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L'Halloween et les chauves-souris vampires.

Pleins feux sur… l’Halloween et les vampires

Eh oui, les vampires existent! Et ils sont beaucoup plus près de nous que tu penses.

Bien sûr, je ne parle pas ici de ces créatures légendaires mortes-vivantes qui se nourrissent du sang des mortels et qui craignent le soleil et les objets religieux.

Je fais plutôt référence aux différentes espèces animales qui se nourrissent de sang ou qui ont besoin de sang à un moment ou à un autre de leur cycle de vie. Laisse-moi t’en présenter quelques-unes.

Des vampires volants!

Rappelle-toi l’été dernier, lorsque tu étais à la pêche ou en camping, n’as-tu pas croisé bon nombre de vampires? Je suis sûre que oui. Je parle ici des principaux groupes d’insectes piqueurs que l’on rencontre au Québec en période estivale. Il s’agit des moustiques (aussi appelé maringouins), des mouches noires, des brûlots et des taons. Ha! Ça te revient maintenant. Qu’ils piquent ou qu’ils mordent, leur rencontre n’est jamais très agréable.

Moustique

Moustique. © James Gathany.

Contrairement à la croyance populaire, les moustiques ne se nourrissent pas de sang. En fait, les adultes s’alimentent principalement de nectar. Mais le sang est nécessaire à leur reproduction. Ce sont les protéines contenues dans le sang qu’ils aspirent qui sont essentielles à la maturation des œufs avant la ponte. Bien que mâles et femelles possèdent des pièces buccales en forme de tube, seules les femelles pompent le sang nécessaire à la continuité de l’espèce.

En présence d’insectes piqueurs, garde ton sang-froid. Les moustiques perçoivent les infrarouges et sont attirés par la chaleur que leur proie dégage. De plus, ils détectent le gaz carbonique que nous expirons.

Des vampires d’eau!

Sangsue du Québec

Sangsue du Québec. © Christine Robitaille.

Tu as peut-être aussi fait la rencontre d’un hématophageHématophage : du grec «hemato» signifiant sang; et «-phage» pour manger, se dit d’un animal qui se nourrit de sang. lors de tes baignades dans les cours d’eau du Québec. Seul son nom en fait blêmir plusieurs : il s’agit de la sangsue.

On trouve sur terre entre 650 et 700 différentes espèces de sangsues. Celles-ci sont toutes carnivores, mais je te rassure, elles ne se nourrissent pas toutes de sang. Plusieurs se nourrissent des tissus mous de leurs proies.

Les sangsues sont attirées par les mouvements de leurs proies. Elles peuvent être aussi variées que des oiseaux, des poissons, des mollusques, des reptiles et amphibiens ainsi que des mammifères, et parfois même des humains. D’ailleurs, certaines espèces hématophages ont dans leur salive des anesthésiques naturels et des anticoagulants. Ce n’est pas d’hier que les sangsues sont utilisées en médecine pour leurs propriétés diverses.

Sangsue qui se nourrit sur une grenouille

Sangsue qui se nourrit sur une grenouille. © Christine Robitaille.

Un poisson-vampire!

Lamproie

Lamproie. © Louis Bernatchez.

Et si je te parle de lamproie, est-ce que ça te dit quelque chose? Il s’agit d’un poisson qui a la même forme que les anguilles mais qui appartient à une classe de poisson complètement distincte : ce sont des agnathes, c’est-à-dire des poissons sans mâchoire.

Dans le langage commun, la lamproie est parfois appelée le « vampire aquatique ». En effet, certaines espèces, comme la lamproie marine (Petromyzon marinus), sont des parasites hématophages. Les lamproies adultes de cette espèce se nourrissent de sang et des autres fluides corporels des poissons. Elles se fixent à leurs proies grâce à une ventouse buccale. Cette ventouse est tapissée de dents qui lui permettent de percer les écailles et la peau des poissons. La lamproie marine est l’une des espèces de lamproies que l’on peut rencontrer dans les cours d’eau du Québec.

Vue de la ventouse buccale tapissée de dents d'une lamproie

Vue de la ventouse buccale tapissée de dents d’une lamproie. © Louis Bernatchez.

Mais ne te fais pas de sang d’encreSang d’encre : être très inquiet. à propos de la lamproie marine, car ses victimes sont presque toujours des poissons. Tu n’as donc rien à craindre.

Des vampires et des pattes!

Femelle tique de l'orignal

Femelle tique de l’orignal (à droite : femelle gorgée de sang). © MELCCFP.

Tu as peut-être déjà entendu parler des tiques. Ce sont des acariensAcariens : animaux minuscules de la classe des arachnides (araignées). parasites qui se nourrissent du sang d’animaux. Il existe près de 900 espèces de tiques dans le monde. Certaines espèces s’attaquent à un animal en particulier, comme la tique d’hiver (Dermacentor albipictus) qui se nourrit principalement sur les orignaux (Alces alces). D’autres espèces peuvent être vectrices de maladie, comme c’est le cas de la tique à patte noire (Ixodes scapularis) qui peut transmettre la maladie de Lyme . Cette espèce est moins sélective et se nourrit sur diverses espèces (dont l’humain).

Les puces sont aussi des parasites mais, comparativement aux tiques, elles n’ont que six pattes; ce sont donc des insectes. Les puces adultes piquent pour se nourrir du sang des mammifères (parfois les animaux domestiques comme les chats et les chiens) et du sang des oiseaux.

Puce

Puce. © Acton extermination.

Il paraît que…

Chauve-souris vampire

Chauve-souris vampire. © Phil Myers.

  • En observant la diversité faunique de la planète, on constate que d’autres espèces animales ont des régimes alimentaires impliquant du sang.
  • Ainsi, le géospize à bec pointu (Geospiza difficilis), un oiseau vivant sur les îles Galápagos, a su adapter son alimentation lorsque les ressources sont rares. Avec son bec, il perce la peau de la queue des oiseaux marins, à la base des plumes, pour y boire leur sang.
  • Il existe seulement trois espèces de chauves-souris dans le monde qui se nourrissent de sang. On les trouve toutes dans l’Amérique tropicale. Certaines préfèrent le sang des mammifères, d’autres préfèrent le sang des oiseaux, mais, dans tous les cas, elles ne s’attaquent que très rarement aux humains.

Pour en savoir plus…

Maxiscience

Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) 

Pêche et océans Canada