par Claire Morin | 5 juin 2023
La gestion des populations de dorés au Québec est balisée par un plan de gestion depuis 2011. De 1999 à 2016, une taille minimale de 32 cm de longueur totale était appliquée au lac Preissac. Depuis 2016, seuls les dorés jaunes ayant une taille de 32 à 47 cm peuvent être conservés sur ce plan d’eau, afin d’assurer la reproduction de l’espèce. Dans l’objectif de suivre l’état de santé de la population de dorés jaunes au lac Preissac, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) y réalise des inventaires normalisés. Le dernier inventaire a été effectué en septembre 2021 et 2022 par la pose de 36 filets maillants dans l’habitat du doré. Lors des inventaires de 2001 et 2015, 42 et 36 filets ont été posés, respectivement. Chacun de ces inventaires s’est déroulé sur deux années. Un inventaire a également été réalisé en 1993, 1994 et 1995, mais celui-ci ne sera pas présenté dans ce bilan car, pour la majorité des indicateurs, les résultats ne peuvent être comparés avec ceux des inventaires plus récents. Ce bilan a pour but de présenter les principaux résultats de cet inventaire et les tendances qui s’en dégagent.
par Claire Morin | 5 juin 2023
Des travaux d’échantillonnage de la pêcherie commerciale d’anguilles d’Amérique (Anguilla rostrata) de l’estuaire du Saint-Laurent ont été réalisés en 2022. Le projet consistait à estimer la proportion d’anguilles argentées en avalaison qui provenaient des transferts de 6,8 millions de civelles réalisés au Québec et en Ontario entre 2005 et 2010. La caractérisation de la récolte commerciale a permis d’estimer les débarquements des 10 pêcheurs actifs dans l’aire d’étude à 16,8 tonnes métriques ou 10 945 anguilles argentées au cours de l’automne 2022. Les captures par unité d’effort (CPUE) ont été estimées à 5,8 kg d’anguilles par mètre de tenture (effort de pêche) en 2022, une valeur divergeant significativement de la moyenne de la période 2009-2021 (4,4 ± 1,5 kg/m). La tendance à la hausse des CPUE observées depuis 2009 s’est maintenue pour l’année 2022. La proportion d’anguilles transférées lors de la migration automnale de 2022 était de 24,3 %, en hausse par rapport à celle établie au terme de la saison de pêche 2021 (16,3 %). À partir de la proportion de 2022, il a été estimé qu’environ 45 856 (27 418 – 63 325) anguilles argentées provenant des transferts ont migré par l’estuaire en 2022, contribuant au stock reproducteur de l’espèce et surpassant les débarquements totaux déclarés par les pêcheurs commerciaux. Malgré une hausse de la proportion d’anguilles issues des transferts comparativement à l’année précédente, il est probable que la contribution des anguilles transférées diminue progressivement au cours des prochaines années. L’âge et la taille moyens des anguilles d’origine naturelle en avalaison (14,1 ± 2,7 ans et 902,9 ± 94,8 mm) étaient significativement plus élevés que ceux des anguilles transférées (13,6 ± 1,3 ans et 857,6 ± 125,0 mm). Les différences morphologiques entre les deux groupes d’anguilles sont dorénavant négligeables, et les anguilles issues des transferts ont le potentiel d’atteindre des tailles importantes. La présence du parasite exotique Anguillicola crassus a été confirmée dans la vessie natatoire de 27 anguilles, menant l’infestation à une prévalence de 8,11 % et à une abondance moyenne de 2,0 ± 2,0 parasites par sujet infecté. La majorité des anguilles parasitées par le nématode étaient d’origine naturelle (81,5 %). Malgré la hausse graduelle de la prévalence du nématode chez les anguilles, l’abondance moyenne du parasite par sujet infecté est demeurée relativement stable. L’abondance des anguilles en avalaison dans l’estuaire du Saint-Laurent ne représentait en 2022 que 31,6 % (27,7 – 35,7) des effectifs estimés en 1996 et 1997. Sans une hausse importante du recrutement, l’abondance des anguilles produites en amont de Québec demeure préoccupante pour l’avenir.
par Claire Morin | 25 mai 2023
La région de l’Estrie a connu une première introduction de la moule zébrée en 2017, dans le lac Memphrémagog. Depuis, l’espèce s’est répandue vers l’aval du bassin versant, soit dans la rivière Magog, le lac Magog et la rivière Saint-François. Elle a également été introduite dans un lac situé à proximité, soit le lac Massawippi, puis en aval dans la rivière Massawippi. Une fois qu’elle est introduite dans un milieu dont les conditions lui sont favorables, la moule zébrée peut proliférer rapidement. La moule quagga fréquente un habitat semblable à celui de la moule zébrée, mais elle peut toutefois vivre dans des eaux plus froides et plus profondes. La moule quagga a complètement envahi les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent jusqu’en aval nord de la ville de Québec. L’espèce est donc susceptible d’être introduite dans la région de l‘Estrie, au même titre que l’a été la moule zébrée.
L’objectif principal de ce portrait est d’identifier les lacs ayant une concentration de calcium propice au développement de moules zébrées et quagga dans la région de l’Estrie et ce, afin de distinguer les lacs et les cours d’eau les plus vulnérables à leur invasion en termes de caractéristiques physico-chimiques.
par Claire Morin | 15 mai 2023
Afin de connaître les températures de l’eau en période de fraie et la chronologie de la reproduction du doré noir du lac Saint-Pierre, le stade de développement des gonades de femelles a été mesuré aux printemps 2014, 2021 et 2022. Des modèles ont permis de déterminer la température et le nombre de degrés-jours prédisant le début, le maximum et la fin de la fraie. Ces seuils ont ensuite été utilisés pour simuler annuellement les dates de reproduction du doré noir de 2005 à 2022. La présente étude suggère que la réglementation de la pêche sportive actuelle ne garantit pas la protection de la majorité de la reproduction des dorés noirs dans le lac Saint-Pierre.
par Claire Morin | 11 mai 2023
Dans le cadre de cette étude, certaines caractéristiques des composantes sociales, économiques et écologiques associées à la conservation des espèces fauniques menacées, vulnérables ou susceptibles de le devenir ont été analysées. L’étude démontre que la grande majorité des Québécois(es) est préoccupée par la situation actuelle des espèces menacées, vulnérables ou susceptibles. En outre, du point de vue social et économique, cette étude montre qu’il y a une acceptabilité sociale pour établir des programmes pour accélérer le rétablissement des espèces fauniques. Du point de vue écologique, d’après les indicateurs proposés par les experts consultés, le niveau de précarité d’une espèce est ce qui devrait primer pour déterminer l’urgence d’intervention.