Guide d'application du règlement sur l'aménagement durable des forêts du domaine de l'état

 

Guide complet

Annexe 10 – Conditions à respecter pour un ponceau comportant un conduit muni de déversoirs lorsque les conditions prévues à l’annexe 9 pour l’aménagement d’un ponceau comportant un conduit circulaire ne peuvent être respectées

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Explications

Les déversoirs servent à créer une série de seuils et de bassins dans le ponceau pour maintenir une vitesse et une profondeur d’eau adéquates pour assurer la libre circulation du poisson.

Toutes les conditions indiquées dans l’annexe dix doivent être respectées lors de l’aménagement d’un ponceau comportant un conduit muni de déversoirs. Si une seule condition ne peut être respectée (ex. : s’il est difficile de respecter les critères d’enfouissement à cause de la présence de roc), on doit recourir à un autre type d’ouvrage (arche, pont, etc.).

Informations complémentaires

L’arbre décisionnel ci-dessous aide à déterminer le type d’ouvrage à installer pour traverser un cours d’eau.

Type d'ouvrage à installer pour traverser une cours d'eau -Arbre décisionnel

PENTE DU COURS D’EAU

Les conduits munis de déversoirs doivent être installés sur des cours d’eau dont la pente est supérieure à 2 %. De plus, la pente du cours d’eau ne peut excéder le pourcentage apparaissent au tableau 1, lequel varie en fonction de la longueur des conduits.

Tableau 1 annexe 10 Pente maximale du cours d’eau en fonction de la longueur des conduits

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Informations complémentaires

La pente d’un cours d’eau se mesure entre deux seuils naturels non touchés par les travaux (excavation, mise en place du conduit, enrochement, etc.). Un seuil est une élévation du substrat en travers du lit d’un cours d’eau, qui n’est pas nécessairement perpendiculaire par rapport à son axe et qui est située entre deux parties plus profondes.

Dans un cours d’eau ayant un profil et une pente uniformes (sans seuil, fosse ou rapides), la pente peut être mesurée à partir de points arbitraires sur le thalweg du cours d’eau.

La pente d’un cours d’eau doit être évaluée avec un appareil dont la précision est suffisante. Par exemple, une estimation préliminaire pourrait être réalisée avec un clinomètre alors que des instruments plus précis (station totale ou tachéomètre, niveau optique de précision, etc.) sont requis pour la conception finale et les travaux d’installation du ponceau.

L’estimation préliminaire de la pente du cours d’eau lors du marquage du tracé du chemin pourrait contribuer à orienter le choix initial du type de structure adapté au cours d’eau à traverser. Cependant, avant le choix final du type de structure, la pente du cours d’eau doit être validée avec des instruments précis. Pour un conduit muni de déversoirs, la validation doit démontrer que la pente mesurée ne dépasse effectivement pas 5 % ou 6 %, selon la longueur du conduit. Si la validation n’est pas concluante, le choix du conduit muni de déversoirs initialement prévu doit être modifié pour un type d’ouvrage adapté au cours d’eau afin d’assurer le succès du libre passage du poisson.

Certaines situations augmentent l’incertitude associée à l’utilisation d’une estimation de la pente aux étapes préliminaires du projet et donc le risque de devoir modifier le type d’ouvrage en fin de parcours. Ces situations doivent être considérées par le promoteur car, peu importe la méthode utilisée, il demeure responsable du respect de toutes les conditions du RADF.

Dans les situations plus incertaines, il pourrait être avantageux de choisir d’emblée un type de ponceau qui sera conforme au RADF peu importe la pente du cours d’eau et la longueur de la structure (ponceau de bois, ponceau comportant une arche, pont, etc.). Cela est d’autant plus important que les substrats des cours d’eau à forte pente sont généralement plus grossiers, ce qui peut entraîner des difficultés d’excavation et même compromettre l’enfouissement suffisant d’un conduit muni de déversoirs, condition primordiale pour assurer le libre passage du poisson. Des substrats grossiers peuvent cependant représenter un avantage pour la stabilité d’autres types d’ouvrages.

