Résumé
Mémoire de recherche forestière n° 178
Dans un souci d'améliorer la réussite des plantations au Québec, la mise en terre de plants inoculés artificiellement en pépinière avec un champignon ectomycorhizien a été envisagée, compte tenu des avantages nutritionnels, métaboliques et prophylactiques que pourraient procurer ces champignons aux plants forestiers, aussi bien en pépinière qu'en site de reboisement. Jusqu'à maintenant, aucune étude n'a été publiée sur la performance en plantation de plants mycorhizés sur les différents sites forestiers de la forêt boréale du Québec (Canada). La présente étude vise à vérifier si la mise en terre de plants mycorhizés en récipients peut améliorer leur performance (croissance, survie) sur les différents sites de reboisement du Québec par rapport à des plants témoins non inoculés. Quinze plantations ont été établies de 1985 à 1995, sur 12 sites forestiers et 3 friches agricoles répartis dans 6 unités de gestion du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (Bas-Saint-Maurice, Charlevoix, Grand-Portage, Harricana-Sud, Rouyn-Noranda et Saint-Félicien). Chaque plantation comprenait des plants inoculés et témoins d’une de 4 espèces résineuses (épinette noire : Picea mariana [Mill.] B.S.P., épinette blanche : Picea glauca [Moench] Voss, pin gris : Pinus banksiana Lamb., mélèze laricin : Larix laricina [Du Roi] K. Koch) produits en récipients 45-110, 25-350A ou 45-340. Pendant leur culture en pépinière, ces plants mycorhizés avaient été inoculés artificiellement avec l’une des 3 souches (0101, 92.4 et 92.9) du champignon ectomycorhizien Laccaria bicolor (Maire) Orton. Les plants témoins non inoculés avaient été produits dans la même aire de culture et avaient reçu les mêmes régies de fertilisation et d’irrigation que les plants inoculés. Ce mémoire présente les résultats des dernières mesures effectuées dans ces 15 plantations. Au moment de la mise en terre, les plants inoculés artificiellement en pépinière avec L. bicolor avaient la majorité (moyenne de 57 %) de leurs racines courtes mycorhizées par ce champignon dans seulement 4 des 15 plantations; ce pourcentage de mycorhization était plus faible dans les 11 autres plantations (moyennes : 8 à 47 %). Les racines courtes des plants témoins non inoculés, quant à elles, étaient mycorhizées naturellement dans une proportion de 30 à 54 % par les champignons Thelephora terrestris Ehrh. et Laccaria sp. présents en pépinière. Par ailleurs, lors du reboisement, les plants inoculés avec L. bicolor étaient significativement (a = 0,05) plus petits que les plants témoins dans 6 des 15 plantations, et significativement plus grands dans une seule des 15 plantations. Après le reboisement, les mesures finales montrent que l’inoculation avec L. bicolor n’a procuré aucun gain significatif en hauteur, en diamètre ou en survie aux plants inoculés par rapport aux plants témoins, et ce, que le taux de mycorhization initial des plants inoculés ait été faible (< 50% : 11 plantations) ou moyen (57 % : 4 plantations). À notre avis, les taux de mycorhization relativement faibles à la sortie de la pépinière des plants inoculés avec L. bicolor, de même que l’abondante mycorhization naturelle des plants témoins non inoculés, expliqueraient principalement ces résultats.
Fichier
Secteur(s):
Forêts
Catégorie(s):
Mémoire de recherche forestière
Thème(s):
Forêts, Production de semences et de plants, Recherche forestière
Auteur(s) ministériel(s):
Auteurs:
GAGNON, Jean
Année de publication:
2016
Format:
ISBN
978-2-550-76255-3
ISSN:
1183-3912
Mot(s) clé(s):
champignon ectomycorhizien, plants en récipients, pépinière forestière, site de reboisement, plants de fortes dimensions, mémoire de recherche forestière, production de semences et de plants