Pleins feux sur… les parcs nationaux et le patrimoine faunique
Tu ne connais pas le terme patrimoine? Consulte les autres capsules Pleins feux sur… de la série sur le patrimoine : Pleins feux sur… la chasse et le patrimoine faunique, Pleins feux sur… le piégeage et le patrimoine faunique, Pleins feux sur… la pêche et le patrimoine faunique et Pleins feux sur… les espèces en danger et le patrimoine faunique.
D’abord, définissons ce qu’est un parc national québécois!
Un parc national est un lieu « dont l’objectif prioritaire est d’assurer la conservation et la protection permanente de territoires représentatifs des régions naturelles du Québec ou de sites naturels à caractère exceptionnel, notamment en raison de leur diversité biologique, tout en les rendant accessibles au public à des fins d’éducation et de récréation extensive ». Même si l’élément naturel est prédominant, l’élément historique est très présent dans nos parcs.
Cette définition rejoint beaucoup celle de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) du mot patrimoine et correspond tout à fait à celle de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En résumé, on protège et on rend accessible!
Le patrimoine matériel
Une visite dans le parc national du Bic nous permet d’entrevoir et même de visiter plusieurs bâtiments témoins des usages passés de ce territoire. Une grange par-ci, un chalet par-là, une chapelle un peu plus loin. Oups! J’oubliais là-bas une croix dans la falaise! Ce sont tous des éléments bâtis par des gens qui étaient là avant nous. On les a protégés, restaurés et on en rend certains accessibles au public. Les lieux ont été ainsi aménagés pour offrir une expérience de découverte optimale.
Parmi d’autres exemples, on pourrait citer la statue de la vierge dans le parc national du Fjord-du-Saguenay, les bâtiments agricoles du parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, le gîte du Mont-Albert dans le parc national de la Gaspésie, le barrage du parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, le pont de pierre du parc national du Mont-Saint-Bruno et le village abandonné du parc national de la Pointe-Taillon.
Le patrimoine immatériel
Le parc national du Bic est celui des contes et des légendes. Qui ne connaît pas les histoires autour de la contrebande de l’alcool à l’anse à Mouille-Cul? Si on a la chance de croiser un guide-animateur du parc, il pourra nous en dire plus sur le sujet! De plus, un nombre insoupçonné de personnes ont consacré une ou plusieurs œuvres à ce lieu mythique. Tu connais Ciba ou les histoires du père Goulot ?
Le parc national du Bic n’est cependant pas le seul qui brille dans cette facette imaginaire du patrimoine. Il paraît qu’au parc national du Mont-Mégantic on parle de « cristaux enfouis, trésors perdus, passages souterrains secrets, pêches miraculeuses, souffle divin et chute de croix, arbres géants, dragons somnolents… ou portes d’entrée vers mondes célestes ». Et le lac rond Pingualuk, dans le parc national des Pingualuit, est-il un phénomène naturel ou créé par les esprits du Nunavik? Manitonga Soutana, tu connais? C’est la Montagne aux esprits, nom que donnaient les Autochtones à l’actuel Mont-Tremblant, dans le parc national du même nom. Tout cet imaginaire enrichit notre patrimoine populaire immatériel.
L’histoire de la création des parcs est elle-même un véritable élément de notre patrimoine immatériel. « Depuis longtemps, le Québec est conscient que son territoire est un écrin regorgeant de lieux naturels d’exception. Son désir de préserver ce patrimoine collectif remonte à plus de 100 ans. Le premier parc national québécois a été créé en 1895. Il s’agit du parc de la Montagne-Tremblante, aujourd’hui le parc national du Mont-Tremblant », écrit-on dans cette page consacrée à l’historique des parcs .
Le patrimoine naturel
Il est question ici surtout de paysages et d’habitats même si la richesse de nos parcs nationaux englobe aussi les espèces elles-mêmes.
Par exemple, le parc national du Bic recèle d’espèces floristiques et animales typiques à la fois des milieux aquatiques, forestiers et marins. Qui connaît bien le parc a fait connaissance avec ses phoques, ses eiders à duvet (Somateria mollissima) et ses porcs-épics d’Amérique (Erethizon dorsatum). Sans oublier, bien sûr, d’admirer sa flore maritime, que ce soit au marais salé, sur la côte sablonneuse ou sur le littoral rocheux.
Plusieurs parcs se distinguent aussi par leur valeur paléontologique, comme ceux de Miguasha et d’Anticosti, ou archéologique, comme ceux du Bic et de Lac-Témiscouata. Côté géologique, nous sommes aussi choyés par tous ces parcs.
La totalité d’entre eux se démarquent cependant par leurs paysages naturels, qu’ils aient ou non été aménagés par les humains dans un passé récent ou lointain. La vallée du parc national de la Jacques-Cartier, le mont Albert du parc national de la Gaspésie, les montagnes du parc national des Grands-Jardins, le littoral du parc national du Bic et les terres presque vierges des parcs du Nord-du-Québec (parc national des Pingualuit, parc national Kuururjuaq, parc national Tursujuq et parc national Ulittaniujalik) en sont les dignes représentants.
Le superbe ciel étoilé du parc national du Mont-Mégantic, patrimoine naturel? Bien sûr et deux fois plutôt qu’une, car c’est aussi le résultat d’une concertation régionale pour le protéger de la pollution lumineuse . Et que dire de cette ambiance sonore unique que nous offrent certains endroits de nos parcs (ruisseaux, vagues, oiseaux, vent, loups, etc.)?
Tu cherches un endroit où prendre contact avec autant de facettes de notre patrimoine culturel et naturel, qu’il soit d’inspiration faunique ou autre? Tu sais où emmener ta famille : dans un de nos parcs nationaux québécois!
Et la recherche dans tout ça?
Savais-tu que, bien que peu visible par le public visiteur, la recherche scientifique dans nos parcs nationaux est un élément très présent? Il s’y mène près de 200 projets de recherche de toutes sortes! Dans le parc national du Bic, par exemple, les scientifiques et techniciens se sont penchés entre autres sur la végétation du marais salé, sur celle du parc en général, sur les tourbières et, bien entendu, sur le phoque. On y a même trouvé une nouvelle espèce de lichens!
Ho, mais attends! On y a utilisé la dendrochronologie pour estimer l’époque de construction du patrimoine bâti. La dendrochronologie? C’est l’étude de l’âge des arbres (dendro = arbre, chrono = temps, logie = étude). On compare ainsi les anneaux de croissance des planches des bâtiments avec ceux des arbres de la même espèce et de la même région pour en déduire l’âge de construction du bâtiment. Tu vois ici le lien entre la science et le patrimoine?
Il paraît que…
- Le Québec compte un total de 27 parcs nationaux. Combien peux-tu en nommer? Tu peux voir la liste en cliquant ici .
- En termes de date de création de parcs, le Québec (parc national du Mont-Tremblant : 1895) arrive un peu après les États-Unis (parc Yellowstone : 1872), l’Australie (parc national australien : 1879) et le Canada (parc de Banff : 1885) mais avant l’Europe (parcs suédois Ängsö et Abisko : 1909)!