Les pucerons

Biologie et comportement

Les pucerons sont de minuscules insectes suceurs (de 1 mm à 7 mm) au corps mou. Ils sont dotés d’un rostre articulé et de stylets qu’ils enfoncent dans les tissus végétaux pour sucer la sève des plantes. Ces insectes traversent trois stades de développement : l’œuf, la nymphe et l’adulte. Les nymphes qui ressemblent aux adultes, sont ailées ou aptères (sans ailes) (photo 1). Les pucerons ont un cycle de reproduction rapide et complexe, caractérisé par

Les pucerons issus des générations parthénogénétiques, peuvent être ailés (photo 2) ou aptères en alternance. Généralement, les diverses formes de l’insecte se succèdent sur un même hôte, mais certaines espèces ont besoin d’un hôte secondaire pour compléter leur cycle.

Photo 1 – Colonie de pucerons de l’érable de Norvège, Periphyllus lyropictus (Kessler).

Photo 2 – Forme ailée d’un puceron adulte.

Le puceron hiverne habituellement sur hôte principal, au stade d’œuf. Avec le printemps, les générations commencent à se succéder les unes aux autres. Cette succession se termine à l’automne, avec une génération de pucerons ailés et sexués, qui produiront des œufs fécondés (voir figure ci-dessous).

Cycle biologique d’un puceron

Détection

Photo 3 – Colonie de pucerons du genre Cinara sur un jeune rameau de sapin.

Les espèces de pucerons qui vivent à découvert sur le feuillage sont facilement repérées, car elles forment des attroupements ou « familles » (photo 3).Certaines espèces attirent l’attention parce qu’elles secrètent une matière blanche, cireuse ou floconneuse, dont elles s’enduisent le corps (photo 4). D’autres enfin se distinguent par les dégâts qu’elles occasionnent : assèchement, décoloration ou déformation du feuillage (photo 5), courbure ou renflement des tissus, galles sur les feuilles, les pousses, les aiguilles (photo 6) ou les pétioles (photo 7).

Photo 4 – Importante colonie de pucerons lanigères de l’aulne, Prociphilus tessellatus (Fitch), entièrement recouverts de cire blanchâtre.

Photo 5 – Feuille d’orme repliée sur une colonie de pucerons.

Photo 6 – Galle causée par le puceron à galle conique de l’épinette, Adelges abietis (L.).

Photo 7 – Pétiole d’une feuille de peuplier déformé par une galle causée par un puceron du genre Pemphigus.

Les arbres et les arbustes infestés par d’importantes colonies de pucerons se couvrent parfois d’un liquide transparent et très collant appelé miellat (photo 8). Cette substance excrétée par les pucerons provient de la sève sucrée dont ils se nourrissent. Elle est très prisée des fourmis, des guêpes et des abeilles. C’est d’ailleurs ce qui explique le mutualisme qui existe entre les pucerons et les fourmis. Ces dernières protègent les colonies de pucerons contre leurs ennemis naturels.

Photo 8 – Miellat de puceron sur les feuilles d’un érable de Norvège.

Dégâts

Le miellat dégoûte parfois de feuille en feuille. Cet enduit visqueux et luisant provoque la déshydratation, le dessèchement et la chute prématurée des feuilles (photo 9). Lorsqu’il est abondant, le miellat se couvre souvent d’une moisissure noire appelée « fumagine » qui réduit la valeur esthétique des arbres atteints. Néanmoins, ces dégâts sont généralement sans conséquences pour l’arbre.

Photo 9 – Chute prématurée de feuilles lors d’une infestation importante du puceron de l’érable de Norvège.

Lutte

Plusieurs insectes prédateurs, dont les neuroptères (chrysopes), les diptères (syrphes) et, surtout, les coléoptères (coccinelles) participent à la lutte biologique contre les pucerons. Certains hyménoptères parasites s’attaquent aussi à eux. Toutefois, la survie de ces insectes utiles peut être compromise si l’on a recours à des insecticides chimiques pour combattre les pucerons. Il faut donc être très prudent dans le choix des moyens de lutte.

Si l’infestation est telle qu’une intervention s’impose, on recommande de pulvériser de forts jets d’un savon insecticide ou domestique mélangé à de l’eau. C’est le moyen de lutte le plus approprié.