Pleins feux sur… la pêche et le patrimoine faunique
Tu ne connais pas le terme patrimoine? Consulte les autres capsules Pleins feux sur… de la série sur le patrimoine : Pleins feux sur… la chasse et le patrimoine faunique, Pleins feux sur… le piégeage et le patrimoine faunique et Pleins feux sur… les parcs nationaux et le patrimoine faunique.
La pêche sportive et le patrimoine faunique matériel
As-tu déjà entendu parler de la Matamajaw? C’est un ancien camp de pêche au saumon situé le long de la rivière Matapédia à Causapscal en Gaspésie. Cet endroit est classé officiellement site patrimonial et fait partie du Répertoire du patrimoine culturel du Québec 
. Il est un élément significatif autant pour sa valeur historique et architecturale que pour son importance économique dans cette région.
Site patrimonial de pêche Matamajaw. © Jean-François Rodrigue, MCC.
Site patrimonial de pêche Déry. © Andréane Beloin.
À Pont-Rouge, dans la région de Portneuf, le site patrimonial de pêche Déry s’ouvre au début d’un spectaculaire petit canyon de la rivière Jacques-Cartier. Au fil du temps, ce site a eu plusieurs fonctions, dont celle de pourvoirie. Les amateurs de pêche sportive venaient régulièrement profiter des quatre magnifiques fosses à saumon. On comprend les motivations des spécialistes qui ont classé et reconnu cet élément, car il rassemble à la fois une valeur historique, architecturale et paysagère; c’est un bon exemple de patrimoine culturel et naturel.
Mais le patrimoine faunique matériel ne comprend pas seulement des bâtiments et des sites. On peut aussi y trouver des objets comme des livres. Par exemple, ce livre sur la chasse et la pêche au Québec , datant des années 1880, nous fournit de précieuses informations sur la pêche sportive à cette époque.
La pêche sportive et le patrimoine faunique immatériel
Pêche au saumon dans La Matapédia – Régis Landry et son fils William.
© MRC de la Matapédia.
La Gaspésie est aussi à l’honneur en tant que source intarissable de récits et d’histoires familiales. Vois par toi-même dans cette page sur les rivières à saumon de la Gaspésie . La pêche au saumon atlantique (Salmo salar) sur la Matapédia se retrouve quant à elle dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec . Plusieurs communautés s’identifient à cette rivière, car elle a marqué leur histoire, leurs familles, leurs habitudes. Les connaissances et les techniques de pêche au saumon se sont transmises au fil du temps entre les utilisateurs de cette rivière, ce qui en fait un bon exemple de patrimoine immatériel.
Le patrimoine faunique immatériel sur la pêche est aussi mis en valeur par des initiatives des communautés. Par exemple, l’organisme Patrimoine et culture du Portage organise annuellement une pêche à l’éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) à partir du quai du pittoresque village de Notre-Dame-du-Portage dans la région du Bas-Saint-Laurent. Sur le thème « Sur la ligne de l’histoire, venez pêcher l’éperlan », on perpétue ainsi une activité jadis fort populaire et rassembleuse.
La pêche sportive et le patrimoine faunique naturel
Les poissons indigènesIndigène : espèce qui vit naturellement au Québec. du Québec occupent une énorme part dans notre patrimoine naturel.
Chevalier cuivré. © MELCCFP.
Tu connais le chevalier cuivré? C’est un poisson qui ne se trouve qu’au Québec, dans la rivière Richelieu. Il n’y en a pas ailleurs au monde! Le chevalier cuivré est désigné comme une espèce menacée selon la Loi sur les espèces menacées et vulnérables du gouvernement du Québec. Sa pêche est interdite. Cette protection a grandement assuré sa survie en tant qu’espèce, sinon il aurait très probablement disparu et nous aurions perdu pour toujours ce patrimoine naturel. C’est un bon exemple de l’intervention humaine dans la protection du patrimoine.
La ouananiche (Salmo salar, population dulcicole) du lac Saint-Jean en doit une aux gens qui, dans les années 1980, ont établi des mesures de protection strictes, dont l’interdiction d’utiliser des poissons appâts, empêchant ainsi l’arrivée d’espèces indésirables dans les eaux de cet immense lac.
Examen d’un bar rayé en vue de l’implantation d’une puce émettrice, dans le cadre du programme de suivi des ensemencements. © Jean-Pierre Fillion.
Dans d’autres cas, nos ancêtres ont moins bien réussi à sauvegarder notre patrimoine faunique. C’est le cas par exemple du bar rayé (Morone saxatilis). Ce poisson est disparu du fleuve Saint-Laurent dans les années 60 à cause, entre autres, d’une pêche sportive et commerciale excessive. Dans les années 2000, le ministère responsable de la faune a pris des mesures pour le réintroduire avec succès. Cependant, d’un strict point de vue patrimonial, son patrimoine génétique est disparu à jamais, car les bars rayés réintroduits proviennent de populations étrangères au fleuve. Ce serait le même constat pour le béluga (Delphinapterus leucas) du Saint-Laurent. S’il venait à disparaître et qu’on le remplaçait par des individus provenant de l’océan Arctique, le patrimoine génétique de la population du fleuve Saint-Laurent serait perdu à jamais. Mais le béluga, tu le sais bien, n’est pas un poisson…!
Il paraît que…
- La pêche au capelan (Mallotus villosus) sur la Côte-Nord fait elle aussi partie du patrimoine faunique immatériel.
- Traditionnellement, cette pêche s’effectue à l’aide d’une épuisette et d’un seau.
- On dit que le capelan « roule » sur la plage. En fait, il vient frayer à marée haute.
Capelans. © Louise Saint-Pierre, MCC.
Des pêcheurs recueillent le capelan avec une salebarde dans une pêche à fascines à Saint-Irénée – Vers 1930. © Centre d’archives régional de Charlevoix.
