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Luciole. © Phil Myers.

Pleins feux sur… la reproduction chez la luciole

Luciole, mouche à feu, ver luisant, lampyre, en voilà des appellations pour désigner le même insecte! Faisons la lumière là-dessus! Cet insecte n’a rien à voir avec les mouches, c’est un coléoptère. Il a donc quatre ailes dont deux sont coriaces, les élytres, et recouvrent l’autre paire d’ailes membraneuses qui sert à voler. Pourquoi l’avoir appelé mouche alors? Mystère… Pour le feu, ça va, car la bestiole émet de la lumière. Elle émet d’ailleurs de la lumière à tous les stades de sa vie : œuf, larve et adulte. Ce qui nous éclaire sur l’appellation de ver luisant. La plupart des femelles n’ont pas d’ailes, elles sont aptères. Ce sont elles, ainsi que les larves, qui portent le nom de vers luisants. Comme leur forme s’apparente au ver, on les nomme ainsi. Mais, encore là, rien en commun avec le véritable ver. Quant à lampyre, ce mot signifie porteur de lanternes sur le croupion! C’est lumineux! Et pour luciole, lux, lucis signifie « la lumière »; ainsi une « luciole » est un insecte lumineux.

Les lucioles communiquent grâce à la bioluminescence

Luciole

Luciole. © Joyce Gross.

La lumière produite à l’intérieur du corps des lucioles est due à des phénomènes chimiques. C’est ce qu’on appelle la bioluminescence. En effet, plusieurs espèces de lucioles (larves et adultes) contiennent de la luciférine dans leur corps. Cette molécule, lorsqu’elle est combinée à la luciférase et à l’oxygène, permet d’émettre de la lumière dans le photophorePhotophore : organe situé au bout de l’abdomen des lucioles et qui produit de la lumière.. Le clignotement lumineux ainsi produit sert principalement à communiquer visuellement. C’est incroyable la quantité d’informations que l’on peut diffuser dans ces signaux lumineux. D’abord, ceux-ci permettent d’avertir les prédateurs. Je clignote alors, attention, j’ai très mauvais goût. Cette technique est particulièrement utilisée par les larves de lucioles. C’est ce qu’on appelle la défense chimique contre les prédateurs.

La séduction chez les lucioles : une histoire de clignotement!

luciole Photuris

Lorsqu’elle est dérangée, la luciole Photuris sécrète la luciférine. © Thomas Eisner.

La luciole utilise aussi ses signaux lumineux pour attirer son partenaire. Le mâle, à la recherche de femelles pour se reproduire, va émettre son clignotement lumineux en vol. Il poursuivra sa quête jusqu’à ce qu’une femelle lui réponde. En général, la femelle est installée dans les hautes herbes. À la vue d’un mâle, elle émettra elle aussi un clignotement visuel. Elle émet un signal amoureux lumineux! Le mâle lui répond en émettant le même code. C’est ainsi qu’ils communiquent. Chaque espèce a son propre code de signaux : le nombre, la séquence et la couleur du clignotement sont différents selon les espèces. Il faut être certain d’attirer le partenaire de son espèce afin d’éviter les mauvaises rencontres. La femelle lui répond à son tour, et si leurs codes correspondent, le mâle se dirige alors tout feu tout flamme vers sa dulcinée pour…

Une fin tragique pour certains mâles

Une femelle Photuris dévore un mâle Photinus pour obtenir la luciférine. © Thomas Eisner.

Vous imaginez la suite. Mais en êtes-vous si sûr? Le mâle du genre Photinus pourrait bien être tombé dans un piège et avoir succombé aux ruses d’une emberlificoteuse! Certaines femelles du genre Photuris imitent le code lumineux d’autres espèces femelles. Lorsque l’amoureux éperdu approche, il est dévoré par cette mangeuse de mâles! Certaines de ces prédatrices sont capables d’imiter les mâles d’au moins cinq espèces différentes. Mais pourquoi diable déjouer ainsi une autre espèce pour la dévorer? Surtout que les lucioles ont un goût désagréable. Eh bien, c’est pour avoir de la luciférine. En effet, les espèces du genre Photuris ne possèdent pas cette arme chimique, mais les Photinus, oui. Quoi de mieux pour se l’approprier que d’attirer les mâles Photinus et de les manger pour ensuite éviter d’être mangée à son tour!

Il paraît que…

  • On trouve neuf espèces de lucioles au Québec.
  • Dans le Sud-Est asiatique, les lucioles se réunissent par dizaines de milliers dans les arbres pour clignoter ensemble en même temps!
  • Lorsqu’une grenouille avale un repas de larves de lucioles, on peut voir briller les insectes à travers la peau de son ventre!
  • Les premières messes en Nouvelle-France ont été célébrées à la lueur… des mouches à feu! On remplissait des bocaux de verre de ces insectes pour éclairer l’autel.
  • Toute l’énergie produite par les mouches à feu est dégagée sous forme de lumière; c’est de la lumière froide. Il n’y a pas de chaleur contrairement à nos ampoules où 90 % de l’énergie dissipée est de la chaleur.
  • La compagnie Coca-Cola utilise des substances extraites des lucioles pour détecter des bactéries qui pourraient contaminer les sirops employés pour fabriquer leurs boissons gazeuses. Lorsqu’on ajoute ces substances au sirop, si celui-ci est contaminé, il émet alors de la lumière.

Pour en savoir plus…

Les insectes du Québec

L’espace pour la vie

Radio-Canada