Emplacement des seuils servant à mesurer la pente d’un cours d’eau

Figure Annexe 9A Emplacement des seuils servant à mesurer la pente d’un cours d’eau

Mesure de la pente d’un cours d’eau

Figure Annexe 9B Mesure de la pente d’un cours d’eau

RÉTRÉCISSEMENT ET ÉLARGISSEMENT DU COURS D’EAU

Rétrécissement maximal de la largeur du cours d’eau : 20 %

Élargissement du cours d’eau : lorsque requis par le calcul de débit

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Informations complémentaires

Comment mesurer la largeur d’un cours d’eau?

La largeur d’un cours d’eau est déterminée à partir de la moyenne d’au moins quatre mesures représentatives du cours d’eau naturel prises en amont et en aval du site de traversée. Si des signes de rétrécissement ou d’élargissement sont présents, on doit exclure cette section (ex. : zone perturbée par, un barrage de castors). La largeur est mesurée au niveau de la limite supérieure des berges. La façon de déterminer cette limite est indiquée dans la définition de berge.

La distance entre les conduits d’un ponceau à conduits parallèles doit être considérée dans le calcul du rétrécissement ou de l’élargissement du cours d’eau naturel par le ponceau. La distance minimale entre les conduits est d’un mètre, comme cela est spécifié dans l’article 102 du présent règlement.

DIMENSIONS DES CONDUITS

Diamètre minimal des conduits : 1 200 mm

Longueur minimale des conduits : 9 m

Longueur maximale des conduits : 24 m

CONCEPTION DES DÉVERSOIRS

Caractéristiques des déversoirs

Les déversoirs doivent être fabriqués de façon à demeurer en bon état et être fonctionnels pour la totalité de la durée de vie prévue pour le conduit. Les déversoirs ne doivent pas réduire la durée de vie prévue pour le conduit.

Les déversoirs doivent avoir une hauteur de 500 mm ou plus et des arêtes non coupantes. Ils doivent être munis de contreforts. Les matériaux des déversoirs doivent être résistants à la corrosion.

Les déversoirs ne doivent pas être inclinés à plus de 9 degrés par rapport à l’axe transversal du conduit. Les joints entre les déversoirs et le conduit doivent être étanches. Le nombre de déversoirs et leur localisation dans les conduits doivent respecter les normes prévues au tableau 2, lesquelles varient en fonction de la longueur du conduit.

Tableau 2 annexe 10 Nombre et localisation des déversoirs en fonction de la longueur du conduit

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Informations complémentaires

Les matériaux des déversoirs doivent être résistants à la corrosion. Par exemple, les soudures doivent être galvanisées afin de prévenir la rouille.

Localisation des déversoirs dans un conduit

Figure Annexe 10A Localisation des déversoirs dans un conduit

Caractéristiques des encoches dans les déversoirs

Les encoches dans les déversoirs doivent être rectangulaires avec des arêtes non coupantes. Les encoches peuvent être localisées au centre des déversoirs ou décentrées en alternance d’un déversoir à l’autre. Les dimensions des encoches dans les déversoirs doivent respecter les normes prévues au tableau 3, lesquelles varient en fonction du diamètre du conduit.

Tableau 3 annexe 10 Dimension des encoches dans les déversoirs en fonction du diamètre du conduit

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Caractéristiques des déversoirs dans un conduit

Figure Annexe 10B Caractéristiques des déversoirs dans un conduit

MODALITÉS D’INSTALLATION

Profondeur d’enfouissement du radier aval

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Informations complémentaires

Les élévations du thalweg et du radier de conduits munis de déversoirs doivent être mesurées avec des instruments précis (station totale ou tachéomètre, niveau optique de précision, etc.).

