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Orignal mâle. © US Forest Service.

Pleins feux sur… la chasse à l’orignal

Orignal dans un décor féerique.

Orignal dans un décor féerique. © MELCCFP.

Le mois de septembre est associé à la rentrée scolaire. C’est aussi le moment tant attendu pour des centaines de milliers de personnes qui se dirigent en forêt. Ce sont des adeptes de la chasse à l’orignal (Alces alces). Y a-t-il des chasseurs dans ta famille, dans ton entourage? Si c’est le cas, tu dois certainement ressentir cette fébrilité qui les gagne et constater toute la préparation nécessaire pour réaliser cette activité. L’une des clés du succès est de bien connaître les habitudes de l’animal et son habitat. Que sais-tu du roi de nos forêts?

Le plus grand des cervidés de l’Amérique du Nord

Robuste bête aux longues pattes effilées qui lui permettent de circuler facilement parmi les arbres tombés et dans la neige profonde, l’orignal est le plus grand des cervidésCervidé : famille de mammifères ruminants dans laquelle on trouve le cerf de Virginie, le caribou, l’orignal, etc. à parcourir les forêts de l’Amérique du Nord. En fait, c’est le plus grand mammifère terrestre du Québec. Il peut atteindre deux mètres de hauteur et pèse en moyenne 455 kilogrammes!

Orignal dont le velours séché est suspendu à son panache.

Orignal dont le velours séché est suspendu à son panache. © MELCCFP.

Pour la plupart des gens, l’orignal mâle ne gagnerait sans doute pas le prix du plus bel animal de la forêt… On dit de lui qu’il a une tête allongée avec un large museau pendant; une longue barbiche, appelée cloche ou fanon, au menton; les épaules hautes, voûtées et surmontées d’une bosse et la queue très réduite. En plus, les mâles sont affublés d’un large panache en forme de palettes recourbées, forme caractéristique du panache qui n’apparaît que lorsque le mâle a plus de 4 ou 5 ans.

La croissance de ce panache irrigué de vaisseaux sanguins et couvert d’une peau veloutée débute en avril et se poursuit jusqu’à l’automne. En septembre, les orignaux frottent leur panache contre les troncs d’arbres afin de se débarrasser du velours asséché qui les recouvre. Puis, habituellement, les mâles perdent leur panache en décembre ou en janvier; il repoussera au printemps suivant.

On trouve l’orignal dans une diversité d’habitats

Jeune orignal en compagnie de sa mère.

Jeune orignal en compagnie de sa mère. © MELCCFP.

Il habite les forêts mixtes, particulièrement les sapinières à bouleau blanc ou à bouleau jaune. Il fréquente les éclaircies, les brûlis, les zones de coupes forestières, les aulnaies, les baies des lacs couvertes de végétation submergée, les marécages et les étangs. Il est actif principalement à l’aube et au crépuscule. Le jour, il se repose ou rumine allongé dans les broussailles ou près des conifères, laissant une empreinte ovale dans la neige ou la mousse. Oui, oui, il rumine comme une vache!

Durant l’été, pour fuir les insectes piqueurs et la chaleur, l’orignal se réfugie dans les lacs. Il est très à l’aise dans l’eau. Il peut y passer plusieurs heures par jour et nager sur une vingtaine de kilomètres. Il plonge parfois à plus de 5 m pour extirper des plantes aquatiques nécessaires à sa croissance. De tous les cervidés nord-américains, seul le caribou est un meilleur nageur.

Orignal qui renifle.

Orignal qui renifle. © MELCCFP.

Pendant la période de reproduction (de septembre à octobre), les femelles poussent des bramements nasillards pour inviter les mâles à les rejoindre. Ces appels peuvent parfois être entendus à plus de 3 km. Le chasseur imite d’ailleurs cet appel pour attirer l’orignal mâle, c’est le « call ». Les mâles répondent en émettant des cris rauques et brefs , en frottant leurs bois aux arbres et en combattant leurs rivaux dans des rituels généralement sans blessures. Les mâles se parfument pour attirer les femelles! Ils grattent le sol humide avec leurs sabots, urinent et s’y vautrent. Les chasseurs parlent d’une souille d’orignal lorsqu’ils voient et sentent cette dépression.

