À la suite de la nomination du nouveau conseil des ministres, le Secteur des forêts relève désormais du ministère des Ressources naturelles et des Forêts alors que les secteurs de la faune et des parcs relèvent du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Les ajustements requis seront apportés progressivement au site Web.

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Résumé

Mémoire de recherche forestière n° 174

Devant la rapidité des changements climatiques actuels et à venir, plusieurs espèces d'arbres n'auront probablement pas le temps de s'adapter et pourraient disparaître localement, régionalement, ou même complètement. La plantation constitue une mesure privilégiée d'adaptation car elle permet de déplacer des sources de semences en vue de maximiser le rendement futur des forêts. Ces déplacements doivent toutefois se faire avec précaution et être guidés par des connaissances scientifiques appropriées. Dans les années 1960-1970, des tests de provenances ont été établis pour l’épinette noire (Picea mariana [Mill.] B.S.P.), l’épinette blanche (Picea glauca [Moench] Voss) et le pin gris (Pinus banksiana Lamb.), avec l’objectif de sélectionner le matériel le plus performant pour le programme québécois de reboisement. Ces tests génétiques rassemblent une variété de provenances (sources de semences) dans une gamme de sites aux conditions environnementales diverses; ils peuvent donc servir à estimer indirectement la réponse potentielle des provenances aux changements rapides de climat.
Des modèles de transfert ont donc été conçus à partir des mesures récoltées dans ces tests de provenances. Ils prédisent si les différences de climat entre deux périodes de temps, et entre deux sites lorsqu’il y a déplacement de sources de semences, auront un effet favorable ou défavorable à la croissance en hauteur. L’originalité de la présente étude réside, premièrement, dans l’utilisation de données climatiques plus vieilles (1941-1970) que celles couramment utilisées pour développer les modèles de transfert. La période la plus récente (1971-2000) étant en effet reconnue comme celle où les changements climatiques ont été les plus marqués, nous avons émis l’hypothèse que les anciens modèles ne reflétaient pas bien la capacité d’adaptation des espèces. Ce changement de période de référence a permis d’améliorer la précision des estimations de hauteur. Deuxièmement, l’effet des changements climatiques a été évalué sur le rendement futur en volume marchand (m3/ha) des plantations, plutôt qu’uniquement sur la hauteur des arbres. Finalement, les modèles de transfert présentés ici pour l’épinette blanche et l’épinette noire sont plus performants que les modèles précédents, et donnent une meilleure évaluation de la productivité future des plantations partout au Québec. Ils pourraient donc être intégrés au calcul de la possibilité forestière.
Les résultats de simulations démontrent qu’à court terme (période 2046-2065), pour l’épinette blanche, le rendement en volume marchand des plantations issues de sources locales augmenterait dans les trois domaines bioclimatiques sous l’effet d’une amélioration des conditions climatiques, avec un effet plus marqué dans les domaines de la pessière et de la sapinière, plus au nord. Toutefois, au cours de la période 2081-2099, cette augmentation serait suivie d’une légère diminution du rendement dans les domaines de l’érablière et de la sapinière. Les variables climatiques retenues et les modèles climatiques eux-mêmes contribuent très peu à l’erreur totale associée au volume marchand prédit des plantations d’épinette blanche. L’épinette noire, quant à elle, connaîtrait à court terme une faible augmentation de rendement en volume marchand dans les domaines de la sapinière et de la pessière, mais perdrait le tiers de sa productivité dans le domaine de l’érablière. À plus long terme (2081-2099), l’erreur associée aux rendements est cette fois attribuable en grande partie aux facteurs climatiques, et trop grande pour permettre des projections fiables. Pour le pin gris, le modèle de transfert s’est avéré inefficace pour prévoir le rendement futur des plantations au Québec.
Les résultats de cette étude permettent dorénavant d’orienter le choix de la source de semences (verger à graines) à planter dans différentes régions du Québec, afin d’éliminer les pertes de rendement anticipées ou de maximiser les rendements futurs des plantations d’épinette noire et d’épinette blanche, dans un contexte de changement climatique. Cette stratégie permettra à nos forêts d’être mieux adaptées au climat futur et de maintenir leur productivité. Malgré cela, dans le domaine de l’érablière, il faut appréhender une baisse importante du rendement des plantations d’épinette noire, peu importe la source de semences utilisée.

Secteur(s): 

Forêts

Catégorie(s): 

Mémoire de recherche forestière

Thème(s): 

Amélioration génétique des arbres, Écosystèmes et environnement, Forêts, Génétique forestière, Production de semences et de plants, Recherche forestière, Sylviculture

Auteur(s) ministériel(s): 

Auteurs:

RAINVILLE, André, Jean BEAULIEU, Luc LANGEVIN, Travis LOGAN et Marie-Claude LAMBERT

Année de publication:

2014

Format:

PDF

ISBN

978-2-550-71422-4; PDF : 978-2-550-71423-1

ISSN:

1183-3912

Mot(s) clé(s):

adaptation, amélioration génétique, rendement des plantations, simulation, test de provenances, verger à graines, mémoire de recherche forestière, amélioration génétique des arbres, écosystèmes et environnement, production de semences et de plants, sylviculture et rendement des plantations

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