Protection des forêts contre les insectes et les maladies

À titre de gestionnaire du territoire public, le Ministère doit voir à ce que des stratégies soient déployées sur le territoire aménagé afin de s’assurer du bon état de santé des arbres et de réduire les pertes éventuelles de bois.

La protection des forêts contre les insectes et les maladies s’articule autour de trois axes :

La prévention

La prévention a pour but d’augmenter la résistance des peuplements à l’égard des maladies et des épidémies et de réduire progressivement l’envergure des perturbations et leurs effets. Elle repose sur des principes écologiques, dont le respect de la dynamique naturelle des peuplements et l’adaptation des travaux aux caractéristiques des stations forestières.

Les gestionnaires forestiers peuvent avoir recours à l’expertise des spécialistes du Ministère pour analyser les données disponibles, repérer les peuplements vulnérables et signaler ceux qui doivent faire l’objet d’une protection particulière. Cet exercice leur permet de récolter en priorité les peuplements qui courent le plus de risques, comme les sapinières parvenues à maturité, et d’effectuer les travaux sylvicoles requis pour augmenter la résistance des autres peuplements à une éventuelle épidémie. De plus, s’ils doivent faire du reboisement, les gestionnaires forestiers sont en mesure de choisir des espèces bien adaptées aux sites en cause.

La détection

La détection est une étape cruciale. Plus elle est hâtive, plus le nombre de tactiques d’intervention adéquates est grand, et plus les dommages peuvent être réduits. Cette activité a pour but de déceler l’émergence de problèmes, d’évaluer leurs répercussions sur le milieu forestier, de déterminer et de mettre en place rapidement les moyens d’intervention requis afin de limiter les dommages et les pertes économiques éventuelles.

La détection et le suivi des insectes et des maladies exigent de nombreux travaux d’échantillonnage qui se font à partir d’un vaste réseau de stations permanentes et temporaires d’observation réparties dans toute la province.

  • Les stations permanentes permettent un suivi à très long terme des insectes et des maladies. Elles sont établies à partir des caractéristiques écoforestières régionales et de l’historique des épidémies d’insectes.
  • Les stations temporaires sont implantées lors de la détection d’une infestation afin de mieux circonscrire ses limites. Elles sont actives durant toute la durée de l’infestation.
  • Les stations ponctuelles permettent de détecter des problèmes forestiers de courte durée et elles sont créées chaque année pour compléter le réseau devant un problème particulier. Ce réseau permet de surveiller en priorité les peuplements les plus vulnérables dans les endroits où les maladies et les épidémies d’insectes sont les plus récurrentes.

Des vols de reconnaissance sont parfois nécessaires pour évaluer l’envergure et la gravité des dégâts. Enfin, grâce aux données fournies par certaines stations météorologiques, on construit des modèles mathématiques qui permettent d’évaluer, à une journée près, le stade de développement atteint par certains insectes cibles. Cette information est particulièrement importante lorsqu’on doit mettre un programme de lutte en branle.

Un inventaire extensif dans l’ensemble des aires reboisées du Québec est effectué chaque année pour détecter rapidement les ravageurs forestiers. Les méthodes d’échantillonnage visent à estimer leur abondance, à localiser l’épidémie ainsi qu’à évaluer ou à prédire les dégâts.

Le but est de détecter les problèmes entomologiques ou pathologiques assez tôt pour élaborer des plans d’intervention adéquats et les mettre en œuvre à point nommé.

La lutte

Même si le Québec privilégie une sylviculture préventive pour minimiser les pertes attribuables aux insectes et aux maladies, la lutte directe est un outil complémentaire qui s’avère parfois indispensable. Cette intervention se fait alors avec des produits éprouvés qui ont peu d’effets sur l’environnement.

Avant de déclencher la lutte, on considère tous les moyens d’intervention possibles. La décision d’intervenir est basée à la fois sur un seuil économique au-delà duquel les pertes prévues sont inacceptables et sur un seuil d’intervention, qui correspond aux concentrations d’insectes jugées suffisantes pour causer les pertes appréhendées. Le recours aux pulvérisations aériennes d’insecticides biologiques est donc généralement dicté par des considérations économiques, comme la nécessité de préserver les sources d’approvisionnement des industries forestières.

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