Pleins feux sur… les bois et les cornes chez les mammifères
Tu as sûrement remarqué que certaines espèces de mammifères portent des extensions sur la tête. On les trouve chez les mâles, mais parfois aussi chez les femelles. On donne différents noms à ces structures : bois, cornes, panache, ramure. Qu’est-ce qui différencie ces appellations? Quelles sont leurs fonctions? De quoi sont faites ces structures?
Deux structures différentes
Tout d’abord, même si les termes bois et cornes sont parfois utilisés à tort pour désigner le panache des cervidés, il s’agit de structures différentes.
Les bois et les cornes sont des structures paires qui poussent à partir des os frontaux du crâne. Contrairement aux cornes, les bois sont faits d’os, sont ramifiés et tombent chaque année. Les cornes sont des structures permanentes, simples, sans ramifications et constituées d’un corps osseux et d’une enveloppe de kératineKératine : protéine naturelle produite par le corps des humains et des animaux. Chez l’humain, elle permet de bâtir les ongles, les cheveux et les poils. Les cheveux sont composés à 97 % de kératine..
Les bois
La présence de bois représente une des principales caractéristiques des animaux de la famille des cervidés qui est composée, entre autres, de l’orignal (Alces alces), du cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) et du caribou (Rangifer tarandus caribou). Les bois, aussi appelés panache ou ramure, sont présents seulement chez les mâles (à l’exception du caribou) et ils peuvent atteindre une taille imposante. Leur forme varie selon les espèces.
La croissance est contrôlée par des hormones. Elle débute en avril et en mai. Dans l’hémisphère nord, l’augmentation de la durée du jour joue aussi un rôle dans la croissance du panache. Au début du développement, les bois ont un contenu élevé en eau et en protéines. Durant leur croissance, les bois sont recouverts d’une peau appelée velours qui est riche en vaisseaux sanguins et en nerfs.
À la fin de la croissance, la matière osseuse qui forme l’extérieur des bois devient plus compacte alors que le centre est occupé par une matière spongieuse. Le velours « meurt » et tombe. L’animal frotte son panache contre les arbres et arbustes pour s’en débarrasser. Ces frottements polissent les bois et les colorent d’une teinte brunâtre.
Les mâles utilisent leurs bois durant la période de reproduction lors des interactions avec les autres mâles. Les bois servent aussi à impressionner les femelles. En hiver, la courte longueur du jour diminue l’action des hormones qui agissent sur la croissance des bois. Le point de contact des bois avec le crâne s’affaiblit entraînant leur chute. Durant l’hiver, les mâles n’ont donc pas de panache. La croissance reprendra au printemps suivant.
Il faut noter que, chez les mammifères, les bois sont le seul organe capable de se regénérer intégralement. Ce phénomène est étudié par plusieurs scientifiques pour comprendre les principes de la régénération chez les mammifères.
Les cornes
Les cornes sont présentes chez les animaux de la famille des bovidés qui est composée, entre autres, de la chèvre, de la vache, du bœuf musqué (Ovibos moschatus) et du mouton. Contrairement aux bois, les cornes sont souvent présentes chez les femelles. Elles sont composées d’un corps osseux qui est recouvert de kératine. Les cornes ne sont pas ramifiées, mais les formes et les tailles varient d’une espèce à l’autre.
À l’inverse des bois, les cornes ne tombent pas; elles demeurent toujours sur l’animal et, pour plusieurs espèces, leur croissance est continue. Dès la naissance, de petites protubérances cartilagineuses apparaissent sous la peau, au-dessus du crâne. Les cornes possèdent leur propre structure osseuse et sont attachées aux os du crâne. Chez les bovidés, les cornes se développent à partir des os frontaux ou au-dessus d’eux.
Semblables aux bois, les cornes sont également utilisées par les mâles lors des combats ainsi que lors de la période de reproduction, pour impressionner les femelles. Ces combats impliquent souvent des collisions qui déterminent la force des individus.
En général, on trouve les cornes chez les deux sexes des espèces de grande taille, mais non chez les femelles des espèces de petite taille. C’est probablement parce que les espèces de grande taille sont plus enclines à se battre alors que les espèces de petite taille optent plutôt pour la fuite. Chez les espèces où les cornes sont portées par les deux sexes, elles sont plus épaisses à la base et plus résistantes aux coups chez les mâles. Chez les femelles, elles sont plus droites et minces, ce qui en fait des armes de défense plus efficaces pour harponner.
Du vent et des cornes
As-tu déjà entendu l’expression « Il vente à écorner les bœufs! » lorsque le vent est très fort? Ne t’inquiète pas; ça ne vient pas du fait que les bœufs peuvent perdre leurs cornes s’il vente trop. L’explication de cette expression est beaucoup plus réaliste.
Les bœufs peuvent porter de longues cornes. Alors, quand ils sont plusieurs dans un espace restreint, comme dans une grange, il est dangereux qu’ils se blessent. Donc, à une certaine époque, les agriculteurs devaient tailler les cornes pour éviter ces blessures. Toutefois, la manœuvre pouvait provoquer des saignements. Les mouches, attirées par ce sang, pouvaient contaminer les plaies sur la tête des bœufs et entraîner des infections. Donc, pour éviter la présence de mouches, les agriculteurs attendaient qu’il y ait de grands vents à l’extérieur. Ils disaient alors qu’il ventait assez pour enlever les cornes des bœufs, d’où l’expression « il vente à écorner les bœufs ».
Il paraît que :
- Il n’y a pas que les mammifères qui peuvent posséder des cornes. Certains insectes (scarabées) et reptiles (caméléons) peuvent également en avoir.
- Les espèces comme le narval (Monodon monoceros), le morse (Odobenus rosmarus), le sanglier (Sus scrofa) et l’éléphant n’ont pas des cornes, mais des défenses. Celles-ci sont faites d’ivoire, la matière qui forme les dents.
Jeu
Jeu d’association à imprimer : Bois, cornes ou dents
Pour en savoir plus…
Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)