Les squeletteuses
Biologie et comportement
Certains insectes défoliateurs ont une façon particulière de se nourrir : ils ne consomment que le parenchyme des feuilles (tissu cellulaire spongieux et mou des feuilles) et laissent toutes leurs nervures intactes. La plupart d’entre eux s’attaquent d’abord à l’épiderme inférieur des feuilles.
Quand l’insecte a terminé, la feuille n’est plus qu’une fine dentelle réticulée : elle est squelettisée (photo 1). On observe ce type de comportement chez trois ordres d’insectes :
- les lépidoptères avec la squeletteuse du bouleau, Bucculatrix canadensisella Cham. (photos 2 à 6) et, dans une moindre mesure, la squeletteuse-trompette de l’érable, Catastega aceriella Clem. (photos 7 à 9);
- les coléoptères, avec plusieurs espèces de chrysomèles (photos 10 à 17);
- les hyménoptères, avec quelques espèces de tenthrèdes (photos 18 et 19).
Chez les lépidoptères et les hyménoptères, seule la larve provoque la défoliation alors que chez les coléoptères, l’adulte peut aussi causer des dégâts importants (photo 12). Ces insectes minuscules, qui ne mesurent guère plus de 6 mm à 7 mm de longueur, vivent librement sur le feuillage. On les reconnaît facilement aux dommages qu’ils causent (photos 10, 13 et 16). Ils n’ont tous qu’une génération par année, à l’exception de la chrysomèle versicolore du saule qui peut en avoir deux ou trois par saison.
Hôtes
Les bouleaux, les peupliers et les saules sont les essences les plus affectées par les squeletteuses. Toutefois, certaines espèces s’attaquent également aux chênes, aux pommiers et aux aulnes.
Détection
Les dommages causés par ces défoliateurs sont souvent visibles bien avant qu’on ne détecte les coupables! La défoliation commence généralement sous la feuille, dont la face supérieure semble intacte pendant un certain temps. Comme les larves n’arborent pas de couleurs très vives, leur présence échappe facilement aux observateurs non avertis. Néanmoins, le rougissement ou le brunissement des feuilles attaquées devrait attirer leur attention (photos 15 et 21). Dans le cas des chrysomèles, la détection est plus simple, car les adultes circulent sur le feuillage (photos 12, 14 et 17).
Dégâts
Dans les forêts naturelles, les dégâts causés par ces défoliateurs sont rarement importants, sauf si c’est la squeletteuse du bouleau qui est en cause (photos 20 et 21). Cette squeletteuse, qui prolifère périodiquement, surtout dans les parties septentrionales du Québec, n’entre toutefois en action qu’à la fin de l’été, quand les arbres ont terminé leur croissance annuelle et constitué leurs réserves nutritives.
Par contre, les haies d’ornementation sont plus vulnérables et, en cas d’épidémie, elles peuvent être complètement défoliées. C’est aussi le cas des haies de saules, qui sont souvent infestées par la chrysomèle versicolore du saule. Ces dégâts inquiètent les propriétaires, car cette squeletteuse peut se reproduire au rythme de trois générations par année et demeurer au même endroit pendant trois ou quatre saisons consécutives.
Lutte
Les squeletteuses peuvent être facilement éliminées grâce à un arrosage copieux avec de l’eau additionnée d’une faible quantité de savon à vaisselle (1 c. à thé par litre d’eau).