Profondeur d’enfouissement d’un conduit muni de déversoirs par rapport au thalweg et caractéristiques du bassin de dissipation d’énergie
Figure Annexe 10C Profondeur d’enfouissement d’un conduit muni de déversoirs par rapport au thalweg et caractéristiques du bassin de dissipation d’énergie

Le radier aval du conduit doit être enfoui à une profondeur de 500 mm par rapport au point le plus bas (thalweg) du seuil de contrôle non touché par les travaux. Le seuil de contrôle est situé en aval du bassin de dissipation d’énergie à une distance égale ou supérieure à trois fois le diamètre du conduit. Le premier déversoir en aval du ponceau sera submergé.

Profondeur d’enfouissement du radier amont

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Informations complémentaires

Les élévations du thalweg et du radier de conduits munis de déversoirs doivent être mesurées avec des instruments précis (station totale ou tachéomètre, niveau optique de précision, etc.).

Profondeur d’enfouissement d’un conduit muni de déversoirs par rapport au thalweg et caractéristiques du bassin de dissipation d’énergie
Figure Annexe 10C Profondeur d’enfouissement d’un conduit muni de déversoirs par rapport au thalweg et caractéristiques du bassin de dissipation d’énergie

Le radier amont du conduit doit être enfoui à une profondeur de 200 mm par rapport au point le plus bas (thalweg) du lit du cours d’eau avant l’installation.

Bassin de dissipation d’énergie

Un bassin de dissipation d’énergie en aval du conduit est requis. La limite aval du bassin de dissipation d’énergie doit être le seuil de contrôle non touché par les travaux situé à une distance égale ou supérieure à trois  fois le diamètre du conduit. La profondeur du bassin de dissipation d’énergie doit être ≥ 500 mm.

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Informations complémentaires

Le bassin de dissipation d’énergie permet d’amortir l’énergie et la turbulence de l’eau qui sort du ponceau et offre une aire de repos au poisson. Si aucun bassin naturel n’est présent en aval du conduit, on doit le créer en excavant le lit du cours d’eau. Le fond et les côtés du bassin doivent être stables pour éviter l’affouillement. Au besoin, ces derniers doivent être stabilisés avec un enrochement. Le géotextile ne doit pas être posé sous l’enrochement au fond du bassin de dissipation d’énergie, mais sur les côtés du bassin, et doit être bien fixé sous l’enrochement. L’espace occupé par l’enrochement doit donc être considéré lors du creusage du bassin de dissipation d’énergie pour ne pas réduire le volume de celui-ci. Quant au seuil de contrôle à la sortie du bassin, il ne doit pas être modifié par les travaux.
Profondeur d’enfouissement d’un conduit muni de déversoirs par rapport au thalweg et caractéristiques du bassin de dissipation d’énergie
Figure Annexe 10C Profondeur d’enfouissement d’un conduit muni de déversoirs par rapport au thalweg et caractéristiques du bassin de dissipation d’énergie

Pente d’installation du conduit

La pente d’installation du conduit est fonction de la pente du cours d’eau, de la longueur du conduit et de la profondeur d’enfouissement des radiers amont et aval. La pente d’installation sera donc supérieure à la pente du cours d’eau.

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Pente d’installation d’un conduit muni de déversoirs

Figure Annexe 10D Pente d’installation d’un conduit muni de déversoirs

Ponceau à conduits parallèles

Si des déversoirs sont installés dans les 2 conduits, les radiers des conduits doivent être enfouis aux mêmes profondeurs.

Si des déversoirs sont installés dans un seul conduit, le radier du conduit sans déversoir doit se situer 500 mm plus haut que le radier du conduit muni de déversoirs.

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Informations complémentaires

En plaçant le conduit sans déversoir plus haut que le conduit muni de déversoirs, on concentre l’eau dans ce dernier en période d’étiage. Cela a pour effet d’assurer un niveau d’eau suffisant dans le conduit muni de déversoirs. Les déversoirs servent à créer une série de seuils et de bassins dans le ponceau pour maintenir une vitesse et une profondeur d’eau adéquates pour assurer la libre circulation du poisson.

PRATIQUES INTERDITES

Les pratiques énumérées ci-dessous sont interdites :

  • les soudures en chantier;
  • la coupe au chalumeau d’éléments en acier;
  • le perçage de trous au chalumeau.