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Ours noir.

Pleins feux sur… la chasse à l’ours noir

Chasseurs et ours noir adulte. © Musée du Bas-Saint-Laurent.

Au début de la colonie, moi, l’ours noir (Ursus americanus), j’étais recherché pour ma viande et ma fourrure. Avec le temps, les agriculteurs ont vu en moi un ennemi qui s’en prenait au bétail et aux cultures. Il y a à peine 50 ans, j’ai reçu le titre de vermine et une prime était offerte pour ma mise à mort. Selon les époques, ce n’est pas toujours facile d’être un ours! Qu’en est-il aujourd’hui? Pour le savoir, je t’invite à lire cette capsule.

Gourmand, moi?

À quoi ressemble ma vie? Manger, dormir et assurer ma descendance, voilà mes principales activités. Durant les mois de novembre à avril, je dors! Que se passe-t-il vraiment dans la tanière? Suis-je un véritable hibernant? Je t’invite à consulter la capsule Pleins feux sur… l’hiver et l’ours noir pour trouver des réponses à ces questions. Pour être en mesure de passer près de cinq mois sans manger, je fais des réserves de graisse. Je mange donc énormément avant de m’installer dans la tanière. Trouver de la nourriture est primordial. Dès le mois de mai, je suis en quête d’aliments. Au tout début de l’été, si je trouve un faon ou un veau laissé sans surveillance, je sais en profiter…

Ours noir. © Hal Korber.

Je recherche des fourmis, je retourne les troncs d’arbres renversés et les pierres. En fait, je mange de tout selon le temps de l’année. À la fin de l’été et au début de l’automne, je me dirige vers les sites où je trouve des petits fruits charnus, des bleuets et des framboises. Je raffole particulièrement des fruits secs comme les faînes et les glands. Ma gourmandise est légendaire et ce trait de ma personnalité est d’ailleurs exploité par les chasseurs et les piégeurs.

Ma gourmandise, ma faiblesse

La principale technique de chasse consiste à m’attirer vers des sites appâtés au printemps, du 15 mai à la fin de juin. Comme j’ai épuisé mes réserves de graisse durant l’hiver, je suis affamé! Doté d’un excellent odorat, sans parler de ma mémoire, si je trouve un endroit où je peux facilement me procurer de la nourriture, j’y retourne sans hésiter. Le chasseur, lui, attend à l’affût bien à l’abri dans son mirador.

Appâtage de l’ours noir. © Pourvoirie Le Domaine Shannon.

Ce sont souvent les mâles qui sortent les premiers et ils sont très mobiles. La chasse se déroule au printemps, en même temps que le piégeage et, pour certaines zones, il y a aussi une chasse automnale.  

Chasse et piégeage

J’ai un double statut, je suis un animal à fourrure (piégeage) et un gros gibier (chasse). J’ai d’abord été recherché par les piégeurs, ce n’est qu’au début des années 1980 que le Ministère m’a placé officiellement dans le groupe des gros gibiers, au même titre que l’orignal (Alces alces) et le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus). Comme au temps du début de la colonie, j’ai maintenant repris ma place au sein des espèces convoitées par les chasseurs.

Mirador pour la chasse à l’ours noir. © Pourvoirie Le Domaine Shannon.

Je fais l’objet d’un plan de gestion. Dans un plan, le Ministère responsable de la gestion de la faune fixe des objectifs par zone de chasse afin de s’assurer que je ne suis pas en danger malgré les activités de prélèvement (chasse et piégeage). Le territoire du Québec est divisé en 28 zones de chasse. Dans chacune de ces zones, il y a des règles qui s’appliquent et qui peuvent varier d’une zone à l’autre, par exemple, la période de chasse et l’engin autorisé (arc, arbalète, armes à feu, etc.).

Ainsi, tout comme pour le cerf et l’orignal, les biologistes obtiennent de l’information par zone de chasse en effectuant un suivi des ours récoltés par la chasse. Ils peuvent connaître le nombre de bêtes abattues, le sexe de l’animal et son âge. Dans le plan de gestion, on mentionne aussi l’interdiction de posséder et de vendre des vésicules biliaires pour éviter que mes cousins d’Asie et d’Europe soient victimes d’un commerce particulier.

Un organe très recherché

Vésicules biliaires d’ours noir. © MELCCFP.

Ma vésicule biliaire est très prisée, notamment par certains citoyens québécois, canadiens, américains et les communautés d’origine asiatique qui leur conféreraient des propriétés et des vertus médicinales et aphrodisiaques. Avant l’interdiction de posséder et de vendre des vésicules biliaires, ces dernières étaient achetées sur le marché québécois au prix de 5 $ à 8 $ par gramme. Comme une vésicule pèse généralement entre 20 et 30 grammes, elle se vendait donc entre 150 $ et 240 $ au Québec.

Afin de me protéger, depuis 1992, en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), tout chasseur qui désire passer les douanes d’un pays ayant adhéré à la CITES avec une partie quelconque d’un ours noir doit d’abord obtenir un permis d’exportation de la CITES du pays d’où provient l’ours. Le Canada, dont le Québec, est signataire de cette convention.

Un suivi essentiel

Ours noir. © Gerald and Buff Corsi, California Academy of Sciences.

Mal encadrées, les activités de chasse et de piégeage pourraient avoir un impact négatif sur ma population, c’est pourquoi les biologistes sont vigilants et suivent de près les résultats de mon exploitation. Les femelles doivent être protégées, car je ne suis pas prolifique. Elles mettent bas aux deux, voire aux trois ou quatre ans selon la disponibilité de nourriture. Les mâles, eux, sont beaucoup plus mobiles et hasardeux que les femelles. Ils devraient normalement représenter plus de 65 % des bêtes prélevées et constituent donc un bon indicateur de suivi de la récolte. Si nécessaire, des modifications aux modalités d’exploitation de mon espèce peuvent être apportées (changement de la période de chasse, restriction dans les engins, etc.).

Je pose un défi aux biologistes qui ont la tâche de bien gérer mon espèce. Je ne leur ai pas encore livré tous mes secrets.

Il paraît que…

  • Mashkoush, Mascouche veut dire petit ours.
  • La pleine lune de janvier est souvent appelée la pleine lune des ours. Plusieurs oursons naissent en janvier dans la tanière.
  • L’enregistrement de tout ours abattu ou trouvé mort de cause naturelle est obligatoire. Je fais partie de la liste des animaux à déclaration obligatoire  du Québec.

Pour en savoir plus…

Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) 

Faune et flore du pays

CITES

North American bear center