La chasse à l’orignal

Orignal.

Orignal. © MELCCFP.

En plus de bien connaître l’animal et son habitat, il faut respecter la réglementation . Savais-tu que le territoire québécois comprend des terres privées et des terres publiques, dites terres du domaine de l’État? Ce territoire est divisé en 28 zones de chasse. Dans chacune de ces zones, il y a des règles de chasse qui s’appliquent. Ces règles peuvent varier d’une zone à l’autre, il faut donc s’assurer de bien connaître les règles de la zone où l’on va chasser.

Par exemple, imagine que tu vas chasser l’orignal sur les terres privées de ton oncle situées dans la Beauce près de Frampton. Tu seras en compagnie de ton père et vous avez le droit d’abattre un orignal mâle ou un veau pour deux chasseurs. Vous chassez à l’aide d’une arbalète et vous avez prévu vous rendre à votre site de chasse dès l’ouverture.

Orignal camouflé.

Orignal camouflé. © MELCCFP.

Tu as visité et préparé ton territoire de chasse depuis plusieurs mois. Tu as exploré le milieu pour trouver des signes de présence, pistes, brouts, fèces, souille, etc. Dès le printemps, tu es allé sur les lieux, tu as choisi un emplacement pour déposer un bloc de sel. En fait, tu as préparé une saline. Le sodium est un élément indispensable dans l’alimentation de l’orignal. Il sert à sa croissance, à la formation du panache, à la reproduction, à la lactation et assure la beauté de son pelage. En milieu naturel, il trouve une partie du sodium en mangeant des plantes aquatiques. En installant ton bloc de sel, tu combles ainsi une partie des besoins de l’animal et tu espères qu’il reviendra à la saline et qu’il sera là quand tu chasseras cet automne.

Chasse à l'orignal - Trois chasseurs fiers de leur capture.

Chasse à l’orignal – Trois chasseurs fiers de leur capture. © Jessy Dynes.

Ce jour-là, tu as en ta possession ton permis de chasse. Tu as pris soin de laver tes vêtements avec un savon inodore. Tu te confonds dans le paysage, tu deviens inodore, incolore, immobile, que dis-je invisible. Puis c’est l’attente, tu écoutes les geais bleus (Cyanocitta cristata) « crier », tu vois les écureuils roux (Tamiasciurus hudsonicus) gambader d’un noisetier à l’autre. C’est l’automne, un voilier de bernaches du Canada (Branta canadensis) passe au-dessus de toi. Il faut être patient et guetter le moindre mouvement.

Puis, au moment où ton père semblait cogner des clous, tu lui donnes un coup de coude. Tu as entendu une brindille craquer. Ton cœur bat la chamade, vous voilà tous deux aux aguets. Puis, une masse brune se dessine dans les broussailles, mais tu ne parviens pas encore à bien voir s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle . Avant de tirer, tu dois être certain de ta cible. C’est l’une des règles de base que tu as apprises en suivant ton cours d’initiation à la chasse. Puis, l’animal lève enfin la tête et… il ne porte pas de panache. C’est une femelle… Tu en seras quitte pour une montée d’adrénaline! Mais attention, elle n’était pas seule, le veau se présente maintenant. Tu retiens ton souffle, tu vises la zone vitale et tu décoches la flèche…

Il paraît que…

  • Un orignal avec son imposant panache.

    Un orignal avec son imposant panache. © MELCCFP.

    L’orignal a une vue très faible, mais cette lacune est compensée par ses sens de l’odorat et de l’ouïe.
  • Malgré sa taille imposante et son panache, même un mâle adulte peut se déplacer dans la forêt dense presque aussi silencieusement qu’un chat.
  • L’orignal peut rester immergé près d’une minute.
  • Sa ramure (bois) est particulièrement impressionnante, avec un diamètre de près de 2 mètres et un poids frôlant les 20 kg.

Pour en savoir plus…

Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)

Faune et flore du pays