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Coyote. © Yellowstone National Park.

Pleins feux sur… le piégeage et le coyote

Je suis Canis latrans, le chien aboyeur. Malgré mes talents de chanteur, mes sérénades ne m’attirent aucune sympathie. Je suis un mal-aimé, un paria, je ne gagnerais certainement pas un concours de popularité! Tout le monde veut ma peau : les agriculteurs, les chasseurs, les piégeurs. Heureusement, je me console en écoutant le chanteur Tire le coyote! Et vous? Laissez-moi tenter ici de rétablir ma réputation; vous jugerez par la suite.

Un résumé de mon parcours!

Coyote.

Coyote. © Christopher Bruno.

Le mot coyote vient de l’espagnol qui l’a emprunté à l’aztèque « coyotl », prononcé ki-o-ti. Je suis originaire de l’Amérique du Nord, où mes ancêtres ont vécu il y a 40 à 50 millions d’années en compagnie d’animaux comme le mastodonte. J’occupais autrefois les grandes plaines herbeuses de l’Ouest. Là-bas, on a tout fait pour m’éliminer : empoisonnement, campagne d’abattage, etc. Je me suis déplacé pour survivre et j’ai gagné l’est du pays. Je suis apparu au Québec en 1944 dans la région de l’Outaouais. Depuis, mon aire de répartition n’a cessé de s’agrandir. J’ai su tirer mon épingle du jeu et m’adapter. Y’a de quoi être fier, non? Au Québec, j’ai même réussi un exploit : celui de la grande traversée pour atteindre les îles de la Madeleine! 

Intelligent, sociable et urbain!

Coyotes dans un parc.

Coyotes dans un parc. © Michael Hunter.

Je suis intelligent, j’ai une excellente mémoire tant visuelle qu’olfactive. Je connais mon territoire par cœur et je le parcours régulièrement. Je suis en mesure de déceler les moindres changements. Même si je suis parfois contraint de vivre en solitaire, je suis de nature sociable. Je forme un petit groupe pouvant aller jusqu’à huit bêtes. Cela dépend de la nourriture disponible et du milieu où je vis. En couple, je suis fidèle et je m’occupe de ma progéniture.

Je préfère les milieux agroforestiers, mais je m’aventure désormais dans les zones urbaines. Dans les villes, je sors la nuit, entre chien et loup. Je suis plus actif au lever et au coucher du soleil. On estime à plus de 4 000 le nombre de coyotes vivant dans la ville de Chicago et j’ai été aperçu dans Central Park à New York.

Un peu de tout au menu!

Coyote en train de chasser.

Coyote en train de chasser. © Kim Seng.

Je suis un prédateur opportuniste. Je sais bien que les carnivores n’ont pas la cote, mais il faut bien manger pour survivre! Si je suis en groupe, je peux chasser le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus). Voilà pourquoi les chasseurs n’apprécient pas ma présence. Je suis un compétiteur! Parfois, je m’en prends aux moutons et aux volailles des agriculteurs. Mais je leur rends de grands services en les débarrassant des souris, des marmottes commune (Marmota monax) et des rats musqués (Ondatra zibethicus). Je ne dédaigne pas non plus les carcasses des animaux d’élevage qu’ils déposent au bout de leurs terres agricoles. Ne soyez pas surpris si ensuite je traîne dans les environs!

Mon menu est très varié. Tout comme mes cousins le loup (Canis lupus) et le chien (Canis lupus familiaris), mon système digestif me permet de m’empiffrer et d’ingurgiter de grandes quantités de nourriture d’un coup. Je peux aussi faire des provisions et les cacher. Je marque les endroits avec mon urine pour les retrouver plus facilement. J’ai besoin, en moyenne, de 2,3 kilogrammes de viande par jour.

Pas totalement coyote!

Je fais parler de moi avec cette découverte génétique me concernant. Je ne serais pas 100 % coyote : je serais 60 % coyote, 25 % loup et 15 % chien. Impressionnant, n’est-ce pas? J’ai eu des aventures amoureuses avec les chiens et les loups. Après tout, nous sommes tous du genre Canis. Nous produisons donc des rejetons qui sont fertiles et pas mal plus rusés que leurs parents. On nous appelle à tort « coywolf » ou « coyloup ». Finalement, nous, les mal-aimés coyotes et loups, nous avons trouvé le moyen de survivre en unissant nos forces! Les piégeurs n’ont qu’à bien se tenir!

Des piégeurs et des coyotes

Deviendrons-nous plus difficiles à capturer parce que plus méfiants et encore plus intelligents? Pour le moment, le monde des piégeurs ne semble pas préoccupé par la question. Déjà, le piégeage des canidés (loups, coyotes, renards) fait l’objet d’une formation spécifique, car nous sommes particuliers!

Par exemple, les canidés réagissent à la capture. Je m’explique : si les piégeurs capturent beaucoup de coyotes, nous réagissons en ayant des portées plus nombreuses afin de compenser les pertes. 

Nous sommes de grands communicateurs! Nous marquons notre territoire de diverses façons : urine et grattage au sol. Les piégeurs mettent à profit ces habitudes et utilisent des techniques pour déjouer nos sens comme celle appelée la « pointe à nouvelles ».

Piégeur qui installe un collet pour capturer un coyote.

Piégeur qui installe un collet pour capturer un coyote. © Gaétan Fournier.

Les piégeurs utilisent des appâts comme le foie de porc pour nous attirer. Les leurres, de leur côté, servent à nous faire perdre la tête! On peut réagir de diverses façons : sentir, lécher, gratter, nous rouler, uriner, etc. Les trappeurs ont tous leurs secrets dans la préparation de ces substances. Ils les confectionnent à l’aide de certaines parties de notre corps : glandes des pattes, foie, vessie, ovaires, etc.

Les piégeurs jouent un rôle important dans le maintien de la santé des populations animales. Ils font partie de la dynamique des relations entre les espèces. En capturant des coyotes, ils favorisent la survie des renards roux (Vulpes vulpes), des lynx roux (Lynx rufus) et des lynx du Canada (Lynx canadensis), dont les coyotes sont des compétiteurs. Le piégeage en milieu agricole permet de régler des problèmes en capturant certains individus coyotes qui causent des dommages.

Il paraît que…

  • Le coyote peut faire des bonds de 4 mètres sans effort!
  • À la course, il peut atteindre 70 km/h.
  • Un véhicule blindé de l’armée canadienne porte son nom!

Pour en savoir plus…

Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)

Faune et flore du pays