Sanglier

Un sanglier. © Frédérick Lelièvre, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

Nom français
Sanglier

Nom anglais
Wild boar

Nom scientifique
Sus scrofa

Grand groupe
Mammifères

Sous-groupe
Mammifères terrestres

Description

Le sanglier est une espèce exotique envahissante très préoccupante qui peut avoir des effets néfastes sur la faune et l’environnement. Il existe des actions concertées à l’échelle de l’Amérique du Nord auxquelles le Québec participe afin de lutter contre sa propagation.

Identification

Taille

0,9 m de hauteur; 1,5 m de longueur.

Poids

De 60 à 150 kg, mais certains peuvent peser le double.

Coloration

Les sangliers adultes ont un pelage épais et fourni brun ou noir, devenant plus grisâtre avec l’âge. Les jeunes, nommés marcassins, sont roux et marqués de bandes de couleur crème horizontales.

Traits caractéristiques

Le sanglier possède un corps trapu, un cou massif et une tête conique volumineuse.

Certains ont une « crinière » de poils hérissés le long du dos. La plupart ont de grandes défenses (canines inférieures) proéminentes qui croissent avec l’âge. Les mâles ont la tête et les défenses plus grandes que celles des femelles appelées laies.

Les sangliers plus âgés développent une couche de peau épaisse sur les épaules qui les protège lors des combats avec d’autres sangliers.

Distinction

Certaines races de porcs domestiques peuvent ressembler au sanglier. Contrairement à la plupart des porcs domestiques, les sangliers ont généralement :

  • un long museau droit et étroit;
  • une longue queue droite avec une touffe à la fin;
  • des oreilles velues dressées.

Le porc domestique est souvent plus gras et moins musclé. Son poil est plus court et moins épais que celui du sanglier. Sa queue est en tirebouchon et ses oreilles peuvent être tombantes.

Le porc domestique et le sanglier peuvent s’accoupler, et engendrer une descendance ayant des caractéristiques des deux sousespèces.

Répartition

La répartition exacte des populations de sangliers en Amérique du Nord est inconnue. L’espèce est présente dans au moins 38 États américains, majoritairement au sud et à l’ouest du pays. Au Canada, l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba sont aux prises avec des populations établies de sangliers.

Présence au Québec

Le sanglier est un mammifère originaire d’Europe et d’Asie.

Les premières introductions de porcs domestiques sont survenues lors de la colonisation des îles hawaïennes vers 400 après JésusChrist. Elles ont aussi eu lieu lors du deuxième voyage de Christophe Colomb en 1493, sur les îles de Cuba, d’Hispaniola et de la Jamaïque.

De nombreux Européens se sont ravitaillés de porcs en liberté dans les Caraïbes avant leurs expéditions vers l’Amérique du Nord. Les porcs étaient élevés en enclos ou relâchés afin de constituer une réserve de gibier sauvage pour nourrir les colons et les explorateurs. Les porcs relâchés sont retournés à l’état sauvage et se sont établis dans plusieurs régions.

Le sanglier, pour sa part, a été introduit dans plusieurs régions des États-Unis à la fin des années 1800. La plupart des animaux importés étaient relâchés dans des enclos. Plusieurs ont été relâchés dans le milieu naturel par des particuliers, et aussi par des agences fauniques gouvernementales. Le but était d’offrir aux chasseurs une nouvelle espèce de gros gibier. Les sangliers échappés et ceux qui ont été relâchés de façon volontaire se sont reproduits et croisés avec les porcs sauvages déjà établis.

Au Canada, les sangliers auraient été importés pour diversifier la production agricole dans les prairies dans les années 1980 et 1990. Des animaux relâchés ou échappés seraient à l’origine des populations actuelles.

Origine

Exotique

Statut de résidence des populations

Cette espèce n’est pas établie au Québec.

État de la situation

Dans certains États et certaines provinces, comme au Texas et en Saskatchewan, les sangliers sont bien établis et surabondants. Ailleurs, il s’agit d’individus ou de petits groupes isolés d’animaux qui se sont échappés d’enclos.

Pour le moment, il n’y a pas de population de sangliers établie dans les États ou les provinces limitrophes au Québec, ce qui diminue le risque d’une introduction par le déplacement d’animaux qui proviendraient d’une population établie.

Au Québec, des sangliers s’échappent de leur enclos chaque année et sont observés en milieu naturel. Ces animaux échappés représentent le plus grand risque d’introduction de l’espèce dans les milieux naturels du Québec.

Signalement

Comme le sanglier est une espèce envahissante lorsqu'il s'est échappé de son enclos, il est important de signaler sa présence en milieu naturel.

Apprenez à reconnaître les signes de la présence du sanglier en milieu naturel (PDF 4.32 Mo).

Habitat

Les sangliers s’adaptent facilement à différents types d’habitats. Aux ÉtatsUnis, ils préfèrent les endroits où l’habitat est diversifié et contient des forêts, de l’eau et des sources de nourriture. Les paysages agroforestiers leur conviennent parfaitement. La présence de champs cultivés qui leur fournissent un apport supplémentaire de nourriture peut contribuer à augmenter de façon considérable la densité de sangliers trouvés dans une région. La présence de nombreux points d’eau augmente la valeur d’un habitat pour le sanglier. À travers son aire de répartition, le sanglier a une préférence pour les habitats riverains et les milieux humides.

