Accueil de la section Jeunesse
Grèbe esclavon. © Stéphane Déry.

Pleins feux sur… la science citoyenne

Logo chauves-souris aux abris

Logo chauves-souris aux abris. © Chauve-souris.ca.

Tu es passionné de sciences naturelles, tu adores faire des sorties dans la nature et noter les espèces vivantes que tu rencontres. La science citoyenne est pour toi! Il s’agit de projets dans lesquels des non-chercheurs volontaires (comme toi) sont invités à contribuer à la recherche scientifique en fournissant des données lors de leur sortie dans la nature. Lis la suite si tu veux en savoir plus.

 

 

La science citoyenne (aussi appelée science participative), c’est quoi?

Ce sont des projets de collecte de données et d’informations sur le terrain qui impliquent les citoyens, peu importe leur âge ou leur degré de scolarité. Pas besoin d’un diplôme pour participer; ton temps, ton enthousiasme et ta rigueur suffiront. Eh oui, tu peux participer à augmenter les connaissances scientifiques dans un domaine, et ce, seulement en te baladant dans un parc près de chez toi.

Tortue peinte.

Tortue peinte. © Frédérick Lelièvre.

Il existe des projets de science citoyenne sur de très nombreux sujets : oiseaux, papillons, tortues, chauve-souris, poissons, etc. Il te suffit de trouver un sujet qui te passionne et de suivre les consignes à la lettre. Plusieurs projets de science citoyenne se font en collaboration avec des chercheurs ou le gouvernement. La plupart des projets utilisent des plateformes Web faciles d’utilisation pour recueillir les données que les participants fournissent. Ces données sont validées par des scientifiques pour s’assurer de leur qualité et de leur conformité. Elles sont ensuite intégrées dans des bases de données centralisées.

Recueillir des informations utilisées dans le cadre de recherches scientifiques

Logo ecapelan.

Logo ecapelan. © ecapelan.

La science citoyenne permet de récolter des données sur de très grands territoires et sur de longues périodes, ce qui est parfois difficile avec les projets de recherche qui nécessitent du financement régulièrement. Les données recueillies par les participants aux projets de science citoyenne fournissent aux scientifiques des informations importantes sur la présence et l’abondance des espèces. Ces informations peuvent ensuite être utilisées, entre autres, dans le cadre de recherches scientifiques ou pour faire des recommandations dans des projets de conservation.

Évidemment, la science citoyenne ne peut pas remplacer la recherche scientifique. Souvent, une méthodologie rigoureuse doit être observée par les scientifiques pour obtenir des résultats satisfaisants. De plus, en invitant des gens qui n’ont aucune formation scientifique à fournir des données, il y a parfois un risque d’erreur. Mais la grande quantité d’informations recueillies permet souvent de diminuer le risque. La science citoyenne est un outil puissant parce que des centaines de milliers de personnes y participent.

Papillon tigré du Canada.

Papillon tigré du Canada. © Cephas.

D’ailleurs, des chercheurs de l’Université d’Ottawa se sont demandé si les données recueillies par des projets de science citoyenne apportaient de nouvelles informations et plus rapidement que dans un protocole de recherche standard. Et bonne nouvelle, il semblerait que oui! On peut y lire : « …nos résultats suggèrent que les données recueillies dans les programmes de science citoyenne combinées à celles obtenues dans des études scientifiques peuvent fortement augmenter la capacité des chercheurs à estimer la richesse des espèces et peuvent fournir des informations uniques sur la répartition des espèces… ».

Une des limites des projets de science citoyenne est que ceux-ci doivent habituellement se réaliser sur des territoires facilement accessibles, souvent près des villes. De plus, les espèces ciblées par les projets sont souvent des espèces facilement identifiables et facilement observables. C’est pourquoi l’étude des oiseaux se prête bien à la science citoyenne, car ils sont partout autour de nous et plusieurs espèces sont facilement identifiables.

L’ornithologie est le thème le plus populaire de tous les projets de science citoyenne connus

Peut-être as-tu déjà entendu parler de ebird . Il s’agit d’une base de données mondiale sur les oiseaux. Ebird est super facile d’utilisation; il s’agit simplement de saisir tes listes d’observations quand tu fais des sorties dans la nature. Il faut quand même prendre le temps de les remplir correctement, afin que les données puissent être utilisées.

Hirondelle rustique.

Hirondelle rustique. © Cal Vornberger.

Cette base de données contient plus d’un milliard d’observations d’oiseaux recueillies un peu partout dans le monde et tout au long de l’année. Les données recueillies fournissent de précieuses informations sur les cycles de vie des oiseaux.

Par exemple, les chercheurs du « Cornell lab of ornithology » peuvent ainsi suivre les déplacements d’une espèce sur toute une année. C’est le cas, entre autres, de l’hirondelle rustique  (Hirundo rustica), une espèce présente au Québec en période de nidification.

Mésange à tête noire.

Mésange à tête noire. © Cephas.

Les données de ebird ne servent pas uniquement aux chercheurs. Elles peuvent aussi te servir à planifier ta prochaine sortie d’observation d’oiseaux. Tu peux y découvrir un nouveau site dans ta région et connaître les espèces que tu peux y trouver.

Chaque information recueillie dans la base de données est précieuse, qu’il s’agisse d’espèces très communes comme la mésange à tête noire (Poecile atricapillus) dans la mangeoire de ta cour ou d’espèces plus rares comme un grèbe esclavon (Podiceps auritus).

La science citoyenne a besoin de toi

N’attends plus, va jouer dehors et explorer le monde qui t’entoure. Tu n’as pas besoin d’être un scientifique pour participer. Un crayon et un papier pour noter tes observations sont les seuls outils essentiels à tes découvertes. Au besoin, ton téléphone (ou un bon appareil photo) peut être nécessaire pour démontrer tes découvertes scientifiques. Et rappelle-toi qu’il te faut d’abord connaître la nature pour bien la protéger et que, toi aussi, tu as un rôle à jouer là-dedans.

Il paraît que…

  • En plus d’enregistrer et de partager tes observations, l’application inaturalist peut t’aider à identifier les plantes et les animaux du Canada.
  • Il n’y a pas seulement en biologie que la science citoyenne est populaire. On trouve des projets aussi pour les sciences pures et les sciences sociales.
  • On trouve aussi des sites liés à l’astronomie, tels que « Planet Hunters » et « Solar storm watch » (en anglais seulement).
  • On en trouve sur des sujets aussi diversifiés que la génétique et les changements climatiques (en anglais seulement).

Pour en savoir plus…

QuéBio : La biodiversité du Québec

Primary research article (en anglais seulement)
Soroye P, Ahmed N, Kerr JT.