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Pékan. © USFWS.

Pleins feux sur… l’Halloween et le pékan

Pékan et carcasse.

Pékan et carcasse. © Michael Patrikeev.

Je suis la terreur de ma famille. Il y a bien le cousin carcajou (Gulo gulo) qui vous effraie, mais il se fait si rare que l’on se demande même s’il se trouve encore au Québec. Tandis que moi, je n’ai jamais été aussi abondant dans la forêt boréale. Les écureuils roux (Tamiasciurus hudsonicus), les lièvres d’Amérique (Lepus americanus), les petits rongeurs et les porcs-épics d’Amérique (Erethizon dorsatum) n’ont qu’à bien se tenir. En fait, peu importe où ils se cachent, je vais les débusquer et je n’en ferai qu’une bouchée. Je suis le diable de la forêt. Mais, laissez-moi donc me présenter comme il se doit. 

 

Le pékan et tous ces noms

Gros plan du pékan.

Gros plan du pékan.
© Pennsylvania Game Commission.

Mon nom scientifique, Pekania pennanti, m’a été donné en 1776 en l’honneur d’un naturaliste britannique, Thomas Pennant. Pour les anglophones, je suis le « fisher »; ce nom me viendrait sans doute de ma ressemblance avec le putois européen, le fichet. On me nomme aussi « black cat »; tu auras sans doute compris que j’ai l’allure d’un chat noir. Chez les Cris, je m’appelle « Oochik » ou « Otchock ». Pékan, je trouve aussi que cela sonne bien! Et toi?

 

 

 

 

 

Pékan, comme dans grand

Empreintes de pékan et de carcajou dans la neige.

Empreintes de pékan et de carcajou dans la neige. © Parcs Canada, B. Bertch.

Je fais partie de la famille des mustélidés. Côté taille, je me situe entre mes cousins le carcajou et la martre d’Amérique (Martes americana) . Il y a une nette différence de taille entre le mâle et la femelle de mon espèce : presque le double en poids et en longueur! Même si le mâle est le plus costaud, curieusement nos pattes sont sensiblement de la même grandeur. Malgré cette ressemblance, il est souvent possible de connaître, en observant nos empreintes, le sexe du pékan qui est passé par là. D’ailleurs, sais-tu à quoi ressemblent nos pistes? Saurais-tu les reconnaître?

 

 

Pékan, comme dans odorant

Je suis bien équipé; j’ai une paire de glandes à musc que j’utilise pour marquer mon territoire. Les mâles ont, en plus, des glandes sous les pattes arrière.

Pékan comme dans piquants

Pékan en mouvement au sol.

Pékan en mouvement au sol. © Pennsylvania Game Commission.

Je peux me vanter d’être un spécialiste de la mise à mort du porc-épic. Je n’ai que faire de son attirail de piquants. Ma technique est étonnante : je commence à tourner autour du porc-épic pour l’étourdir et lui donner des coups de patte sur le museau. Le temps venu, je l’attaque en visant ses points faibles : le museau ou le ventre. Il y a très peu de piquants à ces endroits. Je dévore ensuite ma proie par le ventre et je ne laisse que la peau, les os et les piquants.

Les études faites sur les pékans démontrent que ce sont surtout chez les mâles que l’on retrouve des piquants de porc-épic. Est-ce parce que ce sont eux qui s’attaquent le plus souvent au porc-épic? Sont-ils moins habiles que les femelles? Mystère…

Pékan comme dans indépendant

Je suis un solitaire : je reste seul presque toute l’année, sauf durant la période de reproduction. D’ailleurs, dès l’âge de cinq mois, les petits commencent à se quereller : il est grand temps que tout le monde se disperse pour trouver un autre territoire. Même la femelle ne tolère plus ses rejetons, allez ouste! De toute façon, ils sont déjà aussi grands que les adultes, ils sauront bien se débrouiller sans elle.

Le pékan se déplace efficacement dans les arbres

Pékan sur une branche.

Pékan sur une branche. © Erwin Bauer, Animal Diversity Web.

Je suis très habile dans les arbres. Je peux tourner mes pattes arrière de 180º, ce qui me permet de descendre très rapidement le long du tronc, tête première. De plus, avec mes griffes semi-rétractiles aux cinq orteils de mes pattes, je suis bien cramponné au tronc. Je fais de la haute voltige. Même si je suis habile dans les arbres, je capture la plupart de mes proies au sol.

L’hiver, j’éprouve de la difficulté à me déplacer dans la neige épaisse. Lors d’importantes accumulations de neige, j’en profite pour manger des carcasses de cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) ou des appâts. Ma grande curiosité ou ma faim me pousse à visiter les sites appâtés par les trappeurs. C’est ainsi que je me fais prendre au piège. Pour me déplacer, j’emprunte souvent les sentiers tracés par les lièvres. Cela me fait économiser de l’énergie. Je peux dépenser jusqu’à 54 % plus d’énergie à marcher dans la neige épaisse, ouf! De toute façon, peu importe la saison, je passe et repasse dans les mêmes sentiers pour patrouiller mon habitat. J’ai besoin d’espace, de 6 à 40 km2.

Et puis? Ne trouves-tu pas que le pékan a toutes les caractéristiques d’un animal vedette à l’Halloween? Profite de cette fête pour faire découvrir cet animal mystérieux aux gens de ton entourage!

Il paraît que…

Pékan grimpé dans un arbre.

Pékan grimpé dans un arbre. © New York State Education Department.

  • Je suis digitigrade : en marchant, mes pieds reposent sur mes doigts.
  • Je suis présent seulement en Amérique du Nord. Au Canada, j’occupe toutes les provinces sauf l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve.
  • Je mange même des musaraignes, ce que la plupart des autres prédateurs dédaignent. Beurk!
  • Un porc-épic comble mes besoins énergétiques pour 20 jours, un lièvre pour 5 jours et j’ai besoin de 12 souris pour une journée.
  • Dans le monde animal, je n’ai que très peu d’ennemis au Québec. La principale cause de mortalité est le piégeage pour ma fourrure de qualité.

 Pour en savoir plus…

Institut de la fourrure du Canada

Zoo Ecomuseum 

Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)