Les refuges biologiques : des forêts mûres ou surannées représentatives du patrimoine forestier du Québec
La préservation de refuges biologiques en milieu forestier fait partie des stratégies du Ministère qui visent la conservation de la diversité biologique associée aux forêts mûres et surannées.
- Qu’est-ce qu’un refuge biologique?
- Pourquoi protéger les refuges biologiques?
- Le Ministère et la protection des refuges biologiques
- Où sont les refuges biologiques?
- Modification, révocation et agrandissement
Qu’est-ce qu’un refuge biologique?
Les refuges biologiques sont de petites aires forestières, d’environ 200 hectares, soustraites aux activités d’aménagement forestier et dans lesquelles des habitats et des espèces sont protégés de façon permanente. Il en existe actuellement 3 713 au Québec, répartis de façon relativement uniforme dans l’ensemble des forêts aménagées du domaine de l’État.
La raréfaction des forêts mûres et surannées dans les territoires forestiers aménagés est une préoccupation internationale qui fait l’objet d’un large consensus parmi les spécialistes. Or, si ces forêts deviennent trop rares, certaines espèces fauniques ou floristiques pourraient voir leur population diminuer à des niveaux non souhaitables. L’une des façons de traiter cet enjeu est de soustraire, de façon permanente, certaines superficies forestières à toute activité d’aménagement afin d’y conserver intactes les forêts mûres ou surannées, représentatives du patrimoine forestier, ou encore d’y laisser vieillir naturellement les forêts plus jeunes. Ces territoires seront alors plus susceptibles d’abriter des forêts ayant atteint ou dépassé l’âge de maturité commerciale et, du même coup, de fournir des habitats propices aux espèces associées aux vieilles forêts.
Pourquoi protéger les refuges biologiques?
Les refuges biologiques sont protégés afin de conserver des forêts mûres ou surannées représentatives du patrimoine forestier et d’y maintenir la diversité biologique. La présence d’un grand nombre de refuges biologiques favorise la conservation de la biodiversité, puisqu’ils peuvent servir de « foyer de dispersion » pour les espèces à petit domaine vital associées aux vieilles forêts ou, encore, de « relais de dispersion » pour les espèces à plus grand domaine vital. Ils favoriseraient ainsi la connectivité écologique entre les aires protégées de grande dimension comme les parcs nationaux, les réserves de biodiversité ou les réserves aquatiques. La conservation de la diversité biologique est l’un des six critères d’aménagement durable des forêts inscrits dans la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier.
Le Ministère et la protection des refuges biologiques
En décembre 2007, le gouvernement insérait des dispositions dans la Loi sur les forêts pour accorder une protection accrue et plus permanente à ces territoires en permettant leur désignation légale à titre de refuges biologiques. En vigueur depuis le 1er avril 2013, la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier assure la protection des refuges biologiques au Québec. Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs a désigné 2 414 aires forestières en deux vagues successives (2 025 aires en 2012 et 389 aires en 2014).
En 2015, en vertu de l’article 368 de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, le ministre a délégué aux directeurs en région du Ministère le pouvoir de désigner des refuges biologiques. Depuis, 405 nouveaux refuges biologiques ont ainsi été désignés dans treize régions administratives du Québec.
De façon générale, les activités d’aménagement forestier sont interdites sur le territoire d’un refuge biologique. Toutefois, le ministre peut autoriser une activité aux conditions qu’il détermine, s’il l’estime opportun et si cette activité ne porte pas atteinte au maintien de la diversité biologique.
L’ensemble des dispositions légales et administratives fait en sorte que tous les refuges biologiques sont gérés de façon à assurer la protection des forêts mûres et surannées qui s’y trouvent. De plus, les refuges biologiques légalement désignés sont soustraits aux activités minières, ce qui permet leur reconnaissance à titre d’aire protégée et leur inscription au Registre des aires protégées du Québec tenu par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Où sont les refuges biologiques?
Les refuges biologiques sont répartis sur l’ensemble du territoire couvert par les forêts publiques aménagées. Leurs limites géographiques sont présentées sur une cartographie disponible à partir du portail Forêt ouverte du Ministère.
Le Ministère tient à jour une liste des territoires désignés à titre de refuges biologiques en vertu de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier , sur laquelle se trouvent leur numéro, leurs coordonnées géographiques, leur superficie et la date de leur désignation. Le numéro d’un refuge biologique situé dans le périmètre d’une unité d’aménagement est formé de neuf caractères (ex. : 02551R051) dont les cinq premiers correspondent au numéro de l’unité d’aménagement. Le numéro d’un refuge biologique situé hors d’une unité d’aménagement compte sept caractères et débute par le numéro de la municipalité régionale de comté touchée.
Modification, révocation et agrandissement
L’article 28 de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier permet au ministre d’apporter toute modification qu’il juge nécessaire pour corriger une erreur, une imprécision ou une autre incongruité survenue dans la délimitation d’un refuge biologique. Le ministre peut aussi révoquer le statut d’un refuge biologique si ce territoire ne présente plus, sur le plan de la biodiversité, l’intérêt de protection initial. Cette loi permet également d’agrandir des refuges biologiques existants par la désignation d’aires adjacentes.
Le Ministère tient à jour une liste des refuges biologique ayant fait l’objet d’une modification, d’une révocation ou d’un agrandissement en vertu de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier.
Voir également
- Lignes directrices relatives à la gestion des refuges biologiques
- Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier
- Loi sur les mines
- Stratégie québécoise sur les aires protégées