Pleins feux sur… la reproduction chez le grand-duc d’Amérique
Dès janvier, le grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus) exécute son rituel de séduction et se prépare pour la ponte. Malgré la neige et le froid, la femelle va pondre ses œufs blancs dans un nid choisi par le mâle. Nicher tôt en saison est un avantage pour ce chasseur nocturne.
Le grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus)
Je suis un des plus grands rapaces nocturnes du Québec et un des plus communs.
On me reconnait grâce à mes longues aigrettes souvent dressées. Je passe presque toute la journée à somnoler sur une branche. Comme je me tiens souvent près du tronc, mon plumage est un excellent camouflage. Tu peux passer tout près de moi sans jamais m’apercevoir.
Par contre, lorsque la noirceur arrive, je m’active. Et en hiver, les nuits sont longues au Québec, ce qui me laisse beaucoup de temps pour chasser! Même si les périodes de clarté augmentent chaque jour à partir du solstice d’hiver, la nuit est encore plus longue que le jour, jusqu’à l’équinoxe du printemps.Équinoxe du printemps : moment de l’année où le jour à une durée égale à celle de la nuit.
Côté alimentation, je suis plutôt opportuniste; je me nourris des proies qui sont abondantes autour de moi, peu m’importe qu’elles soient à plumes ou à poils! Ma vue et mon ouïe sont très aiguisées et bien adaptées à mes chasses nocturnes. De plus, je suis un chasseur silencieux grâce à mon plumage duveteux.
Le grand-duc d’Amérique est un nicheur précoce
Comparativement à la majorité des oiseaux, je niche très tôt. Ce ne sont pas les grands froids de janvier qui m’empêcheront de commencer ma parade nuptiale. Je n’ai pas froid aux yeux. Étant donné que je conserve le même partenaire pendant plus d’une saison, souvent même pendant toute la vie, j’ai une longueur d’avance sur bien d’autres espèces. Je suis un romantique : c’est généralement moi (le mâle) qui trouve le nid et le présente à la femelle. Je n’ai pas de temps à perdre, je construis très rarement un nid. Je préfère utiliser celui abandonné par un autre oiseau (une buse à queue rousse ou une corneille d’Amérique) l’année précédente, que j’aménage brièvement.
Rituel amoureux du grand-duc d’Amérique
Tel un cupidon, mon rituel amoureux débute par des révérences. Ensuite, j’échange quelques coups de bec avec mon amoureuse. Le lissage mutuel de notre plumage est aussi un élément important que nous accomplissons. De plus, nos comportements de séduction ne sont pas silencieux. Ma compagne et moi émettons de puissants ululements, souvent même à l’unisson. C’est tellement beau que j’en ai des frissons!
Ma partenaire pond ses œufs en février ou en mars, bien avant la fonte des neiges. D’ailleurs, nos œufs sont blancs et ils sont assez endurants. C’est ma partenaire qui s’occupe de couver les œufs et il lui arrive souvent de se faire prendre par une bonne bordée de neige et d’être complètement recouverte de neige sur le nid. Un mois après la ponte, les jeunes éclosent avec un bon duvet. Ils en ont grandement besoin, car il fait froid encore à cette période de l’année.
Le grand-duc d’Amérique défend son territoire
Tout au long de la période de reproduction, je suis très territorial. Si tu m’entends claquer du bec, pousser un ululement prolongé ou que tu me vois gonfler mon plumage pour être impressionnant, c’est que tu n’es pas le bienvenu chez moi. Intolérant à l’égard des intrus dans mon territoire, il m’arrive de démontrer de l’agressivité, surtout en présence de jeunes dans mon nid. Je veux seulement les protéger des dangers potentiels. Alors, attention à vos têtes, mes serresSerres : griffes des oiseaux de proie. sont fortes et très tranchantes.
Il paraît que…
- Mon succès de reproduction dépend directement de la quantité de nourriture disponible à cette période de l’année.
- Mon odorat étant limité, il m’arrive de choisir la moufette comme proie.