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Harfang des neiges. © Richard Prévost.

Pleins feux sur… le harfang des neiges

Il n’y a aucun doute là-dessus, moi, le harfang des neiges (Bubo scandiacus), je suis un oiseau qui représente bien l’hiver. La blancheur de mon plumage est un excellent camouflage lorsque la saison froide a revêtu son manteau blanc. De plus, le froid et le vent glacial de l’hiver ne me font pas peur. Et puisque l’hiver est une saison qui s’étend sur plusieurs mois au Québec, on m’a choisi comme oiseau emblème officiel de la province. Lis la suite pour en apprendre plus sur mes adaptations à l’hiver et sur mes nombreux comportements fascinants.

Une chouette ou un hibou?

Harfang des neiges au Québec

Harfang des neiges. © Stéphane Déry.

Tout d’abord, je sens qu’une question te gèle les lèvres : suis-je un hibou ou une chouette? Mettons les choses au clair tout de suite : la chouette n’est pas la femelle du hibou. Voici donc quelques précisions à ce sujet. Je suis un oiseau de proie qui fait partie de la famille des strigidés regroupant les hiboux et les chouettes. Au Québec, on trouve cinq espèces de chouettes et cinq espèces de hiboux. La principale caractéristique physique qui permet de distinguer les hiboux des chouettes est la présence d’aigrettes. Les aigrettes sont des touffes de plumes qui se trouvent sur la tête des hiboux. À première vue, on m’en croit dépourvu. Mais en y regardant de plus près, on peut constater que je possède des aigrettes, mais elles sont presque invisibles. Cette caractéristique fait quand même de moi un hibou.

Blanc comme neige

Harfang des neiges en vol

Harfang des neiges. © David Hemmings, CC3.

Je représente la blancheur de l’hiver. En effet, le plumage du mâle adulte de mon espèce est presque totalement blanc. La femelle est plus sombre, avec des taches foncées sur ses plumes blanches. Les jeunes des deux sexes sont plus foncés que les adultes. Les femelles immaturesImmature : qui n’a pas atteint l’âge adulte. peuvent parfois paraître grises.

Grâce à ce plumage, je suis presque invisible dans un paysage blanc. La couleur de mon plumage n’est pas ma seule adaptation à l’hiver. En effet, je possède une épaisse couche de plumes isolantes que l’on nomme duvet. Les plumes de duvet se trouvent sous les plumes du vol et les autres plumes qui servent de protection contre les intempéries. Les plumes de duvet sont faites de plusieurs filaments très fins qui permettent de retenir de l’air. Plus il y a d’air emprisonné dans le duvet, plus celui-ci est isolant. N’as-tu pas déjà remarqué que les oiseaux nous semblent plus gros en hiver? En effet, de nombreuses espèces bien adaptées aux hivers québécois utilisent aussi cette technique et gonflent leur duvet afin de conserver leur chaleur corporelle. J’ai également un autre avantage. Mes pattes et mes doigts sont aussi couverts de plumes abondantes. Grâce à ces adaptations, des températures aussi extrêmes que -50°C ne me font pas peur.

Un brin nomade

Harfang de neiges

Harfang des neiges. © Richard Prévost.

En été, on me trouve dans la toundra arctique, lieu où je me reproduis. Comme tu le sais peut-être déjà, la durée du jour est très longue en été à cette latitudeLatitude : distance d’un point sur la surface de la Terre par rapport à l’équateur. nordique. Il fait clair pendant presque 24 heures. Contrairement à la plupart des hiboux qui sont nocturnes, j’ai dû adapter mes techniques de chasse pour qu’elles soient aussi efficaces en plein jour. En période de nidification, ma proie préférée est le lemmingLemming : petit rongeur.. Mais je suis aussi un opportuniste et, le reste de l’année, mon alimentation est plus variée. Petits rongeurs (souris sylvestre, campagnols, etc.), lagopèdes, canards, lièvres, oiseaux aquatiques et autres petits oiseaux la complètent.

Lemming

Lemming. © Fabrice Simon.

D’ailleurs, lorsque ma nidification est terminée, il m’arrive d’entreprendre un voyage. On dit de moi que je suis un nomade qui effectue des migrations irrégulières. Quoique certains individus de mon espèce préfèrent rester à proximité de leur lieu de nidification en hiver, plusieurs d’entre nous partent à l’aventure plus au sud. C’est à ce moment, entre novembre et mars, qu’il est possible de m’observer au Québec. Je suis un visiteur régulier dans plusieurs régions du Québec. Certaines années, très peu d’entre nous vont se diriger vers le sud alors que, d’autres années, on parle presque d’une invasion tellement nous sommes en grand nombre. Au fil du temps, plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer les variations de mes déplacements en hiver. Plusieurs facteurs tels que les conditions météorologiques, l’abondance de nourriture et le succès reproducteur dans le Nord semblent avoir un rôle à jouer dans mes déplacements. Cependant, les liens entre ces facteurs ne sont pas encore complètement compris. Je n’ai donc pas fini de vous étonner. Une chose est sûre : lors des années où l’on peut m’observer en grand nombre dans le Sud du Québec, ce sont surtout des jeunes de l’année qui sont observés en grande quantité.

Un visiteur facilement observable!

Harfang des neiges

Harfang des neiges. © Richard Prévost.

En hiver, je choisis des lieux ouverts qui me permettent de voir au loin : marais, champs, rivages, etc. Ces grandes étendues me rappellent ma toundra natale. J’adore me poser sur un observatoire élevé qui m’offre une vue dégagée : une branche d’arbre, un piquet de clôture, le toit d’un bâtiment, etc. On peut aussi m’observer près des villes. À ce moment, un lampadaire ou un feu de signalisation peuvent très bien me servir de perchoir.

Alors, cet hiver, ouvre l’œil lors de tes déplacements. Comme je peux chasser autant de jour que de nuit (avec une préférence pour l’aube et le crépuscule), cette caractéristique fait de moi une espèce facilement observable.

Et, surtout, n’oublie pas de toujours demeurer respectueux de la nature lors de tes sorties en plein air. La consigne « observer sans déranger » devrait être la ligne de conduite à tenir lors d’une rencontre privilégiée avec un représentant de la faune.

Il paraît que…

  • Au Québec, on trouve cinq espèces de chouettes et cinq espèces de hiboux. Saurais-tu en nommer quelques-unes? Consulte la capsule Pleins feux sur… l’Halloween, les hiboux et les chouettes pour les connaître. 
  • Le Québec possède aussi deux autres emblèmes officiels : l’iris versicolore et le bouleau jaune.
  • Les aigrettes des hiboux sont souvent appelées à tort des oreilles. Ces touffes de plumes n’ont aucun rôle à jouer dans l’audition.

Pour en savoir plus…

Faune et flore du pays