Les hivers rigoureux, où d’importantes accumulations de neige au sol sont présentes, limitent la survie des sangliers. Ces derniers s’adaptent toutefois assez bien au climat nordique du Canada. Les populations établies en Saskatchewan supportent des températures moyennes de -16,5 ˚C à Regina en janvier, soit l’équivalent de celles du LacSaintJean, au Québec.

Alimentation

Le sanglier mange de tout. Comme il s’agit d’un animal fouisseur, il fouille le sol à la recherche de tubercules, rhizomes, bulbes, fruits, glands, noix, céréales et champignons. Il se nourrit également de nombreux animaux (vers, mollusques, insectes, petits mammifères, amphibiens, oiseaux et reptiles) morts ou vivants. À l’occasion, les sangliers peuvent tuer pour manger des faons de cerfs de Virginie ainsi que certains animaux domestiques et d’élevage.

Reproduction

Les sangliers sont les grands mammifères les plus prolifiques au monde. Dans des conditions optimales, les laies peuvent se reproduire dès l’âge de 6 mois et avoir des portées de 2 à 8 (et parfois 12) marcassins tous les 12 à 15 mois. Les laies plus massives produisent habituellement davantage de petits par portée. Chaque gestation dure près de 4 mois et les marcassins sont allaités pendant 3 à 4 mois.

Le sanglier connait très peu de prédateurs. Dans de bonnes conditions, un groupe d’individus peut tripler en 1 an.

Les sangliers vivent en petits groupes familiaux appelés sondeurs. Ces groupes de 6 à 20 individus sont composés d’une ou plusieurs laies et de leurs portées de marcassins des deux dernières années. Les mâles adultes se séparent éventuellement du groupe et deviennent solitaires.

Comportement

Les groupes sont souvent bruyants, entre autres à cause du bruit lourd de leurs pas, mais aussi par leurs grognements, cris, soufflements et reniflements. Mais les sangliers savent se montrer discrets et silencieux s’ils se sentent menacés. Ils sont actifs surtout la nuit et sont rarement observés le jour.

Maladies

Le sanglier peut être porteur de près de 40 parasites et d’au moins 30 maladies. Certaines maladies sont transmissibles aux humains, aux animaux domestiques, au bétail ou à la faune sauvage, comme :

Une fois répandues dans les populations de sangliers en liberté, certaines maladies sont extrêmement difficiles à éradiquer. D’autres pourraient considérablement nuire à l’industrie porcine si elles étaient transmises aux porcs domestiques.

Aussi, certaines études indiquent que le sanglier pourrait contracter la maladie débilitante chronique (MDC) et ainsi contribuer à sa propagation.

Prévention et contrôle de son introduction

Les sangliers ne doivent pas s’établir en milieu naturel. De plus en plus d’États et de provinces (comme la Saskatchewan et l’Alberta) resserrent leurs normes de garde en captivité des sangliers. Certains en interdisent la possession sur leur territoire (Ontario, New York, Vermont, Maryland, Indiana, Michigan, Tennessee).

Les propriétaires de sangliers doivent respecter les normes de garde en captivité.

Tout sanglier échappé doit être déclaré à un agent ou une agente de la protection de la faune au 1 800 463‑2191. Le propriétaire doit tenter de les récupérer, sans quoi le gouvernement peut s’en charger aux frais du propriétaire.

Apprenez-en plus sur la lutte contre les espèces exotiques envahissantes.

Méthodes de contrôle

Les méthodes pour contrôler les sangliers échappés dans la nature varient selon la situation et l’objectif. Lorsqu’une population est implantée sur un large territoire, l’élimination devient impossible. La chasse au sanglier est utilisée par certains États ou certaines provinces, surtout pour limiter les dommages causés par les animaux. Au Québec, la chasse au sanglier est interdite, sauf dans les fermes de chasse aménagées à cet effet. La chasse sportive n’est pas une méthode efficace pour éliminer complètement les sangliers d’un territoire. Ouvrir le feu a pour effet de disperser les animaux qui vont ensuite se réfugier dans des secteurs plus difficiles d’accès.

Les sangliers sont des animaux intelligents. S’ils sont agressés, ils deviennent plus méfiants envers les humains. Ils modifient alors leur comportement pour devenir davantage nocturnes, ce qui les rend presque impossibles à observer, attirer et capturer.

Lorsque le propriétaire de sangliers échappés ne parvient pas à récupérer ses animaux, le gouvernement intervient pour retirer ces derniers du milieu naturel, un groupe familial à la fois. Une équipe spécialisée localise les animaux, les fidélise à un site en utilisant des appâts, suit leurs activités à l’aide de caméras et, finalement, les capture, en utilisant des techniques adaptées à la situation. Cette opération est délicate et peut s’étendre sur plusieurs mois. Pendant cette période, tout dérangement risque de disperser les sangliers et de compromettre l’opération.

Dernière mise à jour : 23 avril 2024

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