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Aménagement et changements climatiques
Production de bois

Les défis de la mise en œuvre de la migration assistée comme mesure d’adaptation des forêts face aux changements climatiques

Mercredi 26 avril 2023 — 9 h 30 à 12 h 30 — Première partie

Salle 306A

La migration assistée des arbres est un outil sylvicole qui consiste à planter des semis d’essences méridionales ou de provenances méridionales dans des localisations plus nordiques qui sont potentiellement adaptées aux futures conditions climatiques. Elle est envisagée comme mesure d’adaptation aux changements climatiques pour soutenir à long terme la production de bois et les autres services de la forêt. Toutefois, on en sait encore peu sur les conditions de succès de ces plantations. Ce colloque propose de faire le point sur les connaissances actuelles acquises grâce à la recherche, puis de relever les occasions, les défis et les besoins de connaissances nécessaires au succès de la mise en œuvre de la migration assistée.

Organisatrice du colloque : Patricia Raymond — Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF)
Collaborateur et collaboratrices : Daniel Dumais (MRNF), Emilie Champagne (MRNF), Julie Godbout (MRNF) et Catherine Périé (MRNF)

9 h 30

Mot de bienvenue - Animatrice

Conférenciers

9 h 35

Éviter l'échec : développer une sylviculture intelligente adaptée au climat dans un monde en mutation

Conférence en anglais, traduction simultanée disponible

Coauteurs : Patricia Raymond (MRNF) et Christel Kern (USDA-FS)

Les changements climatiques sont un défi majeur de ce siècle qui menace la production durable par les forêts de services économiques, écosystémiques et culturels. Les organismes de gestion du territoire recherchent donc des approches sylvicoles adaptées au climat pour maintenir la diversité des forêts et leurs services. Actuellement, ces actions sylvicoles vont de la protection des forêts contre les effets négatifs des changements climatiques à la facilitation de leur transition vers les conditions futures. Nous présenterons une série de solutions et d’exemples provenant de deux réseaux nord-américains de dispositifs expérimentaux à grande échelle : le réseau de sylviculture d’adaptation aux changements climatiques (Adaptive Silviculture for Climate Change, ou ASCC) et celui de la régénération désirée pour la migration assistée (Desired Regeneration for Assisted Migration, ou DREAM).

Conférenciers

10 h 05

La migration assistée en foresterie : une perspective de la Colombie-Britannique

Conférence en anglais, traduction simultanée disponible

Coauteurs : Colin Mahony (BCFS) et Greg O’Neil (BCFS)

En Colombie-Britannique, l’aménagement forestier couvre un territoire aux conditions climatiques et écologiques très diversifiées. Les meilleures pratiques en foresterie s’appuient sur un système de classification des écosystèmes qui différencie les zones et les sites selon leur potentiel écologique et leurs exigences de gestion. Aujourd’hui, plusieurs nouveaux outils d’adaptation aux changements climatiques utilisent ce système pour fournir aux forestiers des conseils de gestion actualisés : un premier pour guider le choix d’espèces adaptées (Climate Change Informed Species Selection, ou CCISS), un second pour les transferts de semences (Climate-Based Seed Transfer, ou CBST), et un troisième pour prédire les extrêmes climatiques (ClimatEx). Je discuterai de la manière dont ces outils sont conçus pour s’intégrer aux systèmes de décision existants et de certains des défis que pose l’harmonisation des politiques, des règlements, de la science et de la pratique à l’ère des changements climatiques.

Conférenciers

10 h 35

Pause

10 h 55

Migration assistée au Québec : où en sommes-nous?

Au Québec, environ 85 % des arbres destinés au reboisement sont issus des programmes d’amélioration. Les changements climatiques forcent un changement de paradigme pour les améliorateurs génétiques, car les sources de semences locales ne sont plus nécessairement celles qui seront les mieux adaptées au climat du futur. Dans cette présentation, nous verrons comment les principes de la migration assistée sont actuellement appliqués au Québec. Nous présenterons aussi les défis qu’il nous reste à relever afin d’éviter les risques de mésadaptation pour les arbres utilisés pour le reboisement.

