Pleins feux sur… les espèces en danger et les chauves-souris
Savais-tu que les chauves-souris représentent un peu plus de 8 % de la diversité des espèces de mammifères que l’on trouve au Québec? En effet, sur un total de 95 espèces de mammifères, il existe 8 espèces de chauves-souris au Québec. Malheureusement, plusieurs de ces espèces sont aujourd’hui en danger. Mais avant d’essayer de comprendre ce qui les menace, faisons un peu plus connaissance avec ces animaux méconnus. Et je te propose un défi : à la fin de la capsule, saurais-tu me nommer rapidement au moins la moitié des espèces vivant au Québec.
La chauve-souris argentée (Lasionycteris noctivagans)
Statut au Québec : Figure sur la liste des espèces fauniques susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables.
Statut au Canada : Aucun.
Son nom vient de la couleur de son pelage, plutôt foncé mais avec le bout des poils argenté. Cette chauve-souris est plutôt solitaire et se trouve surtout dans le milieu forestier, près des cours d’eau.
La chauve-souris cendrée (Lasiurus cinereus)
Chauve-souris cendrée.
© M. B. Fenton.
Statut au Québec : Figure sur la liste des espèces fauniques susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables.
Statut au Canada : Aucun.
Elle est la plus grande de nos chauves-souris; son envergure d’aile peut faire jusqu’à 42 cm. On la reconnaît aux poils jaunâtres qui entourent sa face. On peut la trouver dans la cime des arbres des forêts de feuillus ou de conifères. Cette espèce est difficilement observable, car elle sort généralement tard la nuit pour se nourrir.
La chauve-souris pygmée de l’Est (Myotis leibii)
Statut au Québec : Figure sur la liste des espèces fauniques vulnérables.
Statut au Canada : Aucun.
C’est la plus petite de nos chauves-souris. Elle se trouve surtout dans les forêts montagneuses. Elle hiberne seule dans des crevasses de grottes ou de mines abandonnées.
La chauve-souris rousse (Lasiurus borealis)
Chauve-souris rousse.
© Michigan Science Art. ADW.
Statut au Québec : Figure sur la liste des espèces fauniques vulnérables.
Statut au Canada : Aucun.
Son pelage est généralement de couleur rousse ce qui permet de la distinguer facilement des autres espèces. Elle trouve repos à la cime des arbres où elle s’accroche souvent aux branches. Sa fourrure lui procure un parfait camouflage : il n’est pas facile de la trouver au travers de feuilles mortes ou des cônes de pins.
La grande chauve-souris brune (Eptesicus fuscus)
Statut au Québec : Elle est la seule de nos chauves-souris qui ne figure sur aucune liste d’espèces en danger, au Québec et au Canada.
Grande chauve-souris brune.
© Ann Arbor, CC Attribution.
Statut au Canada : Aucun.
Son pelage présente une grande diversité de couleurs. Cette espèce chasse surtout en milieu ouvert et se rencontre en milieu urbain. Elle est moins spécifique dans le choix de son site d’hibernation que les autres chauves-souris, car elle tolère mieux le froid et les courants d’air. Il lui arrive donc de choisir nos habitations à cette fin, bien qu’elle préfère les mines abandonnées et les grottes.
La petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus)
Petite chauve-souris brune.
© Frédérick Lelièvre.
Statut au Québec : Figure sur la liste des espèces fauniques menacées.
Statut au Canada : Selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), la petite chauve-souris brune est une espèce « en voie de disparition ».
Elle est l’espèce de chauve-souris dont la répartition est la plus étendue sur le territoire du Québec. On la trouve dans une grande diversité d’habitats : autant dans le milieu boisé que dans le milieu urbain. D’ailleurs, il arrive que des femelles choisissent un grenier ou un autre type d’habitation pour y élever leurs petits durant l’été.
La chauve-souris nordique (Myotis septentrionalis)
Chauve-souris nordique. © Phil Myers.
Statut au Québec : Figure sur la liste des espèces fauniques menacées.
Statut au Canada : Selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), la chauve-souris nordique est une espèce « en voie de disparition ».
La chauve-souris nordique ressemble beaucoup à la petite chauve-souris brune. Seules quelques caractéristiques permettent de les distinguer. Cette espèce est plutôt solitaire et se trouve en forêt boréale.
La pipistrelle de l’Est (Perimyotis subflavus)
Statut au Québec : Figure sur la liste des espèces fauniques menacées.
Statut au Canada : Selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), la pipistrelle de l’Est est une espèce « en voie de disparition ».
Ses poils tricolores (gris à la base, jaunâtres au centre et brun foncé à l’extrémité) permettent de la reconnaître à coup sûr. Bien qu’elle circule près des plans d’eau, cette espèce se trouve surtout en milieu forestier, à l’orée des bois.
Diminuer les menaces
Les chauves-souris doivent faire face à plusieurs menaces. En voici quelques-unes :
1) Le syndrome du museau blanc 
. Cette infection affecte les espèces de chauves-souris résidentes pendant leur hibernation. Aucun traitement efficace n’est présentement disponible contre ce champignon.
2) Le dérangement dans les hibernaclesHibernacles : endroits où les chauves-souris hibernent.endroits où les chauves-souris hibernent. L’hiver est une période durant laquelle les chauves-souris sont les plus vulnérables.
Parc éolien. © Denis Chabot, Le monde en images.
3) Les éoliennes. Elles causent de nombreuses morts, principalement chez les espèces migratrices, dues à des collisions mais aussi au barotraumatismeBarotraumatisme : traumatisme des organes internes causé par les variations de pression d’air près des pales des éoliennes..
4) La perte d’habitats.
5) L’épandage de pesticides. Cette menace touche directement le garde-manger des chauves-souris, car les espèces du Québec sont insectivores.
6) La prédation par les chats. Les chats domestiques sont de grands prédateurs de chauves-souris.
Etc.
Comme tu peux le constater, la survie des chauves-souris dépend de plusieurs facteurs. Les défis pour elles sont immenses. Par contre, il y a plusieurs choses que tu peux faire pour leur venir en aide, comme construire et installer un dortoir pour les accueillir. Tu peux aussi aider les scientifiques à mieux comprendre les chauves-souris, en signalant leur présence sur le site de Chauves-souris aux abris .
Mais la chose la plus importante que tu peux faire pour aider les chauves-souris, c’est probablement de t’informer afin d’en apprendre plus sur leur mode de vie palpitant. C’est aussi de reconnaître les nombreux services qu’elles nous rendent et de sensibiliser les gens autour de toi à l’importance de les protéger. Et, surtout, il faut arrêter de propager les fausses croyances qui circulent à leur sujet.
Il paraît que…
- Il est possible de classer les chauves-souris en deux grands groupes : les espèces cavernicoles et les espèces migratrices.
- Les chauves-souris cavernicoles sont dites résidentes car elles passent l’hiver au Québec. Elles hibernent dans des grottes naturelles ou dans des mines abandonnées.
- Les chauves-souris migratrices passent l’été au Québec et migrent dans le sud l’hiver.
- Au Québec, nous avons trois espèces de chauves-souris migratrices : la chauve-souris rousse, la chauve-souris argentée et la chauve-souris cendrée.
- Pouvez-vous nommer les cinq espèces de chauves-souris cavernicoles au Québec?
