En résumé : la production de semences et de plants forestiers au Québec
- L’amélioration des espèces forestières
- La récolte et le traitement des semences
- Les plants de résineux
- Les plants de feuillus
- Les essences à croissance rapide
- Des normes strictes
La production annuelle de plants, qui se chiffrait à 33 millions en 1979-1980, a grimpé de façon exponentielle pour se stabiliser par la suite à quelque 130 millions. De très importants efforts ont été consacrés depuis plus de 20 ans pour améliorer la qualité des plants mis en terre de même que leur taux de survie. Les plants forestiers destinés chaque année au reboisement des forêts du Québec sont actuellement cultivés dans 13 pépinières privées et 6 pépinières publiques.
L’amélioration des espèces forestières
Le Ministère effectue des travaux d’amélioration génétique des arbres forestiers depuis 1969. Les recherches se poursuivent dans un réseau de plus de 1 700 dispositifs expérimentaux installés en forêt naturelle, dans des arboretums et dans les pépinières gouvernementales. Les travaux qui y sont effectués ont permis au Ministère de mettre en place le réseau actuel composé de 75 vergers à graines de première génération et de 16 vergers à graines de deuxième génération. Ce réseau, qui renferme plus de 500 000 arbres semenciers de 14 essences distinctes, permet de produire plus de 80 % des semences nécessaires au programme de reboisement du Québec.
La récolte et le traitement des semences
Pour atteindre les objectifs du programme québécois de reboisement, le Ministère doit fournir aux pépiniéristes des semences de qualité, en quantité suffisante et au meilleur coût possible. Actuellement 1 500 hectolitres de cônes de résineux et près de 300 hectolitres de semences de feuillus sont récoltés en moyenne chaque année. Toutes les semences récoltées sont acheminées au Centre de semences forestières de Berthier, où elles sont soumises à divers traitements et à des tests de germination avant leur entreposage.
Les semences de feuillus
Les semences de feuillus sont surtout récoltées dans le sud du Québec. C’est la maturité des fruits qui dicte le moment opportun pour la cueillette. Ainsi, les semences de l’érable rouge sont cueillies au printemps, alors que celles des autres espèces le sont à l’automne.
Les semences de résineux
Les cônes de résineux sont récoltés à l’automne, quand ils sont encore fermés. Ils proviennent surtout des vergers à graines, mais il est aussi possible d’en cueillir sur les parterres de coupe et en forêt naturelle. Les cueilleurs doivent évidemment s’en tenir aux arbres les plus beaux. Les normes de récolte sont très strictes.
Les plants de résineux
Les principales essences de résineux cultivées au Québec sont les épinettes (noire, blanche et rouge) les pins (gris, blanc et rouge) et certaines espèces de mélèzes. Comme dans d’autres provinces canadiennes, en Finlande et en Suède, ces plants sont surtout produits dans des récipients (plus de 90 % de la production). La culture à racines nues complète la production totale.
Culture en récipients
Les plants de résineux cultivés en récipients sont livrés à l’âge d’un ou deux ans environ. Ils sont plus faciles à mettre en terre que les plants cultivés à racines nues et la productivité des planteurs est supérieure. Par ailleurs, comme ces plants sont expédiés dans les récipients de culture, ils ne nécessitent aucune réfrigération ou mise en jauge. De plus, leur mise en terre peut être étalée jusqu’en septembre.
Culture à racines nues
La culture de plants résineux à racines nues demande de trois à quatre années. Les plants à racines nues comportent plusieurs avantages. Comme les plants ont un système racinaire bien développé, ils sont moins sujets au déchaussement et au soulèvement par le gel et ils résistent mieux à l’écrasement par la végétation concurrente et par la neige. De plus, ils sont moins lourds et plus faciles à manipuler que les plants cultivés en récipients.
Plants de fortes dimensions
À la suite de l’adoption de la Stratégie de protection des forêts en 1994, le recours aux phytocides chimiques a été abandonné dans le milieu forestier depuis 2001. Cette décision a amené les chercheurs à mettre au point les plants de fortes dimensions (PFD), destinés aux aires de reboisement où la végétation concurrente est très abondante et risque d’étouffer les jeunes plants. Comme son nom l’indique, le PFD est plus haut que les plants traditionnels en récipients, et il a un diamètre supérieur.
Les plants de feuillus
Les principales essences feuillues cultivées dans les pépinières forestières québécoises sont : le bouleau jaune, le chêne rouge et l’érable à sucre. Ces feuillus nobles sont cultivés à partir de semences en récipients ou à racines nues. L’objectif annuel de production est d’environ 1,2 million de plants. Quelle que soit leur destination finale, tous ces plants sont produits à la pépinière de Berthier.
Essences à croissance rapide
Les essences à croissance rapide, comme les peupliers, sont intéressantes parce qu’elles permettent d’obtenir des rendements annuels de 5 à 15 tonnes de matière sèche à l’hectare. Un programme axé sur le peuplier hybride permet de sélectionner des clones adaptés aux exigences des sylviculteurs (rusticité, résistance aux maladies) et de l’industrie (taux de croissance supérieur et qualité des tiges). Le Ministère livre annuellement un peu plus de 700 000 plants de peupliers hybrides issus de boutures. Ces plants sont tous cultivés à racines nues.
Des normes strictes
Les plants livrés sur les aires de reboisement doivent satisfaire à des critères de qualité aussi précis que stricts. Soulignons que les normes québécoises de qualité ont la réputation d’être très élevées. Ces exigences sont essentielles pour que les plants mis en terre aient un bon taux de survie et une croissance optimale. De plus, chaque lot de plants livré en forêt pour le reboisement doit obligatoirement détenir un certificat phytosanitaire attestant qu’il est exempt de maladies ou d’insectes susceptibles de causer une épidémie.