par Claire Morin | 8 mars 2023
La population de dorés jaunes du lac Chopin a été étudiée par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) en 2019-2020 dans le but de vérifier l’état de santé de cette population exploitée.
Les travaux ont confirmé que la population de dorés jaunes cohabite avec six espèces, dont l’achigan à petite bouche. L’abondance et la biomasse du doré jaune sont très faibles comparativement à celles de certains plans d’eau de la zone 15. La modalité de gamme de taille exploitée (32 à 47 cm) ne semble pas avoir eu d’effets positifs sur la densité de la population ni avoir augmenté la taille des prises. Le doré est vraisemblablement en difficulté au lac Chopin en raison d’une récolte qui aurait dépassé le rendement maximal soutenu et d’un recrutement en dorés très réduit, et ce, pendant plusieurs années. Les obstructions créées par les barrages de castors pendant la fraie et la prédation de l’achigan à petite bouche ont contribué au déclin de cette population de doré.
par Claire Morin | 27 février 2023
Dans l’objectif de suivre l’état de santé des populations de touladis, des inventaires sont effectués périodiquement. Le plus récent remonte à l’été 2021 au lac Mégantic.
Les travaux révèlent que l’habitat estival du touladi est optimal. La population de touladis dépend en grande partie des ensemencements de mise en valeur réalisés par le Ministère étant donné que la proportion de poissons d’origine naturelle est faible.
L’abondance du touladi a subi une augmentation en 2016, et les valeurs se rapprochent maintenant du seuil visé pour une population à l’équilibre. La population est composée principalement de touladis de taille moyenne. La mortalité est plus marquée chez les poissons de plus de 60 cm, une conséquence potentielle de l’exploitation par la pêche sportive.
Au moment où l’inventaire a été effectué, le régime alimentaire des touladis était dominé par l’éperlan arc-en-ciel. La croissance des touladis est plutôt rapide, et ils peuvent atteindre une grande taille. Plusieurs espèces compétitrices pour les mêmes ressources alimentaires se trouvent dans le plan d’eau.
par Claire Morin | 27 février 2023
Un inventaire aérien de l’orignal dans la zone de chasse 17 a démontré une baisse de 35 % depuis 2009. Le nombre d’orignaux y a été estimé à 1 036 (±16 %; α = 0,1), soit une densité de 0,52 orignal/10 km2. La réduction de la qualité de l’habitat au cours de la dernière décennie ne limiterait pas la croissance du nombre d’orignaux. Le faible ratio de 27 mâles/100 femelles est sans précédent. La chasse hautement sélective réalisée depuis 1996 est devenue non soutenable. L’accroissement de la proportion de femelles augmente toutefois le potentiel de résilience de cette population. Cependant, la faible proportion de 30 faons/100 femelles indique un problème de recrutement dans la zone 17. La hausse du taux de mortalité des adultes serait davantage causée par une surexploitation par la chasse que par la prédation par le loup. Le suivi inadéquat de la récolte autochtone sous-estimerait son effet sur la population d’orignaux. La spéculation sur les causes de mortalités limite l’interprétation des proportions attribuables à la chasse et à la prédation. L’écosystème de la zone 17 serait encore favorable à la croissance du nombre d’orignaux dans un contexte de gestion durable de la chasse.
par Claire Morin | 20 février 2023
L’habitat du touladi au lac Quinn est optimal, mais la reproduction naturelle est déficiente et la biomasse des femelles reproductrices a diminué de près de 85%. La taille moyenne des femelles reproductrices est supérieure à la taille minimale de la récolte par la pêche sportive. L’abondance de la population du touladi est influencée par les ensemencements. Plusieurs espèces dans la communauté de poissons, dont l’achigan à petite bouche, pourraient mettre en péril le recrutement naturel du touladi par la prédation et la compétition. La diminution du cisco de lac, principale proie du touladi est préoccupante.
par Marie-Claude Boileau | 17 février 2023
Les deux rivières témoins pour le saumon au Québec procurent annuellement des informations de première importance pour la compréhension de l’évolution des stocks des saumons au Québec. On constate cette année que la survie des oeufs jusqu’au stade smolt a été de 3,37 % sur la rivière Saint-Jean ce qui est plus élevé que la moyenne qui est de 2,98 % sur cette rivière. Sur la rivière de la Trinité, la survie en rivière avait connu un bas historique après la crue estivale exceptionnelle de 1996, mais la situation ne cesse de s’améliorer depuis. Cette année, la survie en rivière a été de 2,23 %, soit tout près de la moyenne qui est de 2,32 %.
Les montaisons de saumons, particulièrement celle des grands saumons, a été nettement meilleure que celle des années précédentes. La survie en mer est près de la moyenne sur la rivière Saint-Jean avec 1,38 % alors que la moyenne est de 1,28 % sur cette rivière. Sur la rivière de la Trinité, la survie en mer s’est améliorée mais demeure faible à 0,83 % alors que la moyenne est de 2,48 %. Les reproducteurs sur la rivière Saint-Jean ont déposé près de trois fois plus d’oeufs que ce qu’exige le seuil de conservation. Par contre, le nombre d’oeufs déposés sur la rivière de la Trinité n’a pas atteint le seuil de conservation pour une troisième année consécutive, ce qui est nettement insuffisant.
Les indicateurs de la montaison montrent que la survie en mer s’améliore lentement. La montaison de madeleineaux devrait diminuer légèrement sur la rivière Saint-Jean en 2004 et la montaison de grands saumons devrait être inférieure à celle de l’année précédente mais tout de même demeurer une bonne montaison à l’égard de celles observées depuis 1995. Sur la rivière de la Trinité, la montaison de madeleineaux pourrait être moindre que celle des deux dernières années mais la montaison des grands saumons sera, selon nos modèles, supérieure à celle des quatre dernières années. Le seuil de conservation devrait être facilement atteint sur la rivière Saint- Jean; par contre, sur la rivière de la Trinité, il faudrait restreindre la pêche pour atteindre le seuil de conservation.
Si les rivières du Québec se comportent comme les rivières témoins, on devrait donc s’attendre à de bonnes montaisons de saumons en 2004, un peu moindres que celles de l’année dernière au sud du Saint-Laurent. Sur la rive nord du Saint-Laurent, les montaisons devraient s’améliorer mais demeurer sous le seuil de conservation à maints endroits.