisons la meilleure méthode pour déceler la présence et déterminer l’abondance relative de cette espèce dans un milieu donné. Étant donné son fort déclin au Québec, cette espèce menacée fait l’objet d’un suivi des populations permanent, mis en place en 2008 par le gouvernement du Québec. Les inventaires doivent être réalisés sur le long terme pour permettre de déceler des déclins ou des croissances et de mieux évaluer la viabilité des populations.

Les principaux objectifs de ce protocole sont : 1) Détecter les variations dans la répartition spatiale (occupation) de l’espèce et 2) Détecter les variations dans son abondance relative (répartition temporelle).

Il a été écrit dans le but d’accompagner les biologistes et les techniciens de la faune du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et leurs collaborateurs dans la réalisation du programme de suivi à long terme des populations de rainettes faux-grillon dans le sud du Québec.

Inventaire de la héronnière de La Grande Île – Archipel du lac Saint-Pierre – 1975 à 2011

Ce rapport a comme objectif de regrouper l’information et de rendre accessible la méthodologie et les résultats de suivi de la plus grande héronnière du Québec. Les inventaires terrestres ont été réalisés entre 1975 et 2011 sur La Grande Île, située à Saint-Ignace-de-Loyola dans la région de Lanaudière. On y présente le dénombrement et la localisation des nids, une description de l’habitat ainsi que les principales menaces reliées à la protection des espèces nicheuses.

Les unités homogènes de végétation du Québec méridional


Les unités homogènes de végétation se définissent comme des « portions de territoires aux caractéristiques semblables du point de vue des relations de la végétation (actuelle et potentielle) et de ses variables explicatives ». Cette définition repose sur le concept que les paysages forestiers, formés d’un assemblage de peuplements d’âge et de composition variés, se forment sous l’effet combiné de variables du climat (C), des perturbations naturelles (PN), du milieu physique (MP) et des perturbations humaines (PH).

À titre d’exemple, le passage de la forêt résineuse de l’ouest à la forêt résineuse de l’est est en grande partie occasionné par les changements du climat (C) (augmentation des précipitations), du milieu physique (MP) (relief peu marqué vers un relief accentué) et des perturbations naturelles (PN) (allongement du cycle de feu).

La triple combinaison des variables C∩PN∩MP est la façon d’exprimer les changements observés dans les paysages forestiers naturels de la forêt résineuse.

Les unités homogènes et leur originalité

Les unités homogènes sont le résultat d’une classification basée sur les récentes méthodes numériques d’analyse de données liées à l’écologie, intégrant des connaissances sur les perturbations naturelles accumulées au cours des 30 dernières années. Les unités homogènes incluent également les perturbations humaines permettant de cibler, par exemple, les territoires soumis à d’importants changements de composition au cours de la colonisation.

Les unités homogènes et les districts écologiques

Afin de délimiter les unités homogènes, la description des 2 539 districts écologiques du Québec méridional a été bonifiée par rapport à la végétation actuelle et potentielle, d’une part, et par les quatre familles de variables explicatives (C, MP, PN, PH), d’autre part.

Les traitements numériques de ces données ont permis de quantifier l’apport respectif des quatre familles de variables, prises individuellement ou en combinaison, à la formation des paysages forestiers, et de regrouper les districts écologiques selon une hiérarchie formée de cinq niveaux d’unités homogènes, chacun présentant des territoires plus finement découpés (voir la carte).

Les unités homogènes sont bien adaptées à la mise en œuvre de l’aménagement écosystémique, car elles représentent des territoires homogènes eu égard à la végétation et aux régimes de perturbations. Ces deux éléments sont au cœur même du concept de l’aménagement écosystémique dont l’objectif principal est d’aménager nos forêts en s’inspirant de la dynamique naturelle.