Conférenciers

11 h 15

Relations à long terme entre croissance et climat : que peuvent nous apprendre les plus anciens tests de provenance d’épinettes blanches au Canada?

Coauteurs : Martin Girardin (Ressources naturelles Canada – RNCan; et UL), Nathalie Isabel (RNCan et UL), Isabelle Duchesne (RNCan), Patrick Lenz (RNCan et UL) et Johann Housset (RNCan

En nous appuyant sur l’héritage des jardins communs établis par le Service canadien des forêts au début des années soixante, nous avons examiné les relations croissance-climat du bois grâce à la dendroclimatologie. Le but de notre étude était de déterminer si le lieu d’origine des populations joue un rôle dans leur réaction de croissance au climat. Pour répondre à cette question, plus de 395 arbres de 14 provenances ont été échantillonnés dans des plantations de 56 ans établies dans trois jardins communs répartis dans l’est du Canada : des forêts boréales aux forêts tempérées. L’épinette blanche sera-t-elle suffisamment plastique pour maintenir sa productivité avec les changements climatiques?

Conférenciers

Marine Duperat

Université Laval et MRNF

11 h 35

Acclimatation d'essences et de provenances déplacées en forêt mixte

Coauteurs : Patricia Raymond (MRNF) et Emilie Champagne (MRNF)

La migration assistée, soit le déplacement d’essences et de provenances d’arbres, est envisagée comme stratégie d’adaptation aux changements climatiques. Les conditions de succès de cette approche sont toutefois méconnues. Ainsi, en 2018, une expérience a été établie par des chercheurs et chercheuses du MRNF-DRF afin d’étudier l’effet des contraintes abiotiques et biotiques sur la performance de semis plantés selon trois analogues climatiques (sources de semences associées au climat actuel et à ceux prévus en 2050 et en 2080). Ces plantations en mélange comprennent cinq conifères et quatre feuillus. Nous présenterons les résultats préliminaires de leur survie, de leur acclimatation et de leur développement.

Conférenciers

11 h 55

Érable à sucre et migration assistée : opportunités et défis pour les régions nordiques

Coauteurs : Sylvain Delagrange (UQO), Patricia Raymond (MRNF), Jean-Daniel Sylvain (MRNF), Benjamin Marquis (RNCan) et Roberto Silvestro (UQAC)

Les changements globaux climatiques pourraient favoriser l’érable dans certains secteurs de la forêt tempérée, en permettant ainsi l’intensification de l’exploitation de ses produits, surtout dans les régions nordiques. Cependant, le réchauffement risque de décaler la phénologie des arbres des conditions météorologiques dans lesquelles les populations locales se sont développées. Les printemps plus hâtifs avancent le débourrement des bourgeons et exposent les jeunes tissus à un risque accru de dommages par le gel. Nous présenterons les résultats des projets réalisés en plantation ainsi qu’en milieu contrôlé sur la phénologie et l’adaptation des écotypes d’érable à sucre et décrirons les implications pour la mise en œuvre des pratiques de migration assistée.

Conférenciers

12 h 15

TransX − Un nouveau réseau expérimental de plantations d’arbres au Canada et aux États-Unis permettant de mesurer la réponse climatique de différents génotypes des principales essences forestières

Coauteurs : Daniel Kneeshaw (Université du Québec à Montréal – UQAM)

TransX est un nouveau réseau expérimental de 12 sites allant de la Caroline du Nord jusqu’au Québec, où nous planterons de jeunes arbres de différentes populations de 10 espèces tempérées et boréales, provenant de lots de graines naturels et améliorés. L’objectif de TransX est double : 1) déplacer des essences et des populations locales d’arbres plus au sud afin d’évaluer leur réponse au réchauffement, et 2) déplacer des essences et des populations locales d’arbres plus au nord pour améliorer nos connaissances sur leur potentiel de migration assistée.

Conférenciers

Loïc D’Orangeville

Université du Nouveau-Brunswick